Chez Decitre on ne s'y trompait point en m'envoyant à m'en faire détrancaner l'cabochon des e-mails publicitaires afin de m'inciter à acquérir pour une poignée de bons pécuniaux l'ouvrage, supposant à juste titre de mon intérêt pour le titre.
Et vois-y pas que le Gilbert Salmon y m'y envoie son ouvrage avec une gentille dédicace sur ma lyonnitude à me faire l'ego aussi large qu'une centpote.
Le parler lyonnais vient de différentes sources mais il s'agit en tous cas d'un parlé modelé par le populaire, l'usage courant. Sa prononciation, ses y comme sa malice se forment le long des rues de la ville. On mange, on mâche les mots comme on déguste la bugne et la rigotte, on adoucit, on aspire,on siffle (ceusses) on supprime des consonnes trop dures.On rabiote les mots d'un peu, faisant de "polisson" un plus rapide "polisse".
Venu tout droit d'une langue spécifique le parler populaire lyonnais ? Du franco-provencal, l'arpitan ?
Sans doute quelque peu même si Lyon et ses faubourgs furent la pointe avancée de la langue française au milieu des terres de ce langage trop méconnu, qui s'étendait mine de rien sur d'assez vastes contrées, ni en Pays d'Oil, ni en Pays d'Oc. Résidu de langue à part le langage et les expressions du lyonnais ? Ou composante du français ? La réponse me semble clairement être la seconde supposition tant les Lyonnais se firent péter la basane des mots de notre langue nationale. Mais à leur façon unique, constituant une vraie particularité malicieuse, adaptant le français des filets de leur sauce. Et même le revendiquant comme la meilleure manière de parler l'idiome de Montaigne.
D'ailleurs, lorsque notre ami Nizier de Puistpelu envisagea son délicieux Littré de la Grand'Cote, son but de départ était, c'est peu connu mais rappelé par Gilbert Salmon, de faire un dictionnaire du bon français, le vrai, l'unique, le parlé de Lyon ! Quel bel hommage.
Alors ces expressions et proverbes sont-ils de sympathiques vieilleries à ranger, comme le pensent certains, au musée des antiquités régionales dépassées ?
Certes un certain nombre d'entre elles sont moins usitées que fut un temps. Il est douteux que vous compreniez d'emblée un voisin à qui vous demandez des nouvelles de ses affaires et qui vous répondrait qu'il se clafoire les boyes.
Mais l'essentiel des mots et expressions sont encore d'usage, ne serait-ce qu'au moins dans certains lieux, repaires et quartiers. D'autres proverbes sont des plus courants comme le fameux "tout le point peut point être de Lyon, il en faut ben d'un peu partout" ou "donner sa dédite" pour quitter un logement qu'on loue. Enfin de petites nouvelles se glissent, parfois polémiques "le meilleur Beaujolais nouveau c'est le Côtes du Rhône", d'autres plus frivoles "on s'appelle, on s'fait des qu'nelles" ainsi bien sûr que diverses expressions footballistiques.
Plonger dans le parler lyonnais, c'est vivre une formidable aventure, celle de notre ville, celle de sa manière de travailler, commercer, échanger, plaisanter.
De quoi maintenir pour les siècles suivants le parler lyonnais et ses expressions loin de Loyasse ! Il y aura sans nul pour longtemps beaucoup de joyeux rinceurs de corgolons qui échangeront dans les expressions de Lyon.
Expressions Familières du Lyonnais - Gilbert Salmon, Editions Bonneton
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Romain Blachier
Mercredi 2 Octobre 2013 à 13h32
"On s'appelle, on s'fait des qu'nelles ?"
Romain Blachier - DR
Cela faisait longtemps qu'il me tarabuste cet ouvrage de Gilbert Salmon sur les expressions familières du Lyonnais.
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que veut dire on s appel
Signaler RépondreL’histoire de la Quenelle Lyonnaise
Signaler RépondreComme la raviole, l’ancêtre de la quenelle apparaît au Ier siècle. Déjà, les Romains cuisinent un plat proche à base d’œufs, de poissons, de crustacés et de coquillages pilés.
Au 18e siècle, elle devient un met d'exception servi à la cour de Louis XV.
A Versailles et dans tous les châteaux royaux, la quenelle est au menu des « grands soupers » : un savoureux privilège pour les courtisanes et courtisans.
Vers 1830, Charles Morateur, maître-pâtissier installé dans la région lyonnaise a l'idée d'incorporer dans une pâte à choux, de la chair de brochet, un poisson répandu dans la Saône et la Dombes.
Plus tard, cet ingrédient est remplacé par de la volaille ou du lapin. Et durant la seconde guerre mondiale, restrictions obligent : la quenelle nature fait son apparition.
Un rapport avec Lyonel la quenelle, digne produit de l'arnaque Onlylyon ?
Signaler Répondremdr !
Signaler RépondreIl est ben en verve le Romain... mais, " Il a beau gabouiller la bassouille, qu'il en f'ra pas des œufs à la neige " !
Signaler RépondreBen oui, dommage qu'il se commette avec ceusses qui vont abouser not' stade de Gerland et mettre le bocon sur le Montout !
on s'fait des q'nelles
Signaler Répondreavec dieudonné
Qu'est ce que tu balnaves ,pelo ?
Signaler RépondreY dit des trucs biens quand y remue pas les équevilles.
Signaler Répondre"Donner sa dédite" : je l'ai souvent prononcé sans savoir que c'était Lyonnais.
Signaler RépondreEncore une belle et intéressante contribution...
Promis dès que j'aurais lu cet ouvrage.... on s'appelle on s'fait des q'nelles ;)
J'y fait mon gone !
Signaler RépondreOn t'a reconnu Jérôme.
Signaler Répondreque la culture lyonnaise ou une idée pour les artisans et commerçants de Lyon ne soient pas votre truc, cela nous différencie mais c'est votre droit. Sentant la curiosité vous picoter vis à vis du reste de mes écrtis, n'hésitez donc pas à faire un passage sur mes blogs et articles ailleurs. Merci en tous cas de vos lectures régulières, je suis flatté.
Signaler RépondreParler Lyon, Made in Lyon... Des idées, un jour, peut-être, à la place du marketing bon teint ?
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