Pour quelles raisons les Lyonnais devraient-ils se dispenser de goûter à la jouvence du changement ? Le poids des habitudes ?
Kant le stigmatisait déjà il y a trois siècles : "Plus l’homme a d’habitudes, moins il est libre !", un certain conformisme ? Défaut à juste titre trop souvent reproché aux Lyonnais ! Une forme de fatalisme ?
On le perçoit ici et là en forme de démission citoyenne, comme si Lyon ne pouvait ni être, ni devenir sans son maire éternel ! Comme si l’on en avait pris pour 20 ans avec les mêmes élus, les mêmes têtes, le même calendrier, les même discours ! Déprimant comme de vivre sous une cloche en verre ou pire un dôme !
Dès le début du mois de janvier la vraie campagne pour les municipales va démarrer. Elle sera dure mais palpitante car l’enjeu du scrutin du 30 Mars 2014 tend à renverser un ordre établi dont l’habileté politique consiste justement à se faire passer pour nécessaire voire indispensable, ce qui est une mystification si l’on recense les dossiers mal gérés ou sinistrés comme l’Ilot Grolée. Cette date sanctionnera en effet treize années de mandature de Gérard Collomb et de son équipe.
Treize ans c’est plus de temps qu’un édile peut espérer pour appliquer sa politique et concrétiser son programme. Pourquoi chercher à faire sur 19 années ce qu’on a largement eu le temps de réaliser en 13 ?!
A la différence de la fonction présidentielle qui est désormais limitée à deux mandatures, véritable acquis démocratique, les administrés d’une ville peuvent vivre avec le même maire durant des décennies !
Si Gérard Collomb est réélu en mars prochain, les Lyonnais auront signé pour quasiment 20 ans avec lui, soit en prenant en compte le facteur d’accélération du temps qui caractérise notre époque, le même ressenti de durée que le mandat d’Edouard Herriot (50 ans !).
Au-delà de l’ambition de l’opposition municipale de prendre sa revanche sur les deux précédents scrutins, la Droite porte ainsi les couleurs d’une promesse de changement, d’une modernité, qui ferait du bien à notre ville, lui apporterait du sang neuf, des idées nouvelles, d’autres formes d’expériences individuelles, professionnelles ou culturelles au service de sa gouvernance.
L’alternance, en dehors de toute logique partisane, serait un signe de bonne santé démocratique pour notre belle cité, elle réveillerait au lieu d’assoupir, dynamiserait au lieu de ralentir. Lyon a besoin de s’ébrouer, de respirer un air nouveau. Seul le rendez-vous du 30 mars prochain le permettra.
Eric Pelet
Mardi 31 Décembre 2013 à 09h52
Le goût de l'alternance
Eric Pelet - LyonMag
Les Français ont pris goût à l’alternance, ils l’ont systématiquement imposée lors des élections locales intermédiaires puis plus récemment à l’occasion des deux derniers scrutins nationaux.
Tags :
pelet
Sur le même sujet
22/06/2020 à 17:48 - La Ville est perdue !
28/02/2020 à 18:18 - Une campagne lyonnaise singulière
03/10/2018 à 14:52 - Collomb et Lyon, une passion étouffante
18/01/2017 à 16:10 - Henry Chabert, un gentilhomme lyonnais
08/09/2016 à 07:47 - Collomb et Macron, une métaphore de Yoda et du jeune Skywalker
22/06/2016 à 14:58 - Compétence et récompense
09/03/2016 à 16:54 - Sauvons le musée des Tissus !
13/01/2016 à 22:38 - Guy Walter, prince des arts et de la dépense publique
14/12/2015 à 08:02 - Wauquiez et Collomb expédient Queyranne au cimetière des éléphants
17/02/2014 à 17:09 - Métro, boulot, dodo
27/01/2014 à 10:36 - Gérard Collomb ou le socialisme comme art de la prestidigitation
29/11/2013 à 20:22 - La liste de Collomb
Laisser un commentaire
Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
AU REVOIR GÉRARD !
Signaler RépondreGérard Collomb peut aider Lyon en prenant sa retraite.
Signaler RépondreAlors Foldire on fait du copier/coller. Les lyonnais ont l'habitude de Collomb, catastrophe, ils vont le garder.
Signaler RépondreMerci pour la réponse construite et sans animosité.
Signaler RépondreJe conçois que la droite est protéiforme. Le seul souci, c'est qu'il n'y a plus de "pot commun" entre les trois voire les quatre que vous décrivez. On a aujourd'hui plus l'impression d'un conglomérat que d'un consensus non ?
Une alternance gauche droite pour Lyon constituée de quoi ? l'opportunité c'est de choisir une liste qui exprime son programme
Signaler Répondrehttp://www.ericlafond2014.com/
Bon réveillon
Vous vous focalisez sur des cas particuliers.La droite est diverse et vous n'avez toujours pas intégré cette notion.
Signaler RépondreSi on se réfère à René Rémond,il existe trois droites en France:une bonapartiste,une orléaniste et une légitimiste.
Denis Tilinac a instauré la notion de droite mousquetaire fidèle et insolente.
Si pour vous,la droite se résume au MODEM,je ne peux plus rien pour vous.
#Kant le stigmatisait déjà il y a trois siècles : "Plus l’homme a d’habitudes, moins il est libre !", un certain conformisme ?#
Signaler RépondreOn peut également interpréter cette phrase de Kant sur notre habitude démocratique qui nous a enlevé toute liberté et nous enfonce dans un conformisme de l'alternance. ;-)
Joyeuses Fêtes !
On est toujours pour l'alternance quand on est dans l'opposition. Demandez à Collomb, lui est pour le consulat, à condition qu'il soit premier consul. Ceci dit il faudrait bien nettoyer les écuries d'Aulas, l'air serait plus respirable, mais il faut des idées!
Signaler Répondre"la Droite porte ainsi les couleurs d’une promesse de changement, d’une modernité, qui ferait du bien à notre ville, lui apporterait du sang neuf, des idées nouvelles"
Signaler RépondreC'est sur qu'avec les Josse, MPF et consorts, "modernité sang neuf" (mais bleu)... Il faut oser l'écrire.
Plus c'est gros plus ça passe c'est ça ?