Quelle ironie aussi de voir le parti aujourd’hui majoritaire, celui-là
même qui avait si bien réussi son Congrès de Reims (un modèle de
démocratie interne), désigner, autoproclamer ses candidats aux
municipales, à Paris et à Lyon, sans débats et sans aucune contestation.
Des
primaires, il en a été question à Paris et à Lyon le weekend dernier :
là où la droite, à l’image du national, n’a pas ou plus de leader
naturel, se déchire entre clans et nouveaux courants, et perd toutes les
élections depuis près de dix ans.
Il s’agissait aussi d’une nouvelle
répétition générale pour le parti, qui veut en faire son mode de
désignation pour l’élection en 2017, sur le modèle du PS et oublier un
peu les déboires internes de l’automne 2012.
Et il faudra aussi en tirer
les conséquences : une très faible mobilisation, trop peu d’enjeux, des
irrégularités possibles à Paris, voire des contestations et au final,
un élan assez modeste pour le lancement des campagnes.
Ces primaires
cachent aussi difficilement les difficultés internes du premier parti
d’opposition. Sans jamais avoir réalisé un inventaire des années
sarkozystes, l’UMP est perdue, sans tête, sans programme, sans
direction. Elle tente de faire bonne figure en proposant un nouveau mode
de désignation de ses candidats, mais la question de la ligne politique
reste entière. C’est bien cela qui s’est joué ou se joue encore dans
les deux capitales. La bataille interne entre copéistes et fillonistes
perdure et irrigue ces élections internes.
Il n’y a qu’à voir les
derniers ralliements à Georges Fenech à Lyon, où les attaques contre NKM à
Paris, pour comprendre que les divisions sont grandes et renvoient à
des clivages idéologiques structurants. Quels rôle et place, pour les
UDF d’hier, notamment si George Fenech l’emporte ? Pour la droite forte
ou populaire ? Ou encore pour les sarkozystes qui se disent ses amis
mais espèrent tous qu’il ne reviendra jamais ?
Les partis politiques
sont mal à l’aise avec la démocratie interne et la transparence, car
les hommes et femmes politiques qui s’y investissent, continuent de les
voir comme de simples machines à conquérir le pouvoir.
A l’UMP, un an après l’élection présidentielle, la bataille interne continue.
Mili Spahic
Mili Spahic est politiste, enseignant à Sciences-Po Lyon et membre du laboratoire de recherches TRIANGLE.
Après l'ombre de Copé sur Lyon, on la retrouve désormais sur Rillieux. Pauvre fédé !
Signaler RépondrePour avoir eu M. Spahic en professeur à l'IEP (et parce que ça fait toujours un peu mal de se voir traiter de jeune militant UMP) je peux vous assurer que les bancs de l'IEP, le corps professoral (cf.Philippe Corcuff) comme les élèves, ne sont pas -me semble-t-il- majoritairement partisans de la droite.
Signaler RépondreD'ailleurs, petite illustration, deux journaux sont quotidiennement et gratuitement distribués à l'IEP, Libération et le Figaro. Obtenir un exemplaire du premier s'avère bien plus difficile tant le stock disponible s'épuise beaucoup plus rapidement.
Après, pour une grande partie des étudiants, appelez cette gauche comme vous voulez, bobo, caviar... Je suis pas sûr d'ailleurs que le terme gauche soit encore adapté. Mais dire que l'IEP (de Lyon) garnie les rangs des militants UMP, je pense pas que ce soit parfaitement vrai. Faut plus aller voir du côté d'HEC, médecine ou Lyon 3 je pense (sans oublier que l'IEP est lui-même rattaché à Lyon 2).
parce que, dans l'intérêt général des lyonnais, personne d'autres que FENECH ne pouvait prétendre déboulonner le prince en place calé au fond de son fauteuil depuis des lustres
Signaler RépondreUne analyse vraie, juste et réaliste, d'un parti qui s'effrite et se morfond sur tous les terrains, en tirant dans tous les coins, et qui ferait mieux de balayer devant sa propre porte avant de s'occuper de la poussière des autres.
Signaler Répondreà bon entendeurs.
Ce que je ne comprends pas, c'est que l'avis de cet enseignant est excellent, qu'il l'inculque forcément à ses élèves. Mais ces derniers, qui composent les rangs des jeunes militants UMP, ne semblent rien avoir compris au film...
Signaler RépondreGeorges Fenech ne reconnaîtra jamais que c'est Paris qui lui donnera sa victoire dimanche prochain.
Signaler RépondreUne seule solution, votez UDI !
Signaler RépondreLe principe de la primaire est louable mais alors pourquoi Paris a finalement changé d'avis en mettant Fenech sur un piédestal aussi grossièrement ?
Signaler RépondreM. Spahic,
Signaler RépondreLà n'est pas la question mais que pensez vous de l'absence de primaires au PS à Lyon ? Gérard Collomb n'aurait rien à perdre à en organiser, personne sauf NPG n'oserait se présenter face à lui. Et ca lui permettrait de faire taire les critiques sur sa position de baron
Quand je vois que Michel Noir se lance dans la bataille sans plus de convictions, je prends peur. Je vote UMP aux présidentielles et blanc au local !
Signaler RépondreAnalyse intéressante. On se rend compte que les vieux politicards cornaquent une nouvelle génération déjà gangrénée. On parle à tout va de renouvellement de la vie politique mais l'illusion du pouvoir rend fou !
Signaler RépondreLes Primaires sont des attrapes nigauds!
Signaler RépondreUne machine à perdre!
Hollande a gagner mais même un âne avec une étiquette PS aurait gagné contre Sarkozy,d'aileurs...