La chute de l’ex numéro 2 de la PJ lyonnaise est le point de départ d’un documentaire diffusé ce lundi sur France 3.
Michel
Neyret - DR Stéphane Granzotto, déjà réalisateur du Gang des Lyonnais
(meilleure audience nationale de la case de l’oncle doc), s’est penché
dans les Eaux Troubles, la relation parfois tumultueuse entre flics,
voyous et indics.
"L’idée est venue grâce aux contacts noués sur le terrain, Stéphane Granzotto avait également réalisé un documentaire sur la police scientifique, explique le producteur Gérard Pélisson. Autour
de l’histoire de Neyret, dont il connaît quelques protagonistes
proches, on a pu monter un documentaire sur cette relation, faire le
point sur les anciennes méthodes à la Neyret et les nouvelles dégagées
par le député Mariani qui régissent la rémunération officielle des
indics."
Mais contrairement à ce que reprennent les médias
nationaux et même France 3, Les Eaux Troubles n’est pas un docu sur
Neyret mais "sur la base de Neyret" explique Stéphane Granzotto. "Je
voulais voir comment se déroulait la relation à partir de ce cas. Toute
la difficulté était de faire parler des gens autour de ce sujet là. Des
indics sortis du milieu, des anciens flics ou des grands commissaires."
Le réalisateur lyonnais n’est toutefois pas dupe, "je ne peux pas ignorer l’affaire Neyret". Les deux hommes se sont d’ailleurs rencontrés mais l’ex-superflic a décliné sa demande d’interview.
"Ce n’est pas un travail de journaliste, je ne voulais pas prouver quoi que ce soit, reprend Granzotto. Je
voulais m’intéresser aux rouages et voir comment on en arrivait là.
Pourquoi certains flics et certaines personnes de l’autre bord se
retrouvent dans des affaires comme ça."
Dans son documentaire, pas d’entretien avec Michel Neyret donc mais avec d’autres "plus grands flics de France". Et des proches comme Christian Lothion qui fut le supérieur de Neyret et son ami de longue date.
"Je
leur ai demandé ce qu’ils pensaient de l’affaire Neyret. Et quand on
les écoute, ca donne la dimension des évènements. Ils sont souvent
dégoûtés parce qu’ils disent que la lutte contre le grand banditisme est
tellement compliquée que c’est dur de jeter la pierre. Ils m’ont dit
qu’ils auraient pu finir en prison des dizaines de fois parce qu’ils
avaient fait des choses répréhensibles mais toujours, toujours, pour
avoir des informations pour lutter contre le crime et le grand
banditisme. Souvent, on m’a dit que Michel Neyret ne méritait pas ce qui
lui était arrivé et qu’il a toujours fait du très bon boulot", explique le réalisateur.
Autre
interviewé, Lucien Aimé-Blanc, ancien directeur de l’Office central
pour la Répression du Banditisme. Entre autres franchissements de la
ligne jaune, le flic à la retraite reconnait avoir organisé un trafic
d’héroïne, des centaines de kilos. Elle se retrouvait dans les bras des
junkies américains dans les années 70.
Après avoir mieux cerné l’affaire Neyret et le mode de fonctionnement de ces flics à l’ancienne, Stéphane Granzotto lâche :
"Ca ne changera pas, la meilleure source d’informations c’est toujours
ça. Tous les flics me l’ont dit, même le député Mariani, toute belle
affaire, il y a un indic derrière."
Diffusion sur France 3 le 23 septembre à 23h40 sur la case de l'oncle Doc
L'imparfait est de mise.
Signaler RépondreMichel, tu étais le meilleur!
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