Régis Guillet, auteur du livre "Le Baron rebelle" : "Collomb est profondément de gauche"

Régis Guillet, auteur du livre "Le Baron rebelle" : "Collomb est profondément de gauche"
Régis Guillet - LyonMag.com

Le journaliste lyonnais Régis Guillet était l'invité ce lundi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Mercredi 22 mai sortira votre livre "Gérard Collomb, le baron rebelle", un essai très biographique sur le maire de Lyon. Qu’est-ce qui a motivé votre plume ? "On était à un mois et demi du premier tour des élections municipales de 2008, et j’ai posé une question à Gérard Collomb sur la façon dont il voyait cette élection et il y avait 600 personnes devant lui. Il m’a répondu qu’il n’aurait pas besoin de deux tours mais d’un seul pour être élu. Il ne me l’a pas dit dans ces termes précis, mais c’était ce que cela voulait dire. Et à un mois et demi de l’élection, je me suis dit il se la joue un peu, et puis un mois et demi plus tard est arrivé ce qui est arrivé ; Gérard Collomb a été élu au premier tour. Là je me suis dit ce type, ça vaut le coup de chercher, de gratter et voilà comment je me suis lancé".

Pourquoi sortir le livre maintenant à un peu moins d’un an des municipales qu’en pleine campagne ? "Je suis journaliste et pas marketeur. Je ne raisonne pas comme ça et je pense qu’à dix mois des élections municipales, ça vaut la peine de prendre le temps. Justement, on n’est pas dans l’effervescence de la campagne et on a un petit peu de distance pour regarder son parcours. Je trouve que c’était plus intéressant".

Vous avez donc suivi Gérard Collomb pendant quatre ans lors de déplacements et d’entretiens. Comment vous a-t-il accueilli ? "Il m’a fait confiance. C’est un livre de journaliste donc il ne savait absolument pas ce que j’allais écrire. Il m’a reçu à plusieurs reprises dans son bureau à Lyon, au Grand Lyon et à Paris. Je lui ai posé toutes les questions que j’ai souhaitées. Il a répondu à toutes mes questions et il n’a jamais essayé de mettre son nez dans le livre".

Arrêtons-nous sur le titre : "Le baron rebelle". Il est très vrai aujourd’hui quand on voit Gérard Collomb se payer le gouvernement de François Hollande, mais quand il était militant au PS, était-il aussi rebelle ? "Gérard Collomb a suivi sa voie, y compris quand il était un apparatchik du parti socialiste ici à Lyon. Il était rebelle parce ce qu’il avait et a toujours des convictions sociales et démocrates et qu’à l’époque ce n’était pas évident d’avoir. Tout au long de son parcours, il a été rebelle. C’est un type solitaire mais qui n’aime pas la solitude mais qui est solitaire et qui suit son chemin".

Vous donnez quelques pistes sur la vision du socialisme par Gérard Collomb. Il est vrai que ses adversaires disent parfois qu’il est du centre voire de droite. Quel est votre constat ? "Je pense que Gérard Collomb est un homme de gauche profondément, et il rappelle très souvent une rencontre qu’il a faite au moment d’une campagne des élections législatives, d’une habitante de la Duchère qui lui a dit : "Depuis que vous êtes au pouvoir, qu’est-ce que vous avez fait pour moi au quotidien ?". Il a pris ça de plein fouet, donc pour lui être de gauche, c’est faire en sorte que les gens à l’issue d’un mandat aient l’impression d’avoir mieux vécu et d’être dans une ville plus agréable".

Vous évoquez Gérard Collomb depuis sa naissance à celui qui est devenu seul maître de sa ville et du parti. Qu’est-ce qui vous a marqué dans cette ascension ? "L’influence de son père est considérable sur son parcours ainsi que ses origines ouvrières. Je voulais appeler le livre au début "Au nom du père", mais cela faisait trop référence au cinéma. C’est aussi par ses origines que j’explique comment il en est arrivé là".

Vous avez interrogé une cinquantaine de personnes pour le livre. Avez-vous censuré certains passages ? "Je ne me suis pas censuré mais évidemment on ne peut pas tout dire et tout écrire".

Parmi les thèmes dont vous n’avez pas beaucoup parlé, il y a la franc-maçonnerie. Pourquoi ce choix ? "C’est quelque chose sur lequel il a beaucoup été écrit. Il me semblait que ce n’était pas un aspect absolument fondamental dans le parcours de Gérard Collomb et dans sa façon de mener la ville. Je n’ai pas non plus évoqué l’échec du quartier Grolée parce que de toute façon je n’étais pas là pour dresser le bilan de son action. J’étais là pour décrire le parcours d’un homme qui fait de la politique".

Autre sujet passé à la trappe : sa relation avec ses dauphins déchus comme Nathalie Perrin-Gilbert, Hubert Julien-Laferrière. Cela retransmet une facette de son caractère. "Gérard Collomb est très dur avec les autres, il est également très exigeant vis-à-vis de lui-même et des autres, et évidemment quand on est sénateur-maire d’une grande ville, on n’aime pas que les avis divergent. On aime que les têtes ne dépassent pas. Ce n’est pas toujours bien vécu par les intéressés et on peut le comprendre".

Celui qu’on présente comme le successeur de Gérard Collomb, c’est David Kimelfeld, vous le gardez pour votre prochain livre ? "On sort juste celui-ci. On va attendre un peu et voir comment ça fonctionne. Je me méfie des dauphins pré désignés à l’avance, surtout dans le domaine politique où l’on sait qu’il peut y avoir énormément de surprises".
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1 commentaire
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Decouvert le 20/05/2013 à 16:26

Bref Collomb trompe tout le monde

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