Il y a quelques jours, vous avez réuni à la Chambre de Commerce
de Lyon les principaux acteurs mondiaux du pétrole, des représentants
des pays producteurs et des compagnies pétrolières, quel était le but de
ce sommet ?
"L’objectif était surtout de donner une information
transversale à tous ces pays qui représentent la planète entière, la
quasi majorité des pays étaient africains ou d’Amérique Latine : le Nigeria, l’Angola, le Gabon, le Congo, le Venezuela, la Bolivie, la
Colombie, tous ces pays là qui ont un intérêt majeur à identifier la
qualité de leurs ressources."
Vous nous décrivez un très gros
sommet avec des représentants du monde du pétrole. Mais on n’a très peu
voire pas du tout entendu parler de lui. Pourquoi ?
"Le monde du pétrole est un monde fermé. Il a une influence stratégique terrible sur l’économie mondiale.
C’est la première fois sur la planète que tous les acteurs du pétrole se réunissent sur un sujet qu’ils avaient tous identifié."
Autour de quelle idée ont-ils été réunis ?
"Nous
avons beaucoup d’expertise. Réunir autour d’une idée, c’est avoir du
bon sens. Bertrand Szymkowiak, PDG de la start-up, est un garçon qui est
extrêmement reconnu dans ce milieu et qui a de l’observation. On a
constaté que dans le monde entier, on avait changé de civilisation.
Jusqu’hier, les ressources étaient douces. Aujourd’hui, elles sont
acides."
Ca veut dire qu’on creuse plus profond pour trouver du pétrole aujourd’hui ? Et que donc le pétrole est plus acide ?
"On
creuse plus profond mais on trouve surtout ces nappes dans d’autres
continents. Les continents concernés sont l’Afrique et l’Amérique
Latine. La géologie est différente et la qualité des bruts acides a une
conséquence directe sur les prix et sur les équipements."
Vous
proposez donc un logiciel pour mesurer l’acidité du pétrole et donner un
comparateur, quelque chose qui n’existait pas jusque-là ?
"Le
logiciel, c’est l’aboutissement. Mais l’objectif, c’est de réunir tous
les acteurs pour qu’ils puissent se parler et qu’enfin, pour la première
fois, ils parlent du même sujet.
L’acidité des bruts a une
conséquence directe sur les prix. Donc on n’a pas simplement été entendu
et compris, mais la planète pétrole sait qu’il y a un sujet sur lequel
on va se parler."
Dans un futur proche, l’étalonnage du pétrole pourrait donc être né à Lyon ?
"Oui.
D’ailleurs on nous a demandé pourquoi Lyon. On aurait pu le faire à
Dakar ou Genève. On a décidé de le faire à Lyon pour une raison simple :
on est Lyonnais. Ca nous suffisait."
A Lyon, il y a déjà l’Institut français du pétrole, une raffinerie. Est que Lyon est une place forte du pétrole ?
"Je
ne sais pas. En tout cas, l’institut est reconnu, la raffinerie est
connue. Mais on est dans un segment un peu en amont de tout ça. Nous
sommes une société privée dans la recherche, développement et
consulting."
Quel est le calendrier à présent ?
"Ca sera le
tempo que les acteurs vont nous donner. On va faire environ 5000
analyses mais avec des pétroles bruts de chaque pays. On demande aux
participants de nous fournir leur matière première afin d’avoir une base
de données tellement large qui puisse leur donner une véritable
visibilité de la qualité et de la qualification de leur brut."
Cette fin annoncée du pétrole dans les prochaines décennies, elle est repoussée ou pas ?
"Forcément.
Il y a 50 ans, les méthodes de recherche que l’on avait étaient peu
poussées. Aujourd’hui vous travaillez avec des satellites. Tous les
jours on découvre de nouveaux puits. Il faudra voir leur rentabilité
mais moi je ne crois pas que la fin du pétrole est pour demain ou
après-demain. On a encore des centaines d’années de potentialité.
