Cet hiver sans fin que l’on a vécu avec le froid et la pluie, est-ce que
ça a rendu les Lyonnais frileux sur les réservations de cet été ? "Tout à fait. Ils n’avaient pas envie de rentrer dans l’agence. Par
rapport à une année normale, les gens étaient tristes. Je pense qu’il
n’y pas que le climat, il y a aussi le climat politique et la crise. Les
gens n’osent pas s’aventurer et ils se disent que les vacances vont
passer en dernier dont qu’il faut attendre. C’est vrai que le temps
n’arrangent pas les choses".
Justement sur ce mois d’avril et ce
mois de mai qui ont été particulièrement difficiles au niveau de la
météo, cela s’est vraiment ressenti ? "Au début de l’année dans les
agences, nous avons fait énormément de devis. Les gens se sont dits on
va réfléchir et ont pensé que cela allait se concrétiser en mars-avril,
et rien ne s’est passé".
Maintenant que le soleil est revenu,
vous avez un rush ? "On commence à avoir des demandes mais des demandes
pour le mois de juillet et d’août, et là il se passe quelque chose :
c’est que les tours opérateurs ont déjà, suite à ce qu’il s’était passé
au premier trimestre et à la vision de ce qu’ils avaient, ils ont déjà
commencé à rendre certains contingents. On va arriver au fait que là où
il y aura de l’hébergement il n’y aura pas de transports aériens mais on
est là pour se battre et envoyer tous nos clients en vacances".
Quelles
sont les destinations demandées ? C’est du soleil dans tous les cas ? "Oui. Cette année, on a aussi beaucoup de circuits aux Etats-Unis ; ce
ne sont pas des circuits accompagnés, les gens veulent partir
individuellement. Nous n’avons plus le rush où il y avait des groupes de
trente ou quarante personnes. Sur les longs courriers, je pense que ce
sont les États-Unis qui priment, on a de l’Australie aussi. Le bassin
méditerranéen, tout ce qui est Égypte, on n’en parle plus".
Tous
les pays qui ont été touchés par le printemps arabe, c’est en stand-by ? "C’est stand-by pour le moment. Mais ce qui marche bien, c’est
l’Espagne, la Grèce, la Crête, le bassin méditerranéen ça marche !".
Alors
justement avec cette crise, qu’est ce que les gens font comme arbitrage
? Est-ce qu’ils se disent je pars moins loin ? "Bien souvent ils nous
demandent du tout-compris ; comme ça ils n’ont pas à dépenser sur place".
Et en été, en 2012, par rapport aux chiffres de votre syndicat
au niveau national à -5%, on est sur quelles prévisions en 2013 ? "Je
dirais qu’on serait à -15%. Je ne pense pas que les ventes de dernière
minute rattrapent ça. On se dit peut-être que pour les vacances de
Toussaint, ça va rattraper mais on ne rattrapera pas le retard que l’on a".
On voit aussi dans les tendances qu’a sorties le syndicat
qu’il y a deux grandes tendances qui arrivent ; c’est d’une part que les
gens optent beaucoup pour les promotions, et puis aussi qu’ils partent
beaucoup dans la famille pour ne pas dépenser. "Quand on parle avec les
propriétaires des campings, ils nous disent qu’ils refusent du monde aux
mois de juillet et août mais il y a de la place sur les autres
périodes, donc eux aussi ont souffert".
Aujourd’hui comment se
porte votre secteur des agences de voyages physiques par rapport à la
concurrence d’Internet ? "Internet a perdu des parts de marché,
peut-être moins que nous mais ils sont en régression eux aussi".
Qu’est-ce
que c’est aujourd’hui le travail d’un agent de voyages ? Parce que
parfois on a du mal à faire la différence avec ce que l’on peut trouver
sur Internet. "Déjà on a le conseil. Je prends le cas de la semaine
dernière puisqu’il y avait des grèves, les clients qui étaient dans les
aéroports et qui ne pouvaient pas décoller, appelaient les agences de
voyages en demandant ce qu’ils pouvaient faire".
Quel est
l’espoir aujourd’hui ? "Que le soleil revienne. Il arrive et je pense
qu’à un moment les gens vont se dire « j’en ai marre, il faut que je
parte!"".