Après avoir végété deux saisons en N1, le VHA retrouvera donc le monde
professionnel dès l’année prochaine. L’occasion de faire le bilan de la
saison écoulée et de se projeter sur l’avenir du club avec le président
Pascal Carré.
LyonMag : Le VHA a officialisé samedi dernier sur le parquet de
Nanterre (30-30) sa montée en Pro D2. Dans quel état d’esprit vous
trouvez-vous actuellement ?
Pascal Carré : Comme je l’ai été tout au long de la
saison : confiant. On a fini le travail, qui aurait peut-être pu se
terminer plus tôt s’il n’y avait pas eu quelques petites interrogations
l’année dernière. Je dirais donc que c’est le fruit de deux saisons de
N1 qui nous permet de savourer aujourd’hui notre retour en Pro D2. C’est
très satisfaisant pour le club, mais aussi pour le handball lyonnais
car le but visé, c’est aussi de permettre à Lyon d’avoir un véritable
club de haut niveau dans l’agglomération.
LM : L’équipe réserve est
également montée en N2 et les -18 sont arrivés en huitièmes de finale
des championnats de France. Est-ce une source de satisfaction
supplémentaire de connaître le succès sur tous les tableaux ?
PC : Sportivement,
on a fait un carton plein ! C’est le fruit d’un travail d’ensemble. On
est satisfait car on s’aperçoit qu’il y a une réelle cohésion dans le
projet mis en place. On a un engouement de plus en plus important, qui
s’inscrit dans une continuité. Aujourd’hui, nous avons 400 licenciés au
VHA, en ayant refusé plus de 60 personnes en début de saison, donc on
peut dire que notre projet est sur de bons rails.
LM : Quels ont été les atouts de cette équipe pour réaliser une saison pleine (20 victoires, 4 nuls et 1 défaite) ?
PC : Je
pense que dans un premier temps, c’est la victoire d’un collectif qui a
vécu ensemble pendant deux ans. Je crois donc que c’est en grande
partie ce qui nous a permis d’obtenir notre ticket pour la division
supérieure. Sportivement et individuellement, des équipes nous étaient
supérieures mais sur le plan collectif, on s’est retrouvé avec quelque
chose de plus. Ce ne sont pas 7 joueurs aligné, mais bien une équipe.
Sur le terrain, il y a un esprit, même si on a vécu des instants
difficiles où il a fallu se remettre en question.
LM : Dans cette équipe
figurent notamment plusieurs joueurs formés à Villeurbanne. Vous avez
d’ailleurs un partenariat fort avec le lycée Jean Perrin, mais
rencontrer des difficultés pour conserver certains talents qui préfèrent
partir dans des centres de formation. Est-ce que cette montée peut
changer la donne ?
PC : Je vais dire non, parce que les centres de
formation ne sont présents que dans des clubs de LNH. Aujourd’hui, les
jeunes qui rêvent de devenir professionnels pensent que la seule façon
d’y accéder est de passer par des centres labellisés. Or, je pense qu’au
vu du nombre d’entre eux qui restent sur le carreau après 2 ou 3 années
de formation, j’aimerai bien qu’ils aient une certaine analyse avant de
s’engager dedans. Aujourd’hui, travailler dans un club comme
Villeurbanne est cohérent pour les jeunes. Je pense d’ailleurs que sur
l’agglomération, nous sommes aptes à monter un projet avec des gens
lucides pour qu’il y ait un véritable centre de formation. On a
d’ailleurs des accords avec des universités ou des écoles qui permettent
aux jeunes de suivre un parcours scolaire et sportif.
LM : Lancé il y a
quelques années, le projet du 7 handball business, qui consistait en la
création d’une structure de haut niveau accueillant notamment bon nombre
de jeunes joueurs, est aujourd’hui au point mort. Est-il prévu qu’il
soit relancé ?
PC : Que le projet soit au point mort aujourd’hui est
logique. Même avec une très bonne volonté et une excellente réflexion
réalisée par des personnes très sensées, certaines limites ont vu le
jour et ont rapidement été atteintes. Il fallait alors se rendre à
l’évidence. Le travail avec la Ligue et certains membres de hand 7
devrait toutefois reprendre, mais nous avons de notre côté un projet
déjà défini sur le plan social, économique et de la formation. Il y a
deux ans, nous avons accepté d’être rétrogradés en catégorie inférieure
alors que nous aurions pu demander l’indulgence et demander de rester en
Pro D2 il y a deux ans. J’ai préféré faire un pas en arrière pour mieux
rebondir, et aujourd’hui je suis pleinement satisfait de ce choix.
LM : Vous venez de parler de limites dans le projet du 7 hand business. Quelles sont-elles ?
