Danièle Armanhac, syndicat national des agences de voyages Rhône-Alpes : "Météo, crise : une baisse de 15% depuis le début de l'année"

Danièle Armanhac,  syndicat national des agences de voyages Rhône-Alpes : "Météo, crise : une baisse de 15% depuis le début de l'année"
Danièle Armanhac - LyonMag.com

Danièle Armanhac, présidente du syndicat national des agences de voyages de Rhône-Alpes, était l’invitée ce lundi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Cet hiver sans fin que l’on a vécu avec le froid et la pluie, est-ce que ça a rendu les Lyonnais frileux sur les réservations de cet été ? "Tout à fait. Ils n’avaient pas envie de rentrer dans l’agence. Par rapport à une année normale, les gens étaient tristes. Je pense qu’il n’y pas que le climat, il y a aussi le climat politique et la crise. Les gens n’osent pas s’aventurer et ils se disent que les vacances vont passer en dernier dont qu’il faut attendre. C’est vrai que le temps n’arrangent pas les choses".

Justement sur ce mois d’avril et ce mois de mai qui ont été particulièrement difficiles au niveau de la météo, cela s’est vraiment ressenti ? "Au début de l’année dans les agences, nous avons fait énormément de devis. Les gens se sont dits on va réfléchir et ont pensé que cela allait se concrétiser en mars-avril, et rien ne s’est passé".

Maintenant que le soleil est revenu, vous avez un rush ? "On commence à avoir des demandes mais des demandes pour le mois de juillet et d’août, et là il se passe quelque chose : c’est que les tours opérateurs ont déjà, suite à ce qu’il s’était passé au premier trimestre et à la vision de ce qu’ils avaient, ils ont déjà commencé à rendre certains contingents. On va arriver au fait que là où il y aura de l’hébergement il n’y aura pas de transports aériens mais on est là pour se battre et envoyer tous nos clients en vacances".

Quelles sont les destinations demandées ? C’est du soleil dans tous les cas ? "Oui. Cette année, on a aussi beaucoup de circuits aux Etats-Unis ; ce ne sont pas des circuits accompagnés, les gens veulent partir individuellement. Nous n’avons plus le rush où il y avait des groupes de trente ou quarante personnes. Sur les longs courriers, je pense que ce sont les États-Unis qui priment, on a de l’Australie aussi. Le bassin méditerranéen, tout ce qui est Égypte, on n’en parle plus".

Tous les pays qui ont été touchés par le printemps arabe, c’est en stand-by ? "C’est stand-by pour le moment. Mais ce qui marche bien, c’est l’Espagne, la Grèce, la Crête, le bassin méditerranéen ça marche !".

Alors justement avec cette crise, qu’est ce que les gens font comme arbitrage ? Est-ce qu’ils se disent je pars moins loin ? "Bien souvent ils nous demandent du tout-compris ; comme ça ils n’ont pas à dépenser sur place".

Et en été, en 2012, par rapport aux chiffres de votre syndicat au niveau national à -5%, on est sur quelles prévisions en 2013 ? "Je dirais qu’on serait à -15%. Je ne pense pas que les ventes de dernière minute rattrapent ça. On se dit peut-être que pour les vacances de Toussaint, ça va rattraper mais on ne rattrapera pas le retard que l’on a".

On voit aussi dans les tendances qu’a sorties le syndicat qu’il y a deux grandes tendances qui arrivent ; c’est d’une part que les gens optent beaucoup pour les promotions, et puis aussi qu’ils partent beaucoup dans la famille pour ne pas dépenser. "Quand on parle avec les propriétaires des campings, ils nous disent qu’ils refusent du monde aux mois de juillet et août mais il y a de la place sur les autres périodes, donc eux aussi ont souffert".

Aujourd’hui comment se porte votre secteur des agences de voyages physiques par rapport à la concurrence d’Internet ? "Internet a perdu des parts de marché, peut-être moins que nous mais ils sont en régression eux aussi".

Qu’est-ce que c’est aujourd’hui le travail d’un agent de voyages ? Parce que parfois on a du mal à faire la différence avec ce que l’on peut trouver sur Internet. "Déjà on a le conseil. Je prends le cas de la semaine dernière puisqu’il y avait des grèves, les clients qui étaient dans les aéroports et qui ne pouvaient pas décoller, appelaient les agences de voyages en demandant ce qu’ils pouvaient faire".

Quel est l’espoir aujourd’hui ? "Que le soleil revienne. Il arrive et je pense qu’à un moment les gens vont se dire « j’en ai marre, il faut que je parte!"".
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