Pourtant lors de la dernière manifestation, le 26 mai, elle n'avait pas
pris part au cortège, craignant pour sa sécurité. "Ce mouvement, on me
l'a volé", se confie la Lyonnaise dans le Point de cette semaine.
Dans
ce portrait qui lui est consacré, elle raconte comment le mouvement
qu'elle a initié s'est retourné contre elle.
"Ils m'ont éjecté à force de m'interdire de parler". En cause, sa
proposition d'union civile pour les couples homosexuels.
"La
reconnaissance des droits du couple homosexuel, pour moi, cela allait de
soi. On n'en discutait même pas, continue Frigide Barjot. Et puis, en
février, le voile s'est déchiré. Cela a commencé à dégénérer avec le
Printemps français, qui a cannibalisé notre communication. J'ai tenu le
mouvement jusqu'au 23 avril et là, les masques sont tombés".
Le 23 avril, soit la date du vote de la loi sur le mariage pour tous par
l'Assemblée nationale. Les lettres anonymes et les SMS ont commencé à
pleuvoir, la menaçant de mort si elle s'entêtait à défendre cette union
civile. Le coup de grâce a eu lieu à Lyon. Lors d'une manifestation,
Frigide Barjot se fait huer par des membres du GUD et de Printemps
français. Des manifestants qui portaient pourtant les couleurs de la
Manif pour tous.
Dès ce moment, elle le sait, les extrémistes ont pris
le dessus. Elle assure pourtant qu'elle n'y est pour rien. "Je suis pas
responsable. François Hollande n'a pas voulu voir, entendre, compter les
gens modérés. Alors l'extrémisme est monté".
Aujourd'hui retirée du mouvement, elle assure se porter très bien. Elle a
même arrêté les antidépresseurs.