La saison des allergies débute. Le Rhône, comme quasiment toute la
France, est en alerte rouge. Avec l’hiver qui a trainé en longueur,
est-ce-que le déclenchement est plus brutal ?
"Il le sera parce qu’il a
beaucoup plu. Quand les sols sont très arrosés, les herbes et les
arbres poussent beaucoup. Puis avec le soleil, il y a une éclosion de
pollen importante.
Je m’attends à de vrais rushs dans le cabinet. Dès qu’il y du soleil et du vent, ca appelle !"
Dès que le pollen commence à se retrouver dans l’air, les personnes sensibles doivent prendre leur traitement ?
"Oui.
Souvent même ils sont informés par les médecins généralistes ou par
nous. Il faut même anticiper car certains traitements médicaux mettent
une semaine à agir."
Quels sont d’ailleurs les traitements qui existent ?
"Il
y a les traitements de type médicaux qui marchent très bien. Il y a des
petits traitements qu’on met dans le nez matin et soir qui marchent
diaboliquement bien pour peu qu’on le fasse régulièrement.
Il y a
également des traitements locaux au niveau des yeux, comme du collyre
que vous mettez à la demande, et qu’on complète avec de
l’antiallergique.
Si vous mettez ça, en général ca marche très très bien."
Il y a des choses à faire au quotidien pour éviter de trop s’exposer ?
"Si
vous êtes allergiques et sportif, il faut éviter le petit footing au
Parc de la Tête d’or s’il fait grand beau et qu’il y a beaucoup de vent.
Si vous allez vous balader avec des enfants, c’est pareil. Le soir en
rentrant, n’hésitez pas à vous laver les cheveux et prendre une douche
pour enlever le pollen qui est sur vous et qui peut vous donner des
manifestations."
On parle beaucoup de désensibilisation, ca veut dire quoi ?
"C’est
une technique qui consiste à vous donner de petites quantités
d’ambroisie par exemple à ingérer et on va augmenter progressivement les
doses pour que votre organisme s’habitue ou change sa façon de réagir.
Mais c’est trop tard pour le faire, c’est un mois avant le début des
pollens, pendant et un mois après.
Mais ce n’est peut-être pas encore trop tard pour l’ambroisie qui débute en septembre."
La
semaine dernière, un grand sommet était organisé à Paris. Il regroupait
des spécialistes francophones sur l’allergie. Ces derniers ont annoncé
la possibilité d’un traitement miracle.
"Ce n’est pas vraiment un
produit miracle. Ce sont des simplifications de traitement. Maintenant,
au lieu d’avoir une pipette, il y aura des comprimés. Ca reste à évaluer
mais ce n’est sûrement pas une révolution. C’est un progrès au niveau
de la prise. Le problème, c’est le prix, 1200 euros pas remboursé par la
Sécu."
Plus de 20% de la population française est sensible à une allergie. Ca va continuer à se développer ?
"Ce
sont des maladies qui sont en développement exponentiel. On parle même
de 30% de la population aujourd’hui. Si vous avez deux parents
allergiques, vous avez 75% de chances de l’être. Il y a une connotation
héréditaire. Si vous avez un seul parent, vous avez 30% de chances.
La
population est également un cofacteur majeur. Le mode de vie pèse sur
les sensibilités. Ce n’est pas un hasard si dans les villes il y a
énormément d’allergiques. On n’a pas de moyens d’arrêter le
développement de l’allergie. Il faut vivre avec, supporter. Et surtout,
dès que vous avez les symptômes, il faut aller voir votre médecin
généraliste."