Les Kicékafessa à la Comédie Odéon : "Faire la tournée des petites salles, c’est tout simplement super"

Les Kicékafessa à la Comédie Odéon : "Faire la tournée des petites salles, c’est tout simplement super"
Les Kicékafessa - LyonMag.com

Sandra Colombo et Pascal Rocher, plus connus sous le nom des Kicékafessa, sont de passage à Lyon jusqu’à ce samedi soir pour interpréter leur spectacle "Nous Deux" à la Comédie Odéon. Le duo, qui s’est fait connaître dans l’émission "On ne demande qu’à en rire" diffusée sur France 2, nous a accordé une interview pleine d’humour, de nostalgie et de passion. Extraits.

En tournée dans toute la France, vous terminez ce samedi votre escale lyonnaise qui a commencé mardi. Pouvez-vous nous présenter en deux mots votre spectacle ?
Pascal Rocher : C’est l’histoire de deux amis d’enfance, un garçon et une fille, qui se retrouvent chez lui à Paris. Mais son amie est restée trop provinciale et lui trop parisien. Donc on assiste à un véritable choc des cultures entre deux personnes très différentes.

Vous formez aujourd’hui un duo aussi étonnant que détonnant. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
PR :
On s’est rencontré dans la rue car nous étions voisins. On est ensuite devenus copains et on a commencé à travailler ensemble car nous partagions tous les deux la passion de la scène. La première pièce dans laquelle nous avons joué ensemble était les "Folies Printanières".
Une passion qui vous a amené à fonder en 2002 la compagnie Kicékafessa avec d’autres membres.
Sandra Colombo : Oui, on l’a créé pour que tous les comédiens de la compagnie aient une structure pour pouvoir jouer dans une pièce. Après, tout le monde faisait ce qu’il voulait, chacun travaillait avec celui qu’il souhaitait mais ça nous a notamment permis de jouer les pièces "Folies printanières" ou "Tamisez-moi le galet".

Pourquoi avoir choisi ce nom ?
SC : Ce n’est pas nous qui l’avions choisi, mais on a décidé de le reprendre dans l’émission "On ne demande qu’à en rire" car quand on s’est présenté chez Ruquier, la production nous a demandé un nom de duo. Mais on n’y avait pas réfléchi car on était uniquement concentrés sur notre sketch. Comme on était issus de cette compagnie et qu’on pensait ne pas rester longtemps, on s’est dit que ce serait bien de citer le nom sur France 2.

Vous venez de parler d’ "On ne demande qu’à en rire", l’émission dans laquelle vous vous êtes fait connaître et où vous vous êtes lancés en duo le 10 mars 2011. Comment en êtes-vous venus à vous présenter ?
SC : Je suis allé chercher Pascal pour faire cette émission car un matin, je me suis levé avec l’idée que c’était cela qu’il fallait faire. Le sketch est un format qu’on ne pratiquait pas du tout, mais je voulais vraiment faire cela. Ma peur a été moins forte que mon envie d’y aller. J’ai proposé à deux de mes copines d’y participer car je trouvais le format avec trois filles cohérent, mais elles ont de suite refusé de peur de se faire juger. Je ne voulais pas y aller toute seule, mais comme je connaissais bien Pascal, je lui ai proposé, même s’il travaillait sur une autre pièce à l’époque.
PR : Quand Sandra me l’a proposé, ça a sonné comme une évidence pour moi. Une fille et un garçon, une petite et un grand, une brune et un blond, on avait beaucoup d’opposés qui permettaient une certaine ouverture. Après, on n’avait rien à perdre. Si on se ramassait, on n’en parlerait plus.

C’est donc dans cet état d’esprit que vous décidez d’y aller ?
SC : Oui, on y va la fleur au fusil, en ayant répété notre sketch pendant trois jours dans la maison de la mère de Pascal avec une brosse à cheveux pour faire le micro. Quand on est arrivés sur le plateau, quelle angoisse ! On pensait qu’on se ferait buzzer, mais tout s’est finalement bien passé. Et quand on remonte les escaliers, on voit la première note d’Isabelle Margeaux : 17. Quelle surprise ! Je me suis de suite demandé comment on ferait pour le deuxième sketch. On avait fait le meilleur premier passage de l’émission à l’époque. Du coup, on est resté, et 50 passages plus tard, on y est toujours.

