Georges Cellerier, président des Vitrines de Lyon : "Gare aux -70% pour les soldes"

Georges Cellerier, président des Vitrines de Lyon : "Gare aux -70% pour les soldes"
Georges Cellerier - LyonMag.com

Georges Cellerier, le président de l’association des commerçants  "Les Vitrines de Lyon" était l’invité ce mardi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Les fameuses soldes d’été vont débuter demain matin. Est-ce que vous les commerçants vous allez proposer des rabais très importants dès les premiers jours ? "C’est le marché qui fait que parfois il vaut mieux annoncer des soldes rapides pour que ça parte vite. Méfiez-vous des -70% car il y a toujours marqué jusqu’à -70%, et en général vous avez des nanars dans des tailles pas possibles, des couleurs pas possibles, des modèles pas possibles, ils sont eux effectivement à -70%, et donc ça permet de faire des grandes affiches pour des petits stocks que personne ne regarde".
 
On voit que sur toutes les personnes qui veulent faire les soldes, 55% d’entre elles disent qu’ils n’ouvriront le porte-monnaie à partir du moment où c’est à -50%. "Bien sûr, mais est-ce qu’ils sont sûrs qu’à -50% ils font une bonne affaire. Je voudrais qu’on fasse comme pour les boulangers, pour les restaurants les vraies soldes parce que vous avez des grandes chaines qui fabriquent en Asie et à des prix défiants toute concurrence, et qui fabriquent leurs soldes rient que pour les soldes".
 
Comment fonctionnent les soldes ? "D’abord qu’est ce que c’est les soldes ? A l’origine ce sont des fins de série, c'est-à-dire de la marchandise que vous avez dans votre magasin que vous avez reçu pour la collection d’été ou la collection d’hiver. Vous faites rentrer cette marchandise et vous ne savez pas ce qui va marcher ou pas, et vous arrivez en fin de saison où il vous reste forcément sur les bras des articles. Il est bien évident que les fins de série, il y a une taille par ci et une taille par là, une couleur par ci, une couleur par là… Si l’article n’a pas plus, vous allez mettre une grosse remise…".
 
C'est-à-dire qu’il faut que les consommateurs achètent tout de suite s’ils ont vu quelque chose ou ils doivent se dire qu’il faut attendre un petit peu ? "Après il y a la deuxième et la troisième démarque. Si c’est dans les chaines, ils peuvent attendre parce qu’ils sont réalimentés au fur et à mesure".
 
Comment faire pour ne pas se faire avoir sur le fait que certaines grandes chaines ne jouent pas le jeu ? "C’est simple ; si vous rentrez dans un magasin et que vous vous apercevez que ce sont des fins de série où il y a toutes les tailles, toutes les couleurs et tout les modèles et que les rayons sont pleins, on ne peut pas parler de fin de série. En revanche, je conseille toujours aux consommateurs qui veulent agir intelligemment et vraiment faire des affaires, c’est d’aller là où vous avez l’habitude d’aller, d’aller voir les prix, d’aller voir la marchandise, de repérer ce qui vous va et ce qui vous fait plaisir".
 
Vous proposez de créer un label ? "J’en ai parlé à la fédération nationale pour faire un label vraies soldes, et là ce serait différent et ça changerait le marché".
 
Et là avec ces soldes, comment ça s’est passé pour vous cette année. Vous avez eu un hiver relativement doux jusqu’au mois de décembre, et il a fait froid au printemps. C’est une mauvaise année pour les commerçants ? "Compte tenu qu’on est train de pressuriser les consommateurs qui doivent payer leurs impôts, c’est évident que le consommateur fait de plus en plus attention".
 
C’est une saison historiquement mauvaise ? "Ça dépend ! Je pense que dans les magasins les plus populaires, c’est très mauvais. Dans le haut-de-gamme, on s’en sort toujours mais certains confrères ont eu des chutes de -50%".
 
Entre les soldes, les soldes flottants, les promotions, les ventes privées, on ne s’y retrouve plus. Ce sont les soldes toute l’année ? "C’est une perturbation du marché qui ne profite qu’à ceux qui ont de très grosses marges et qui font fabriquer en Asie".
 
Pour le consommateur, ça reste difficile de savoir quel est le prix réel du produit qu’il achète ? "Je me demande encore comment on a encore des clients. Il faut qu’il nous connaisse et qu’il sache faire la différence. C’est un peu comme dans la gastronomie. Vous avez des gens qui trouvent que les fast-foods c’est très bon et qui finalement ne veulent pas payer très cher dans un restaurant gastronomique. Nous on a à faire à une certaine clientèle qui a une certaine culture. Lyon est une ville textile et les gens savent faire la différence entre un beau tissu, de belles finitions et une belle coupe…".
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1 commentaire
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romainblachier le 25/06/2013 à 09:35

Excellent interview. La question des soldes flottants et des différences qualitatives (collections spéciales dans le textile par exemple, utilisant la renommée d'une marque pour vendre un produit de mauvaise qualité) est un vrai souci pour le vendeur et un vrai facteur de confusion pour le consommateur.

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