C’est bien parti pour l’ASVEL. Engagée dans la course aux playoffs de Pro A, l’équipe entraînée par Pierre Vincent n’a fait qu’une bouchée du Mans Sarthe Basket mardi soir devant son public. Un succès mérité, acquis en seconde période durant laquelle la Green Team a infligé un sévère 17-0 à son adversaire (47-31, 27’). Avec un Amara Sy décisif dans les moments clés (13 points, 5 lancés francs sur 6) mais surtout un Alex Acker généreux (24 d’évaluation, 17 points, 7 rebonds, 5 passes), les Villeurbannais sont parvenus à creuser un écart définitif.
Le joker médical de luxe, arrivé il y a seulement quelques semaines entre Rhône et Saône, a déjà conquis les 5227 fervents supporters présents mardi à l’Astroballe. Technique, juste dans son jeu, adroit au tir, il ne pouvait rêver meilleure prestation pour sa première sur les terres lyonnaises, ce qui a d’ailleurs ravi son entraîneur : "C’est pile le joueur qu’il nous fallait. Il a fait que cinq jours d’entraînement avec nous, et ce soir, il ne fait que très peu d’erreurs."
Il se murmure également que les dirigeants villeurbannais souhaiteraient prolonger rapidement leur nouvel ailier.
Mais ce succès, les coéquipiers d’Edwin Jackson, moins en vue qu’à l’accoutumée (11 points, 5 rebonds, 3 passes), le doivent aussi à la maladresse de leur visiteurs. Peu réalistes, à la ramasse en dehors de la raquette, les Sarthois sont passés totalement à côté de leur match sur le plan offensif.
Les coéquipiers de Pape Sy n’ont réussi qu’un seul panier à 3 points sur 20 tentés, confirmant leur 15e place dans cette catégorie lors de la saison régulière. Si le meneur Darius Washington n’avait pas été au niveau (19 points), le score aurait pu être bien plus corsé. L’américain de 28 ans, qui, en plus d’avoir donné le tournis aux défenseurs de l’ASVEL par ses innombrables zigzags, a surtout enquillé les paniers comme les perles, réduisant de peu la marge entre les deux adversaires (54-45, 33’).
Mais cela n’a pas suffit. Michael ‘’Juice’’ Thomson et les siens ne se sont pas laissés rattraper, et avec deux paniers à trois points successifs du meneur américain, la messe était dite (60-45, 36’).
"Il faudra être encore plus fort là-bas"
Pourtant, cette victoire, aussi large qu’elle soit, était loin d’être acquise à la pause. Car c’est bien connu : une rencontre de playoffs ne s’aborde pas comme une rencontre de championnat. Un enjeu plus important et surtout un titre en jeu, ce qui laisse place à une intensité rare sur le parquet.
Et l’opposition entre l’ASVEL et Le Mans n’a pas dérogé à la règle. "C’est un climat très particulier. Les joueurs sont fébriles et nerveux. Quand on peut tout gagner ou tout perdre très vite, tout le monde est toujours un peu plus tendu" justifiait Pierre Vincent au terme de la partie. Tantôt guerrières, tantôt maladroites, le deux équipes se sont livrées à un combat sans merci et extrêmement serré. Du moins en première mi-temps. Villeurbannais et Manceaux se sont suivis tout au long des vingt premières minutes (9-9, 19-19, 24-24), avant de voir les hôtes terminer devant à la pause (30-28). Deux petits points déterminants puisque les locaux ne seront plus rejoints par la suite.
Jeudi soir, pour le quart de finale retour, l’histoire sera tout autre ou peut-être se répétera-t-elle. Mais il est certain que les Villeurbannais se déplaceront à Antarès avec moins de pression, mais pas sans ambition. "Il faudra être encore plus fort là-bas car ils ne seront pas aussi maladroits !" se projette Amara Sy, l’arrière de la Green Team.
Une nouvelle victoire serait synonyme de Coupe d’Europe l’année prochaine à l’Astroballe. Sinon, il faudra passer par une "belle" samedi à Villeurbanne. En attendant, Alex Acker et les siens n’en démordent pas, la qualification n’a jamais été aussi proche. Le titre également.
Gautier Stangret