On mettra encore probablement longtemps de l’essence dans nos voitures mais peut-être plus propre."
Vendredi 3 Mai 2013 à 08h27
Alain Partouche, DG de Wintech Global : "Tous les acteurs du pétrole réunis pour la première fois, et c’était à Lyon"
Bertrand Szymkowiak et Alain Partouche - LyonMag
Alain Partouche, directeur général de la start-up lyonnaise Wintech Global, était l’invité ce vendredi matin de l'émission Ça jazz à Lyon sur Jazz Radio en collaboration avec LyonMag.com.
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Le peak oil est une théorie de 1956 qui prévoyait initialement le pic entre 1965 et 1971 ! Le peak oil doit être appréhendé du point de vue des sources disponibles pas des niveaux de consommation. La "baisse" de la production mondiale est relative en partie à certains critères comme l’efficacité énergétique (vos autos sont moins gourmandes, vous ne vous chauffez plus au fuel...), à une baisse de la consommation dans les pays occidentaux (tandis que chez les dits "émergents" elle explose en accompagnant leur développement), à la disparition progressive de la production électrique à partir de pétrole.
Signaler RépondrePar contre ce qui est certain, c'est que les prix continueront de grimper: la ressource est toujours plus difficile d'accès, moins qualitative, plus profonde, demandant des technologies et outils couteux.
Mais oui, les hydrocarbures sont l'avenir proche des pays en développement qui n'aspire qu'à ce dont vous disposez. Et l'électricité générée par les turbines à gaz un bon moyen de transition pour supprimer les productions à base de charbon mondialement, voire réduire la part du nucléaire pour l'Occident.
De quel choix hypocrite parle t-on ici ? D'une énergie qui a accompagné le développement du monde occidental et d'un progrès du confort et des fondamentaux, donc de l'espérance de vie. Oui le meilleur moyen de transport pour la santé c'est bien la marche.
Ces trois personnes ci-dessus ne mettent-elles pas du carburant dans leur véhicule pour partir en congés ou pour leurs loisirs, voire même prennent l'avion... Il y a des moments où il faut renvoyer les personnes qui témoignent à leur propre contradiction.
La faute en partie à l'industrie du pétrole qui ne sait pas expliquer un univers complexe, mais aussi celle du grand public qui adore cracher facilement dans la soupe grâce à la théorie du complot.
N'en déplaise aux fondateurs d'idéologies les hydrocarbures ont un rôle très important à jouer dans la transition énergétique en Europe comme dans le monde.
Le peak oil, c'est maintenant, ou plutôt, ça commence à faire longtemps que c'est maintenant.
Signaler RépondreSatellite ou pas satellite, la production mondiale stagne ou baisse depuis 2006.
Les petits artefacts que sont spéculations et conflits de ci, de là ne peuvent plus masquer la tendance de fond.
Voir à ce sujet les excellents blogs de Matthieu Auzanneau, Janco et autres.
Il va falloir changer, et vite!
Même si elle est très limitée pour le moment (grâce ou à cause de la crise économique), l'augmentation des prix tendra tôt ou tard vers une exponentielle de la contrainte sur l'approvisionnement.
Révolution ou régression ? A la base le but est de se débarrasser d'une ressource qui provoque des cancers ... étonnant que dans une ville aussi dangereusement poluée que Lyon on organise un tel sommet ... Et quelle hypocrisie de prétendre encore que le pétrole c'est l'avenir ... on va encore se prendre une claque dans 10ans quand on se rendra compte qu'une fois de plus, certains pays ont fait des choix plus judicieux... le nucléaire ne nous suffit il pas ?
Signaler RépondreEtonnant ! une "start-up" Lyonnaise est sur le point de révolutionner à elle seule le monde du pétrole, elle rassemble les représentants mondiaux du secteur et personne n'en parle...curieux. A titre personnel, je préfère juger de la valeur d'une entreprise sur ses résultats plutot que sur ses coups de com.
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