Justement, quel est le secret pour perdurer dans cette émission ?
PR :
Aucun. Personne ne sait à vrai dire. Ça passe ou ça ne passe pas. Il y a des fois où on se prend des gamelles alors que l’on ne s’y attend pas. Par exemple, il y a un sketch que nous adorons qui n’a pas du tout fonctionné ("Vous jouez 1700 fois la même pièce"). C’était un sketch écrit en alexandrins, très compliqué à écrire et à jouer, et ça n’a pas du tout marché. Non, il n’y a aucun secret, mais ce qu’il faut, c’est travailler.

Vous avez tous les deux des parcours atypiques. Sandra vous avez fait de la psychologie, du journalisme, de la publicité ; Pascal vous avez enchaîné les petits boulots, mais vous êtes finalement parvenus à vous retrouver autour de votre passion : la scène. A l’heure d’aujourd’hui, est-ce que vous vous dites que vous avez réussi dans la vie ?
PR : Non, il y a bien une chose qu’on apprend vite quand on débute ce métier, c’est qu’il n’y a pas de véritable réussite. On est arrivé à un point où une petite partie des gens nous connaissent, mais si on ne passe plus à la télé, ça ne va pas durer.
SC : Actuellement, en tournée, nos salles sont très pleines et on est très heureux. Mais on aurait fait le même spectacle sans la télé, les salles n’auraient pas été si remplies. De plus, cette émission nous a énormément apporté en termes d’expérience, de travail, de maîtrise.

Malgré le stress et le travail que représentait cette émission, est-ce que vous y avez quand même pris plaisir ?
PR :
Evidemment, on n’est pas maso quand même ! C’est une aventure fantastique. C’était vraiment génial d’y participer. Et quand ça se passe bien, c’est tout simplement énorme. On n’est pas du tout blasés de ce qui nous arrive, on est comme des enfants dans un magasin de jouets. On a joué devant des salles de 5, 6, 10 personnes, ça arrivera peut-être encore. Mais entre les différents comédiens, il règne une ambiance incroyable. On a fait 12 représentations au Casino de Paris et cela ressemblait à une vraie colonie de vacances.

Quel est le rythme de votre tournée ?
SC :
On se lève le matin et l’objectif est d’aller se balader. Ces derniers jours, et malgré le temps, nous sommes allé à Confluence, dans le Vieux Lyon et sur Fourvière. Lyon est vraiment une ville très agréable.
PR : Les petites salles, ça fait 15 ans qu’on en fait, et c’est tout simplement super. On rencontre des gens et maintenant ce sont eux qui viennent nous voir. A Lyon, c’est aussi super, car il y a le bar à la sortie du théâtre : les gens nous attendent, on partage un verre avec eux. En plus, la Comédie Odéon est bien conçue, moderne. Bref, c’est très bien.

Vous aviez aussi participé au ONDAR Show, un nouveau concept humoristique diffusé le samedi soir à 19h. Mais en cours de saison et après 13 émissions, l’aventure s’est arrêtée. Est-ce un échec ?
SC :
Oui. D’abord, la case de 19h du samedi sur France 2 était très compliquée, donc c’était très risqué. C’était pas du tout ce que voulait Catherine Barma, la productrice de l’émission, qui souhaitait la diffuser à 22h30. En plus, on aurait été beaucoup plus libres car à cette heure on était très restreints. Et puis, faire de l’humour à télé sans la mécanique du jeu de la quotidienne, c’est aussi compliqué. En termes d’audience, on n’était pas mauvais, mais ça ne convenait pas à la chaîne.

Vous êtes actuellement "en tournée mondiale dans toute la France", comme vous l’écrivez sur  Twitter. Après cette tournée, qu’avez –vous comme projets ?
SC : On va au festival d’Avignon avant de continuer notre tournée jusqu’en 2014. Après, on ne sait pas encore, on écrira peut-être un nouveau spectacle. On a aussi pour projet d’adapter au format audiovisuel notre spectacle. Pour l’instant, notre pièce marche très bien, on n’est pas du tout lassés de la jouer. On est pour le moment à 200 représentations.
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