Une décision qui empêcherait à toute personne d’être délogée jusqu’à la
prochaine trêve hivernale. "Pendant 18 mois, ça éviterait que des
personnes se retrouvent dehors, alors que l’Etat n’est pas en mesure de
les reloger", explique Marc Uhry, responsable régional de la Fondation
Abbé-Pierre, membre du collectif des associations unies.
Conscient de ne
pas pouvoir demander aux propriétaires de supporter les frais, le
collectif souhaiterait que l’Etat prenne en charge les loyers impayés. "C’est ce qui se passe déjà lorsqu’un propriétaire demande une expulsion
et que le concours de la force publique n’est pas acceptée, continue
Marc Uhry. L’Etat lui doit alors une indemnité d’occupation". Une
initiative qui ne coûterait, selon les associations, pas plus cher
qu’une procédure d’expulsion, obligeant ensuite l’Etat à reloger les
personnes. "On sait pas qu’il y a des mauvais payeurs, mais rien
n’empêcherait l’Etat de se retourner contre ceux-ci".
Un dispositif d’hébergement complètement saturé
"Les associations n’accueillent plus personne en hébergement d’urgence
depuis février", affirme le responsable régional de la fondation
Abbé-Pierre. D’autant plus que la fin du plan froid, le 31 mars dernier,
engendre une suppression de 700 à 1000 lits durant l’été. "Dans le
Rhône, on supprime progressivement les places d’hébergement d’urgence,
explique-t-on à la préfecture. L’année dernière les derniers lits ont
été fermé fin juillet". Et Marc Uhry de compléter, "A chaque fois que
l’on parvient à reloger une personne, on ne réutilise pas son lit
jusqu’à atteindre les 700 à 1000 lits en moins. C’est pour cela qu’on
n’arrive plus à faire entrer des gens dans les dispositifs d’urgence".
Un mécanisme qu’il ne conteste pas mais qui légitime, selon lui, le
moratoire demandé par le collectif des associations unies.
Un serpent qui se mord la queue
La
loi DALO (droit au logement opposable) oblige l’Etat à reloger toutes
les personnes en situation d’expulsion. "Il faut savoir que plus de la
moitié des personnes expulsées le sont d’un logement social, précise
Marc Uhry. Donc ça revient à expulser une personne, pour la reloger dans
le même type d’habitat, ce qui coûte beaucoup d’argent".
Selon les
chiffres fournis par la préfecture, 1540 demandes de concours de la
force publique avaient été demandées en 2012 dans l’agglomération
lyonnaise. 218 d’entre elles ont été exécutées, soit 14,16%. Un chiffre
en diminution par rapport par rapport à 2011.
Pour Jean-François
Carenco, préfet du Rhône, "ceux qui disent que c’est un drame sont des
menteurs, des voyous intellectuels. Il faut arrêter de relayer ces
messages qui font peur aux gens, ajoute-t-il. On expulse uniquement les
gens que l’on considère de mauvaise foi".
Pas de problème... contre la liste de leurs membres et on prélève directement sur les comptes bancaires les impayés de leurs protégés!
Signaler RépondreCa s'appelle la caution solidaire... c'est ce qu'ils veulent , non?
si les associations stoppent les expulsions, il faut alors que ces associations payent les loyers impayés aux propriétaires ou aux bailleurs. Car rien n'est plus "écœurant" que de devoirs payer, nous les "bons locataires" ces loyers et toutes ces charges qui ne sont pas honorés par les mauvais payeurs.
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