D’abord parce qu’il pense que tout pasteur qu’il est, il est à la même
distance de Dieu que n’importe quel homme. Mais surtout, parce que le
protestantisme (au 16e siècle) est né de la volonté de se débarrasser de
ce clergé que l’Eglise catholique a construit et tellement aimé.
Certes,
il y a des pasteurs chez les protestants, mais aucune hiérarchie et
relation d’autorité entre eux ou avec les fidèles, ni à Lyon, ni
ailleurs dans le monde.
Autre spécificité protestante : les pasteurs
peuvent être des femmes, comme l’est Corinne Charriaud qui co-anime la
nouvelle paroisse protestante de Lyon-est, à Vaulx-en-Velin, à laquelle
François Clavairoly a longuement rendu hommage, tout en soulignant le
retard qu’avaient pris les Eglises à intégrer le phénomène d’étalement
urbain qui éloigne des lieux de prières historiquement en centre-ville
des habitants.
A Lyon, la confiance
Ce n’était pas
seulement pour évoquer le cas de l’espace Théodore Monod à
Vaulx-en-Velin que François Clavairoly était à Lyon, invité à un
déjeuner du Club de la Presse, mais surtout pour rencontrer en tant que
nouveau président, l’antenne lyonnaise de la FPF. Bien au-delà de la
bien connue descendance lyonnaise d’André Philip (Christian et Thierry –
Maire du 3e arrondissement) la communauté protestante à Lyon regroupe
aussi bien la Mission Evangélique Tzigane que les Réformés unis et des
Eglises évangéliques. Et François Clavairoly de se dire marqué par la
confiance qui lui semble régner entre les différentes Eglises
protestantes.
La confiance semblait d’ailleurs être le mot phare
du séjour de François Clavairoly qui en profitait pour évoquer "Bible
or not bible", un livre à deux voix qui vient de paraitre : "Ce qui
est important c’est de dire la confiance que nous avons en la Bible.
L’auteur de Bible nous parle à travers des rédacteurs. Sa lecture est
parfois difficile, il faut faire un effort d’intelligence, mais si Dieu
interpelle les humains c’est aussi parce qu’il a confiance en eux".
Satisfait
de son déplacement au cours duquel il a rencontré le cardinal Barbarin,
François Clavairoly est reparti pour Paris, reprenant son périlleux
travail d’expression d’une voix protestante dans la société française,
ce qui se traduira notamment courant décembre par un texte défendant le
point de vue protestant sur la question de la fin de vie.
Mais il
reviendra surement à Lyon, surtout si est confirmée la décision d’y
faire se dérouler les festivités liées à l’anniversaire du demi
millénaire de l’invention du protestantisme, anniversaire prévu pour
2017.
Romain Meltz
@lemediapol