PC : Les
dirigeants du projet ont souhaité mettre en place et vendre une
structure qui ne leur appartenait pas. A partir de là, on ne peut pas
faire de la publicité et attirer des actionnaires sans être le maître de
l’association. Il y avait besoin de créer un réseau d’affaire mais ça
ne s’est pas réalisé avec toutes les parties concernées. L’association
hand 7 devait également apporter de l’aide aux clubs de Vaulx-en-Velin
chez les filles et de Villeurbanne chez les garçons. C’est une très
jolie idée en soit, mais encore aurait-il fallu que la théorie puisse se
réaliser dans la pratique.
LM : La salle des Gratte-Ciel subira-t-elle des aménagements l’année prochaine ?
PC : Pour
le moment, c’est un dossier en cours. Il va y avoir quelques
remaniements dont l’amélioration de la salle VIP qui aura pour but
d’améliorer la réception de nos partenaires. Et dans un second temps, un
volume de réception plus important du côté du cours Emile Zola sera
réalisé. Il s’agira de mettre en place un club House accueillant, car il
est à ce jour très exigu. Ce projet s’inscrit d’ailleurs dans un délai
de 18 à 24 mois. Pour le moment, des discussions ont eu lieu entre le
club et la mairie de la ville et l’équipe de Jean-Paul Bret est tout à
fait à notre écoute.
LM : Avez-vous déjà préparé la saison prochaine en termes de budget et de transferts ?
PC : Nous
sommes en train de travailler sur ces points. C’est un travail qui se
fait de pair, le recrutement étant lié au budget. Pour l’instant, rien
n’est concrétisé. A tous les niveaux, on a attaqué l’aspect financier
avec les collectivités depuis janvier. Avec les joueurs, nous sommes en
train de regarder comment nous allons composer notre équipe l’an
prochain, car elle constitue la véritable pierre angulaire du club. Nous
voulons construire un groupe solidaire car c’est ce qui nous a permis
d’accéder au niveau supérieur. L’objectif du recrutement est un objectif
humain avant d’être l’addition de joueurs de qualité.
LM : Quels seront les objectifs du club pour l’année prochaine ?
PC : Se
maintenir honorablement dans la division supérieure et préparer
tranquillement une équipe qui sera capable de jouer les premiers rôles
dans cette division. Sportivement, pour construire un groupe stable, il
faut entre 2 et 3 ans. Après, quand on a un peu de chance, on ne met
qu’une saison pour faire de grandes choses. Mais étant donné qu’on vient
d’une catégorie inférieure, il nous faudra deux saisons au minimum pour
mettre en place quelque chose de solide. Après, si par chance, les
qataris ont envie d’un deuxième club, peut-être que Lyon peut attirer
des personnes riches comme on sait que la pratique professionnelle est
liée à la capacité financière. Paris était à deux doigts de la
relégation l’année dernière et aujourd’hui ils sont champions de France.
LM : Justement,
seriez-vous prêt à laisser le club à des actionnaires ayant l’intention
d’investir dans le handball à Villeurbanne, un peu à l’image du PSG
Handball ?
PC : Il faut toujours avoir un regard sur toutes les
propositions, mais il ne faut pas pour autant perdre son âme. Après, si
un actionnaire vient en demandant les pleins pouvoirs, je pense que ce
sera délicat de lui laisser la place comme cela, car ce ne serait pas
très bien vu de la part des collectivités. Mais en fonction de leur
réaction, nous irons dans le sens de la demande. C’est aussi ça le hand,
une aventure humaine. Si on a la chance d’intéresser certaines
personnes, pourquoi pas.
LM : Vous êtes arrivés à la tête du club à
l’hiver 2010. Pouvez-vous nous dresser un court bilan de vos premières
années de présidence ?
PC : Il y a trois ans, nous avions 270 licenciés et
une moyenne de spectateurs vacillant entre 200 et 300 personnes.
Aujourd’hui, nous avons 270 licenciés et un millier de spectateurs en
moyenne. De plus, nous avons rétabli beaucoup de choses sur le plan
social. Aujourd’hui, on redevient un club organisé et rééquilibré sur le
plan sportif, humain et social, même si nous sommes encore loin d’être
parfaits.
LM : A terme, espérez-vous un retour en LNH, division que le club n’a plus connu depuis 2007 ?
PC : Bien
entendu. On repartira l’année prochaine avec 14 équipes qui auront la
volonté de faire pour le mieux, donc ce sera difficile sportivement,
mais pas impossible. Quand on regarde le LOU qui est descendu du Top 14
et qui devait jouer les premiers rôles en Pro d2, il termine aujourd’hui
dans le ventre mou de la division. On ne peut jamais se donner
clairement un objectif de montée car ceci serait présomptueux. Après, il
y a les aléas, il y a des saisons où tout rigole et d’autres où c’est
tout l’inverse. Mais cela fait partie de la pratique sportive.
Il y a effectivement 400 licenciés au VHA cette saison
Signaler RépondreCorrection dans le bilan de P: il y a aujourd'hui plus de 400 licenciés au VHA
Signaler RépondreToutes mes félicitations et au plaisir de vous voir jouer la saison prochaine
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