Agnès Maemble et son équipe - DR
Ces sportifs là n’ont pas besoin de grand-chose pour s’entrainer… des
rampes d’escalier, un banc, ou même un simple poteau… la rue est leur
terrain de jeu. Eux, ce sont les adeptes du street work-out.
Littéralement, la musculation dans la rue… Ce sport vient des pays de
l’Est où les gymnastes s’entrainaient sur les agrès mis à disposition
dans l’espace public. Puis le phénomène est arrivé Outre-Atlantique, à
New-York. Un dénommé Hannibal en est devenu l’icône. Cet ancien dealer
de drogue se consacre désormais entièrement à la musculation, en se
servant du mobilier urbain de la Grosse Pomme. Les vidéos de ses
prestations ont affolé le net. Et des "teams" ont éclos dans les cités
à Paris.
Dans l’agglomération aussi, le phénomène commence à émerger. A
Lyon, ca se passe du côté des Berges du Rhône. Tous les dimanche matin,
qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, Agnès Maemble coache "ses
gars" et utilise les structures installées par la ville. Elle a fondé
l’association Body Art Athlètes de rue en octobre 2011, et s’affirme
comme le précurseur du street work out en France, ou plutôt du street
fitness : "Le street work out, c’est tout dans la force et dans la
surenchère, à qui fera le plus grand nombre de tractions. Chez nous, il y
a un côté artistique et freestyle, on fait des tractions et des pompes
en musique et à plusieurs, c’est un concept innovant". A tel point que
cette ancienne prof de hip-hop a élaboré ses chorégraphies. On a pu les
voir dans Incroyable Talent. Son équipe est arrivée en finale de
l’émission d’M6. Sa "team", elle l’emmène aussi du côté de
l’Astroballe pour assurer le show lors des matchs de l’ASVEL et même
dernièrement au Transbordeur pour le festival L’Original. "Grâce à
Incroyable Talent, on a parlé de nous, c’était une belle vitrine, ça
nous a permis d’attirer un autre public". Pour le moment, ils sont 70 à
faire partie de l’association et tous répondent au rendez-vous
dominical : "certains viennent de Villefontaine, de Bourg, ou encore de
Vaulx-en-Velin. Ils sont tous "frères", et pourtant, ils ont entre 16
et 53 ans, ont tous des profils différents".
Les athlètes sont lycéens
et étudiants pour les uns, vendeurs d’articles de sport pour d’autres.
Mais c’est aussi ça, l’objectif de Body Art Athlètes de Rue, selon sa
fondatrice : "C’est un vecteur de mixité sociale. Certains gars
viennent de la cité, ce sport permet de faire rencontrer des gens qui
n’étaient pas amenés à se fréquenter. J’essaie aussi de leur fixer des
règles, un cadre qu’ils doivent respecter. Alors que les adeptes du
street work out font ça dans le métro ou dans des squares à Paris, nous,
on n’utilise que des structures adaptées, et j’y tiens. Nos jeunes sont
censés être des exemples, je leur apprends donc à ne pas faire
n’importe quoi n’importe où. Si tout le monde se met à faire de la muscu
dans le métro, on ne s’en sort plus".
La muscu, il la font donc sur
les Berges du Rhône, juste en face de l’hôpital St Luc St Joseph : "Des
personnes de l’hôpital m’ont dit que les malades attendaient les
dimanches avec impatience, ils nous regardent par la fenêtre, c’est
motivant, ça rebooste", souligne Agnès Maemble, avec un brin de fierté.
Les meilleurs gars sont ensuite intégrer dans la "Team Show", mais
tous pourront participer au grand tournoi organisé fin juin à Lyon. Le "Challenger Body Art Athlètes de rue" est ouvert à tous. "On attend sur
les berges du Rhône des Parisiens, des sportifs venus de la Creuse, et
même d’Australie". Tous relèveront un défi personnel, et donneront le
meilleur d’eux-même, dans une ambiance qui se voudra toujours bon
enfant.
vous pouvez me transférer des vidéo pour un débutant bon courage
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