Un élégant tunnel - Photo Lyonmag
Il s’agit de la dernière phase d’un chantier colossal qui aura coûté 222 millions d’euros. Les études ont commencé en 2005, le chantier en juin 2009. Agathe, l’immense tunnelier conçu en Allemagne est entré en service en septembre 2010, est arrivé à la Gare d’Oullins le 2 mars 2011 et a été extrait du puits le 23 avril suivant.
Entre temps, il a donné naissance à 1,8 kilomètre de nouvelle ligne, repoussant le terminus de Gerland à Oullins, en passant sous le Rhône via un tube de 300 mètres. Les chiffres font tourner la tête.
Du coup ce mercredi à une heure du matin, l’émotion était palpable pour ce premier essai avec une rame qui emportait des personnes, journalistes pour la plupart.
Au départ de la station Stade de Gerland, terminus pour encore quelques mois de la ligne B, tout le monde veut voir ce que voit le conducteur. Commencés le 7 mars, ces tests se font à une allure limitée à 30km/h, pour raisons de sécurité. La vitesse d’exploitation de ce prolongement sera à terme de 85 km/h, permettant de relier Gerland à Oullins en 2 minutes.
Mais pour le moment, on n’en est pas encore là. "Les tests dureront jusqu’au mois de septembre, à raison de 3 nuits par semaine. Il faut attendre que l’exploitation commerciale de la ligne soit terminée pour faire rouler les métros dans le nouveau tube et faire des exercices de sécurité, en simulant par exemple un arrêt de rame au milieu du tunnel", précise Bernard Rivalta, le président du Sytral.
Photo Lyonmag
Le métro démarre donc, pour la première fois en direction d’Oullins. Sur
400 mètres, on est dans une tranchée couverte, le tunnel est donc à
angles droits. Vient alors la première surprise. Sous la plaine des
Jeux, dans le parc de Gerland, une station est prête, avec ses quais. "On mettra ici en place une station intermédiaire qui pourrait s’appeler " Plaine des Jeux ou parc de Gerland", mais pour le moment nous n’avons
pas de date de mise en service. En tout cas tout est déjà prêt. Les
quais et le puits d’accès à la surface", indique Bernard Rivalta.
Cette
future "station ludique" restera donc non desservie pour une durée
indéterminée. Son accès se fera dans la grande plaine du parc de
Gerland, entre le centre d’entraînement de l’OL (Tola Vologe) et le
Rhône. Dans les faits, plus qu’une station véritablement prévue en tant
que telle, il s’agit d’une réutilisation du puits qui a permis de mettre
le tunnelier sous terre. Car c’est après cette station que le tunnel
qui mène à Oullins commence.
Le tube devient donc rond. En légère
pente descendante, il est totalement éclairé. "Les rails peuvent déjà
accueillir un métro automatique, comme nous envisageons de le mettre en
place dans les années à venir sur la ligne B", se réjouit le président
du Sytral. Nous sommes à ce stade là sous le Rhône, et Bernard Rivalta
plaisante : "Vous voyez, il y a très peu de fuites !" En effet, les
parois semblent sèches partout mises à part certaines zones où l’on
aperçoit des traces d’eau. Mais cela est tout à fait normal. "Sur ce
type de tunnel, il est impossible, malgré les systèmes de double-joints
les plus modernes, de ne pas avoir d’infiltration. Nous avons établi la
tolérance de ces fuites à 12 mètres cube par jour", explique Michel
Roignot, chef de ce projet pour le Sytral.
Mais là encore, tout est
prévu. Deux méga-pompes hydrauliques sont installées dans le tube. Elles
ont une capacité de pompage de 64 mètres cube d’eau par heure. Une
capacité calculée non pas au regard d’une potentielle voie d’eau, mais
avec la capacité de projection d’eau des engins anti-incendie des
pompiers, qui leur éviterait ainsi de se retrouver noyés dans le tunnel
si par malheur ils devaient intervenir sur un feu sous le Rhône. "Le
tunnel passe 10 mètres sous le lit du fleuve, qui fait à cet endroit 18
mètres de profondeur et 300 de large. Le tunnelier a creusé dans de la molasse, un
conglomérat d’argile qui se creuse très bien", se réjouit le chef de
projet. Le tube a un diamètre de 9 mètres 45 pour une épaisseur de béton
de 45 centimètres sur toute sa circonférence.
