Alain Petit, de l’Académie de Lyon : "14 cas de fraude au bac l’an dernier, cette année la détection est renforcée"

Alain Petit, de l’Académie de Lyon : "14 cas de fraude au bac l’an dernier, cette année la détection est renforcée"
Alain Petit - LyonMag

Alain Petit, chef de la division des examens et concours au rectorat de l’Académie de Lyon, était l’invité ce vendredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

LM : Le baccalauréat commencera lundi, les 31 122 élèves de l’Académie de Lyon auront rendez-vous avec l’épreuve de philosophie ou de français. Ces dernières années, la sécurité des sujets a été mise à mal, on se souvient qu’il y a eu des fuites. Du coup le gouvernement veut lutter contre la fraude. Comment le rectorat de Lyon s’est organisé ?
"Un point important de la session sera le renforcement du dispositif de prévention et de détection des fraudes. A ce titre-là, cette année, la prévention a été accentuée, renforcée, puisque nous aurons fait appel, comme pour l’ensemble des académies de la France métropolitaine, à des détecteurs de portables."

LM : Comment fonctionnent ces détecteurs ?
"Ce ne sont pas des brouilleurs d’ondes mais des détecteurs qui permettent de détecter, avec des boîtiers mobiles mis à disposition des établissements, les téléphones portables allumés. Ils sont répartis de façon aléatoire sur l’Académie, par un déploiement assez massif. Beaucoup de centres seront concernés sans que les candidats en soient prévenus. C’est un dispositif renforcé qui s’ajoute aux missions ordinaires des surveillants de salle. Dans chacune des salles, nous avons au moins un surveillant pour 20 candidats."

LM : Quelles sont les consignes données aux examinateurs, que doivent-ils exiger des candidats ?
"Il doit exiger que les candidats éteignent leur portable, systématiquement. Puis qu’ils déposent dans leur sac le portable ou bien le remettre directement au surveillant."

LM : La fraude passe aussi par la fuite des sujets. Quelle est la procédure les concernant, sont-ils arrivés à Lyon ?
"Ils sont regroupés dans les services académiques, dupliqués sur place et sont conservés dans des secteurs extrêmement sécurisés. Dans des locaux pour lesquels l’accès est très encadré, ils sont soumis à des procédures de contrôle, à des badges d’accès, à des autorisations…"

LM : Il y a bien un moment où ces sujets doivent quitter les locaux pour rejoindre les 220 centres d’examens, là aussi, c’est sous haute protection ?
"A quelques jours des épreuves effectivement, de façon à ce qu’il y ait moins de journées de stockage dans les établissements, les sujets sont transmis de façon très très sécurisée."

LM : On parle beaucoup des cas spectaculaires de fraude. Mais finalement, y-a-t-il beaucoup de tricheurs à Lyon ?
"Il doit y en avoir de moins en moins. D’abord parce qu’il y a des détections renforcées. Ensuite, parce que les sanctions sont très élevées.
L’année dernière, dans l’Académie de Lyon, il y a eu 16 dossiers instruits qui nous ont été transmis sous forme de rapports. Et sur 16 dossiers instruits, il y a eu 14 sanctions prises."


LM : Aujourd’hui, quelles sont les méthodes de triche les plus répandues ?
"Incontestablement le portable. L’année dernière, sur les 16 dossiers dont je vous parlais, il y a eu 10 dossiers relevant de la triche au portable. Ensuite il y a l’antisèche avec des documents non autorisés. Et puis des textes annotés ou des manuels consultés soit dans la salle ou dans les toilettes."

LM : Aujourd’hui, il existe des sites internet ou des magasins spécialisés dans la vente de moyens de fraude comme l’oreillette. Ca vous arrive de tomber sur des cas pareils ?
"On n’a pas répertorié de cas comme ça. Nous savons qu’il existe des oreillettes assez discrètes qui devraient permettre d’échapper à la détection. Mais les surveillants assurent une mission très très précise, un contrôle très soutenu de tous les gestes, attitudes, tenues des candidats de façon à prévenir les fraudes."

LM : Combien ça coûte au rectorat de mettre en place un tel système renforcé ?
"On en fera le chiffrage en temps utile. Les boîtiers de détection représentent un certain coût mais ce n’est pas véritablement significatif. L’essentiel c’était de renforcer la prévention, la dissuasion, les moyens de détection."

LM : Et justement, que risque un élève qui triche ?
"Outre l’annulation systématique de l’épreuve pour laquelle la fraude a été détectée, le candidat prend un risque s’il est poursuivi et condamné de ne pas pouvoir poursuivre ses études dans le supérieur et d’être empêché de passer un examen d’accès au bac pour une période allant de 1 à 5 ans. Il faut que les candidats et les familles des candidats prennent conscience que les épreuves c’est un temps à part, ce n’est pas un temps ordinaire. Il faut se soumettre aux règles."
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1 commentaire
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Patate le 14/06/2013 à 23:09

Ah parce-que vu le niveau du bac il y en a qui ont besoin de tricher ?

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