Depuis la semaine dernière, et les "fuites" parues dans l'hebdomadaire L'Usine Nouvelle, on en connaît les grandes lignes : la plupart des projets d'ampleur, ferroviaires et autoroutiers, qui devaient être menés en France dans les prochaines années seront reportés à des jours meilleurs, faute de moyens. Dans une interview à L'Usine Nouvelle, Jean-Marc Ayrault souligne d'ailleurs le "mensonge" du gouvernement précédent : "Le mensonge est d'avoir laissé entendre qu'on pourrait faire plus de 250 milliards d'investissement dans les 20 prochaines années!". Il faudra donc faire des choix, et le Premier ministre a d'ores et déjà dit qu'il partageait le diagnostic posé par la fameuse commission.
Principal enseignement à la lecture du rapport : le contournement autoroutier de Lyon, espéré depuis belle lurette par Gérard Collomb, ne devrait pas voir le jour avant 2030, au plus tôt. D'après la commission, un tel ouvrage n'apporterait pas "une réponse définitive aux problèmes de saturation de la traversée de la ville, en raison de la faible part du trafic qui pourrait avoir intérêt à se reporter". Les auteurs du rapport ne tranchent pas entre les différents scénarii exposés (contournement par l'ouest ou par l'est), et à la place, proposent la solution d'un "péage urbain". Par ailleurs, le flou persiste autour de l'autoroute A 45 Lyon / Saint-Etienne : la commission estime qu'elle a disposé "d'informations contradictoires pour se forger une opinion", et préconise de nouvelles études, pour s'assurer qu'il n'existe "pas d'alternative effective à un coût raisonnable".
Au contraire, le contournement ferroviaire de Lyon apparaît comme
l'une des priorités du gouvernement ; le désengorgement du noeud de la
Part-Dieu devrait cependant se faire en plusieurs étapes. D'ici 2030, un
milliard d'euros sera investi afin d'améliorer "la capacité, la sécurité et la fiabilité"
du réseau existant. Il s'agira d'augmenter le nombre de voies
traversant la ville, pour remédier à l'explosion du trafic et au
nombreux retards constatés, et de procéder à l'enfouissement de
plusieurs de ces voies. Ensuite, après 2030, viendra "le réaménagement lourd du coeur du noeud ferroviaire", notamment "l'aménagement en souterrain de nouvelles voies et d'une seconde gare à Lyon Part-Dieu"
. Pour rappel, le projet de CFAL Nord prévoyait également de réaliser
70 km de ligne nouvelle, pour relier la ligne Lyon - Ambérieu à la
vallée du Rhône. Là encore, ces nouveaux rails ne seront pas posés avant
2030.
Les autres grands projets d'infrastructures ferroviaires sont également reportés à l'horizon 2030, comme la LGV Paris - Orléans - Clermont - Lyon ou encore la deuxième phase du TGV Rhin - Rhône. Quant au serpent de mer dont on parle depuis plusieurs décennies, le TGV Lyon - Turin
et ses accès français, il subira le même sort. Signe positif tout de
même, la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale
examinera le 10 juillet le projet de loi entérinant l'accord entre les
gouvernements français et italiens.
Reste à savoir maintenant
comment Gérard Collomb réagira à ces annonces : un rendez-vous avec la
presse est prévu jeudi soir. François Hollande présentera le tout
nouveau plan d'aménagement du territoire national le 9 juillet prochain.
Jeudi 27 Juin 2013 à 10h36
Transports : Lyon mal servie par le gouvernement, malgré le CFAL Nord
Photo d'illustration - LyonMag.com
Le rapport de la commission Mobilité 21 sera remis officiellement jeudi après-midi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
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Sans connaître la suite, si la solution du péage urbain était retenue, il faudra poser deux points:
Signaler Répondre- qui paye,
- où l'on paye.
Si c'est sur un modèle sans contact (LiberT), ça ne posera aucun problème, reste à savoir qui finance le badge?
Si c'est un modèle à péage physique, on risque d'augmenter les bouchons (Valvert, notamment).
Sur le coût, je vois mal des riverains de l'autoroute qui est un axe de désengorgement gratuit payer pour une chose qui a toujours été gratuite.
Le risques est alors une augmentation du trafic en ville (Fourvière, Perrache, notamment).
Quant à envisager une grille tarifaire, en fonction du siège de l'entreprise dont les camions empruntent l'axe... ce sont les loueurs de boîtes postales privées qui seront contents!
Quant à ceux qui prônent le tout transports en commun, c'est viable à 2 conditions: faire respecter la loi sur la liberté du travail aux syndicats et pouvoir remplacer les grévistes au pied levé par des intérimaires déjà formés. En clair, ne plus voir les effets des grèves!
On voit bien que ces decideurs ne vivent pas avec la realite du terrain tous ceux qui prennent l'A47 savent que l'A45 est vivement attendue ah centralisation pourrie vive le federalisme
Signaler RépondreC'est incroyable de continuer à vouloir dépenser des milliards d'euros pour des projets autoroutiers qui sont complètement obsolètes.
Signaler RépondreL'avenir est au rail et aux transports en commun.
alors le roitelet et son frère carenco se font museler comme ils musèlent eux mêmes leurs citoyens ?
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