Après avoir atteint la
profondeur de 40 mètres sous la surface du fleuve (record absolu pour
le métro lyonnais), le tunnel commence sa remontée avec une légère pente
ascendante. Puis on roule jusqu’à la future station Gare d’Oullins. Une
station vaste et aérée, sans pilier de soutènement entre les voies.
Tout y est déjà installé, ne manque plus que la signalisation et les
aménagements.
On emprunte un escalier qui mène à la "mezzanine", qui
se trouve au dessus des voies et permet de faire la liaison entre les
deux sens de circulation et qui accueillera les points de vente TCL et
les bornes de validation des titres de transport. La pose du revêtement
de marbre clair a débuté dans cet espace souterrain très large, dont le
faux plafond sera en inox pour accentuer la luminosité. Huit mètres
plus haut, en surface, le chantier est là aussi encore en cours. Une
gare de bus est quasiment déjà terminée, reste à parachever les abords
boisés et les deux parkings relais qui pourront accueillir 450
véhicules.
Cette nouvelle station aura trois accès de surface, qui sont
d’ores et déjà sortis de terre. Elle est située contre la gare SNCF,
permettant le lien TER – TCL.
En attendant de pouvoir emprunter ce tronçon, regardez notre diaporama de ce voyage en avant-première.
il suffisait de 2850M€ pour financer le plan métro en 2002 Monsieur Collomb a remplacé la plupart des prolongements et créations par des tramway, zappant l'ouest , impose son grand stade et un nouveau tramway, et souhaite investir 2750M€ dans un tunnel routier de 2 fois 2 voies profitant aux voitures, croyez vous vraiment que c'est une question de budget, ou une question d'équilibrage politique ?
Signaler RépondreVu le prix de l’extension d'un métro nous n'auront pas d'autres extensions métro pendant de nombreuses années et pour Lyon sud pas avant 2020....
Signaler Répondre@ Rémi : petite distance peut être, mais donc facilement réalisable, et bien plus utile qu'une sortie de tunnel autoroutier ou rocade au quotidien, car s'il faut 2 minutes en métro pour traverser le Rhône, les correspondances de bus sont d'au moins 10 mn sur le secteur en heure de pointe ...auxquelles il faut ajouter le temps de trajet et l'hôpital est séparé de la gare par une colline qui sera plus facile à franchir avec le métro que tout les contours nécessaires en bus, car si la distance parait courte à vol d'oiseau, ce n'est pas le cas en voiture ni en bus. et si la distance vous paraît trop courte, je pense que les élus ne verront aucun problème une fois traversée la colline, pour la rallonger même jusqu'à St Genisl Laval et St Genis II Brignais et peut être un jour Beaunant Francheville Tassin ... Mais là vous direz que c'est trop loin, trop cher.... Regardez un peu à l'est, le tramway qui se promène dans la DOUA, le métro qui rejoint vaulx en Velin, le tramway qui va se perdre en pleine campagne à St Priest, au Nord c'est la ligne C, il sort de terre pour rejoindre Caluire..; 120.000 habitants dans le sud ouest ne méritent ils pas un service équivalent ?
Signaler RépondrePas besoin de plus de prolongement vers Hopital Lyon SUD les bus suffisent pour une si petite distance...
Signaler RépondreEn effet, l'extension vesr Lyon Sud serait logique.
Signaler RépondreLa ligne StPaul/Cordeliers/Préfecture/PartDieu /Hôpitaux Est serait un projet utile. On peut toujours réver!
la prolongation au CHU doit être considérée comme 1ere priorité , elle répond aux besoins domicile travail de désengorgement du sud ouest souhaités par les défenseurs de l'anneau des sciences sans en représenter le coût, et doit passer avant toute desserte de l'hypothétique grand stade dépense purement somptuaire de loisir. Il n'est pas normal que ce projet soit ajourné par des politiques.
Signaler RépondreEt le métro d'Oullins à Décines pour aller su stade, c'est quand ?
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