David Moncoutié, ancien champion cycliste : "L'étape du Tour de France à Lyon ? Pas tout plat et beaucoup de suspense !"

David Moncoutié, ancien champion cycliste : "L'étape du Tour de France à Lyon ? Pas tout plat et beaucoup de suspense !"
David Moncoutié - LyonMag

David Moncoutié, ancien cycliste professionnel, était l’invité ce mercredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

LM : Vous avez pris votre retraite à la fin de la saison dernière après 16 ans passés dans le peloton professionnel. Vous vous lancez désormais dans une nouvelle aventure, dans trois semaines vous allez participer au Tour de fête en marge du 100e Tour de France. Expliquez nous cette initiative.
"L’initiative vient d’Eric Fottorino, ancien directeur du journal Le Monde. C’est un passionné de vélo et il a décidé de faire le Tour de France et d’emmener avec lui 23 jeunes qui représentent la diversité de la société française. On va donc tenter de faire l’intégralité des étapes du Tour."

LM : Les 3000 kilomètres, vous les ferez donc 24 heures avant la course, c’est ça ?
"Oui, on mettra certainement trois heures de plus qu’eux. Mais ce n’est pas une compétition, c’est une randonnée. Il faudra avoir les jambes pour rallier un point à un autre. Les participants ne sont pas des pratiquants réguliers donc c’est un gros défi."

LM : Qu’est ce qui vous a plu vous dans ce challenge ?
"C’est un peu le rêve, vivre avec eux cette expérience, voir comment ils réagissent. Ca m’intrigue et je suis vraiment heureux de pouvoir vivre ça avec eux."

LM : Vous êtes connu pour ça, cette philosophie un peu nature, un peu cyclo.
"Oui, c’est aussi mon état d’esprit. On revient aux bases fondamentales du sport, la volonté et le courage. Loin un peu du sport spectacle du Tour. C’est une belle aventure humaine. Et la récompense serait de voir les Champs-Elysées, de se dire qu’on a fait le TDF comme les pros."

LM : Vous avez posé le vélo l’année dernière après le tour d’Espagne. Vous l’avez retouché ?

"Au début, pas trop. Mais quand on m’a dit ça, je me suis dit que si je me lançais dans ce projet, il fallait que je roule un minimum. Ca ne se fait pas du jour au lendemain, il faut des kilomètres dans les jambes."

LM : Vous avez ré-arpenté les routes de la région. Comment avez-vous fait cet hiver avec toute la neige qui est tombée ?
"J’ai attendu la venue du beau temps ! Quand on prend sa retraite, on n’a pas les sacrifices à faire comme avant. J’ai essayé de faire au mieux, sans stress."

LM : Vous avez eu un pincement au cœur quand vos anciens partenaires ont repris le vélo et que vous vous restiez à la maison ?
"Quand je voyais le mauvais temps à la télé, ca ne me donnait pas envie. J’étais content de regarder les courses sur mon canapé. Quand il y aura les beaux jours et les étapes de montagne, j’aurai le pincement au cœur. Ce n’est qu’une carrière de sportif de haut niveau, ca ne dure pas éternellement. J’en ai bien profité."

LM : Vous qui avez remporté deux étapes du Tour de France, en 2004 et en 2005, comment vous jugez les deux étapes de la région, région où vous êtes installé aujourd’hui. A Lyon, ce sera le 13 juillet. Et le lendemain, départ de Givors pour le Ventoux le 14 juillet.
"Ce sont deux belles étapes. L’arrivée à Lyon, ce ne sera pas une étape toute plate. Pour habiter dans le coin, je suis à Sourcieux-les-Mines, pas très loin de là où va passer le parcours, je sais qu’il y aura des bosses comme celles de la Duchère et de la Croix-Rousse. Les sprinteurs peuvent passer mais c’est pas sûr. Suspense…"

LM : Difficile de se mouiller pour annoncer un vainqueur ?
"Oui, il peut y avoir une échappée qui part de loin. Il peut y avoir des attaques dans les derniers kilomètres. Un coureur comme Cavendish, même si c’est annoncé que grimper c’est pas son truc, il peut passer ces bosses parce qu’il reste 7, 8 bornes après la Croix-Rousse. Il y a plusieurs scénarios possibles, belle fin d’étape en perspective."

LM : Le lendemain, au départ de Givors, ce sera la grosse bagarre ?
"Oui, pour le 14 juillet, la fête nationale. Je suis d’ailleurs le dernier vainqueur français un 14 juillet, c’est vrai que les téléspectateurs le retiennent beaucoup."

LM : Qu’est ce qui fait que le TDF est une course particulière par rapport aux autres ?
"C’est toute la mise en scène qui est derrière. Il y a la course mais il y a plein de choses en parallèle. C’est la caravane, ce sont tous les millions de gens au bord de la route, c’est le spectacle et la fête, la beauté des paysages. C’est pour ça que le Tour a pris de l’ampleur et que c’est la course numéro 1, l’un des plus grands événements sportifs après la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques."

LM : Que peut-on vous souhaiter pour ces trois semaines du Tour de fête ?
"Vous pouvez souhaiter à toute notre équipe d’arriver sur les Champs-Elysées. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés."
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