Votre syndicat appelle les personnels pénitentiaires à des
rassemblements depuis ce matin devant les prisons de la région. C’est le
cas à Villefranche, à Meyzieu, à Saint-Quentin-Fallavier mais aussi à
la maison d’arrêt de Lyon Corbas. Vous dénoncez la montée de
l’insécurité dans les prisons. Qu’est ce qui provoque cette montée ? "Actuellement, nous avons un gros problème lié aux fouilles des personnes
détenues lorsque notamment elles ont un contact avec l’extérieur".
C’est
le fameux article 57 de loi pénitentiaire. "Tout à fait. C’est ce
fameux article 57 qui se met en œuvre progressivement, si ce n’est qu’il
nous pose de réels problèmes de sécurité".
Il interdit les
fouilles systématiques. "Il interdit les fouilles systématiques des
détenues que nous faisions jusqu’à maintenant lorsqu’ils avaient le
contact extérieur à l’occasion des parloirs mais également lorsqu’ils
sortent du tribunal".
Finalement, c’est le caractère
systématique qui est interdit mais pas le caractère aléatoire. Vous
pouvez encore fouiller. Quelles différences cela fait ? "Ce que ça
change c’est très important, ça semble assez simple. Quand on fouille,
on a des chances de trouver tout ce que l’on recherche. Lorsque l’on
fouille une personne sur deux, on a surtout des chances de fouiller
celui qui ne porte pas l’objet illicite".
Vous entendez ce que
disent les associations ; je prends notamment l’Observatoire
international des prisons qui dénonce finalement que les fouilles
systématiques ou alors même les fouilles aléatoires ne sont pas si
efficaces que cela, mais qu’au contraire pour les surveillants c’est une
façon de montrer aux détenus qui est le patron. "Vous savez qui est le
patron, ça fait fort longtemps que les prisons ont évolué. Je crois que
les prisons françaises, ce n’est pas la caricature des prisons
américaines d’une part. Les personnels se sont, surtout comme une région
comme la nôtre et à Lyon, de jeunes personnels pour la plupart et qui
démarrent une profession qui est très difficile où ils subissent à
longueur de journée des insultes et des agressions physiques également.
C’est quelque chose sincèrement qu’on ne peut pas entendre. Je crois
qu’on essaye de faire un travail tel qu’on nous le demande avec le
cadrage de la loi mais en faisant en sorte aussi qu’on ne s’expose pas
de manière démesurée en totale insécurité comme ça pourrait être le cas".
Vous avez vu la différence quand avant les fouilles étaient
systématiques et aujourd’hui ? "On a un exemple très proche de Lyon qui
est sur la prison de Saint-Quentin-Fallavier en Isère où ces derniers
jours on constate tout simplement un petit peu moins de projections
extérieures. Il y a de forts risques que ça rentre par les parloirs tout
simplement parce que les fouilles ne se font plus systématiquement sur
cet établissement suite à une décision du tribunal administratif de
Grenoble".
Qu’est ce qui rentre dans les prisons ? "Tout peut
rentrer mais principalement ce que l’on retrouve le plus ce sont bien
sûr de la drogue, des téléphones portables. Ça peut être éventuellement
des armes mais aussi des objets de tous les jours : des clés USB, des CD
à enregistrer, de la viande… On trouve vraiment de tout".
Et de
l’explosif comme Redoine Faïd, ça pourrait arriver à Lyon Corbas ? "Tout est malheureusement possible. Partout, on a des détenus du niveau
de Redoine Faïd qui était incarcéré à Sequedin".
Suite à cette
affaire, la ministre de la Justice Christiane Taubira avait fait des
annonces : 33 millions d’euros pour équiper les prisons de nouveaux
détecteurs, de nouvelles formations… C’est suffisant pour vous ? "Ce
n’est pas suffisant même si on ne peut que reconnaître que ça va dans le
bon sens dans la mesure où le maillage des mesures devrait permettre
d’améliorer cette sécurité que l’on dénonce, pas depuis que Redoine Faïd
s’est évadé mais depuis de nombreuses années".
Mardi 18 Juin 2013 à 08h44
Pascal Rossignol secrétaire du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA : "Une évasion à la Redoine Faïd est possible à Lyon"
Pascal Rossignol - LyonMag.com
Le secrétaire régional de l’union fédérale autonome pénitentiaire Pascal Rossignol était l’invité mardi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.
Sur le même sujet
12/10/2024 à 11:51 - Une détenue fait vivre un enfer aux surveillants de la prison de Lyon-Corbas
31/07/2024 à 09:16 - Villefranche-sur-Saône : une surveillante condamnée pour avoir frappé un détenu pendant la promenade
18/01/2024 à 14:59 - Lyon : dealer, sans-permis, refus d’obtempérer, abandon de sa petite amie
28/11/2023 à 10:55 - Lyon : quand Interpol oublie de réclamer le floutage de ses locaux sur Internet
24/10/2023 à 10:10 - Villefranche-sur-Saône : un détenu met le feu à sa cellule
07/09/2023 à 17:29 - Lyon : enquête ouverte pour le viol d’un détenu par d’autres prisonniers
29/08/2023 à 09:36 - Près de Lyon : un détenu se donne la mort par pendaison au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier
24/08/2023 à 06:22 - Une Lyonnaise en prison pour adultère en Tunisie (MàJ)
08/08/2023 à 17:27 - Lyon : deux individus agressent violemment un homme, ils écopent de deux ans de prison
03/04/2023 à 09:30 - Dans la région : un détenu retrouvé mort dans une cellule de la prison de Saint-Quentin-Fallavier
22/02/2023 à 09:52 - Dans la région : un détenu agressé, la scène diffusée sur TikTok
02/02/2023 à 07:22 - Nouveau suicide d’un détenu à la prison Lyon – Corbas
0 commentaire
Laisser un commentaire
Pas encore de commentaire, soyez le premier !
Laisser un commentaire
Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.