C’est aujourd’hui la journée internationale du jazz, le Jazz Day qui en
est à sa deuxième édition cette année. L’évènement est organisé par
l’UNESCO. Quelle est la vocation de cette journée ? "Elle est là pour
donner au jazz sa vraie légitimité. C’est une reconnaissance pour les
valeurs de cette musique ; des valeurs mondiales et universelles de
tolérance. Cette musique n’est pas à sa place, à notre avis, dans
l’échiquier culturel, notamment l’échiquier désigné par le ministère de
la Culture, et là je crois que l’UNESCO montre la voie et place cette
musique là où il faut aujourd’hui".
Qu’est-ce qui va être
organisé dans la région à l’occasion de ce "Jazz Day" ? "Il va y
avoir du jazz partout dans la région avec 30 acteurs culturels, 40
évènements, 100 artistes mobilisés. Il va y avoir des master class, des
rencontres, des spectacles pour le jeune public, des déambulations, des
concerts dans les prisons… Le jazz va se répandre sur le territoire avec
Jazz à Vienne et tous les acteurs jazz de la région".
Quel est
le rôle de Jazz à Vienne dans cette journée là ? "On a décidé de
coordonner cette journée parce qu’on s’est totalement reconnu dans ce
que voulait lancer l’UNESCO pour porter la bonne parole de la musique du
jazz".
Vous préparez actuellement la 33e édition de Jazz à
Vienne. Elle aura lieu cette année du 28 juin au 13 juillet. Ce sera la
deuxième édition que vous dirigez, mais ce sera finalement la première
sur laquelle vous pouvez vraiment mettre votre patte ? "Oui. L’année
dernière, on avait bien commencé mais je crois que cette année l’édition
s’annonce tout à fait exceptionnelle. Nous sommes en avance sur le
rythme traditionnel de la billetterie de Jazz à Vienne avec déjà deux
soirées complètes : la soirée Rodriguez/Ben Harper et la soirée SANTANA.
On est très en avance aussi sur les abonnements".
Votre patte,
c’est tous les styles et tous les rythmes ? "D’abord tous les styles,
aucune chapelle de jazz, ça c’est très important. C’est pour cela que
l’on fait des soirées à thème qui sont siglées Jazz à Vienne : la
Caraïbes avec Kassav et Malavoi, la soirée Cuba avec Omara Portuondo, le
Buena Vista Social Club et puis la sensation de l’année c’est Roberto
Fonseca. Donc, toutes ces thématiques qui font tous les jazz, la
deuxième marque de Jazz à Vienne, c’est la nouvelle génération du jazz
qui est très présente, avec notamment notre résidente qui est Cécile
McLorin, le spectacle jeune public avec 6000 enfants qui remplissent le
théâtre antique avec un spectacle de Sandra Nkaké, et puis évidemment le
jazz français, le jazz de la région et tous les musiciens français qui
vont participer".
Quel artiste êtes-vous en particulier fier
d’attirer cette année ? "Rodriguez. Il fallait absolument le ramener à
Vienne. On s’est positionné, et évidemment un mois après tous les
diffuseurs voulaient inviter Rodriguez, et nous étions parmi les trois
festivals d’été à se positionner. Vous savez, tous les artistes dans un
festival sont un peu les perles dans un collier. Si Rodriguez, c’est un
peu la médaille de ce collier, toutes les autres perles sont vraiment
importantes. Tous les artistes que nous avons programmé ; Sonny Rollins,
Georges Benson, Marcus Miller, Keziah Jones sont les bienvenus à Jazz à
Vienne".
Il y a deux perles que vous avez perdu en chemin,
c’est Kool and the Gang et Joe Jackson. Que s’est-il passé ? "Kool and
the Gang, j’ai reçu un coup de fil de leur manager américain qui nous a
dit qu’ils avaient des opportunités financières incroyables avec la
tournée Kid Rock’s qu’ils allaient suivre. On était pourtant bien
annoncé sur leur site internet. Et puis Joe Jackson a envoyé balader son
manager et il a dit c’est terminé entre nous. C’est la version donnée.
Ce sont des péripéties ; ce n’est pas grave on remplace du jazz par du
bon jazz, du bon funk par de la très bonne soul et du funk, je crois que
nous, Jazz à Vienne, allons continuer d’être vigilant et pas se laisser
déborder par des "take the money and run"".
Votre patte, c’est
aussi l’organisation de la saison d’hiver de Jazz à Vienne. C’était la
première édition cette année, comment cela s’est passé ? "Formidablement bien ! On se rend compte que les gens aiment le jazz, et
que notre public vient beaucoup de l’extérieur de Vienne mais de pas
loin comme de Lyon, de Grenoble et de Saint-Étienne".
Quelle est la
vocation de cette période là spécifiquement ? "C’est de contenter
notre public qui vient pendant le festival, de lui offrir du jazz près
de chez lui au théâtre de Vienne, au musée de Saint-Romain-en-Gal et
puis bien sûr à Lyon. On avait fait ce concert à la Bourse de Marcus
Miller, et ces concerts lyonnais ont donné lieu maintenant à un
partenariat avec l’auditorium de Lyon".
Est-ce que cet évènement
d’hiver peut se pérenniser ? "On a fait l’hiver dernier, on a
programmé l’hiver prochain. Les saisons et les festivals, c’est une
année après l’autre, cette première année était un test, la prochaine
saison sera vraiment la première saison de jazz à Vienne avec tous ses
partenaires qui partage le même goût pour les mêmes artistes".
C'était super, merci Monsieur pour ces bons moments ! Et à cet été à Vienne !
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