Christophe Boudot, candidat FN aux municipales à Lyon : "Une liste jeune avec peut-être des antis mariage pour tous"

Depuis notre dernier entretien, vous êtes devenus candidat aux prochaines municipales à Lyon pour le Front National ou plutôt pour Lyon Bleu Marine 2014. Comment s’organise actuellement votre campagne ? " C’est une campagne de rassemblement. On fait les marchés, on continue l’activité militante que l’on a habituellement. Nous sommes en train de préparer notre projet. Durant trois/quatre mois, nous avons été dans la critique du projet de Gérard Collomb, et maintenant il faut proposer notre projet et nos idées qui sont intéressantes et qui sont radicalement différentes de celles de Gérard Collomb".

Justement pour critiquer le bilan de Gérard Collomb, vous aviez lancé des carnets de doléances qui avaient permis à 2000 Lyonnais de juger ce bilan. Qu’est-ce que vous en avez retiré de ce sondage ? "Les Lyonnais ont pris la parole parce que c’était un petit peu nouveau pour eux, et sur les domaines de la sécurité, des transports, de la petite enfance et du commerce de proximité. On a quand même eu des remontées intéressantes et cela valide ce que l’on pensait déjà ; les gens ont besoin de démocratie locale. Gérard Collomb gère la ville sans démocratie locale et nous voulons remettre de cette démocratie locale et améliorer la sécurité, les transports (Lyon est la deuxième ville la plus embouteillée de France). Mais aussi au niveau de la proximité, au niveau du commerce de sécurité, on voit des rues entières de Lyon qui sont maintenant dévolues aux chaines franchisées internationales. Il faut remettre de la proximité, du commerce et du commerçant à Lyon".

Ce sont vos grands chantiers si vous devenez maire de Lyon. Mais ça reste quand même sur la base du constat, concrètement qu’est-ce que vous pouvez faire sur ces domaines ? "Le programme n’est pas encore lancé. Nous ferons savoir notre programme en septembre prochain. Pour l’instant, c’est l’heure du travail".

Vous êtes pour le moment le seul candidat à avoir présenté une liste qui est encore en construction mais avec des têtes de liste pour les arrondissements. Présentez-nous un peu cette équipe. "C’est une équipe jeune avec de l’expérience aussi avec des gens qui nous ont rejoints et qui n’étaient pas du Front National notamment Romain Vaudan, qui était le porte-parole de la République. Nous avons aussi dans le 9e arrondissement Yannick Ducrot. Nous avons bientôt le ralliement de plusieurs personnes de la société civile que je détaillerai au moment voulu. C’est donc une liste qui est en train de se mettre en place, une liste qui sera paritaire, et nous ferons une liste de jeunes, de moins jeunes issus de la société civile".

Il y en a un qui ne sera finalement pas là : c’est Bruno Gollnisch qui se présentera à Hyères mais qui jouera tout de même un rôle dans la campagne lyonnaise. "Bruno sera mon conseil. Il a fait trois campagnes municipales. Il me donne des conseils très avisés et je les écoute généralement toujours".

Retour à Lyon où vous Christophe Boudot, vous allez prendre le 8e arrondissement. Pourquoi ce choix sachant qu’à la base, vous étiez plus sur le 3e ? "Mon choix n’était pas vraiment défini. Le 8e arrondissement est un arrondissement emblématique de Lyon où il y a des quartiers populaires et où l’immigration a fait pas mal de ravage et là où on a de très bons scores naturels. Donc si j’incarne la liste, il faut que je sois dans l’arrondissement le plus porteur, et puis j’aime bien cet arrondissement".

Du côté de l’UMP, on connaitra enfin le candidat le 2 ou le 9 juin prochain, vous êtes toujours convaincus qu’il ne représente pas la vraie opposition à Gérard Collomb ? "Je crois que Michel Havard qui était censé être le représentant de l’UMP face à Gérard Collomb n’a pas tenu ses promesses d’opposant. Je crois qu’ils sont (l'UMP ndlr) en cohésion avec Gérard Collomb sur les grands sujets".

Difficile de ne pas évoquer le débat sur le mariage pour tous qui ne faiblit pas à Lyon. C’est un vivier de voix pour le Front National ? "Ce sont des voix pour le Front National puisque la plupart des militants sont actifs au niveau du Front National. J’ai moi-même fait partie de plusieurs manifestations".

La Manif pour Tous a prévu de présenter des candidats aux municipales, vous les avez contactés ? "Nous avons toujours été en contact avec les manifestants, et nous sommes en complète cohérence avec eux. Il est évident qu’il pourrait y avoir des gens de chez eux sur nos listes. Moi je les accueillerai à bras ouvert. Et c’est un peu naturel d’aller chez nous".

Quand on parle d’extrême droite lyonnaise ces dernières semaines, ceux qui ont fait l’actualité sont des exclus du parti : Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti. Quel est votre regard sur la situation ? "Je n’ai pas de contact avec eux. Ils sont sur une logique groupusculaire d’activisme que je respecte. On n’est pas sur le même chemin. Si le Front National était un groupuscule radical et fasciste, comme semble le dire nos opposants et parfois vos confrères, ces gens là seraient encore au Front National. Non je pense que le Front National est un parti républicain qui croit en la démocratie et qui croit aux débats d’idées".

Je vous reçois en tant que candidat aux municipales mais vous gardez la casquette de secrétaire départemental à Lyon. Quelles sont les communes où le FN peut et veut s’implanter ? "Difficile à dire. On s’implante de partout. L’est lyonnais était traditionnellement un de nos bastions. Nous serons présents à Saint-Priest, à Corbas, sûrement à Vénissieux et à Meyzieu. Villefranche constitue aussi une priorité pour nous, et puis bien sûr Lyon où nous pensons faire entrer un groupe au conseil municipal".