L’ensemble des candidats aux élections municipales étaient invités et presque tous étaient présents. Malgré un signal haut et fort envoyé aux candidats, la tenue même de cette cérémonie des vœux avait quelque chose de malheureux. 60 ans après l’appel de l’hiver 1954, peu de choses semblent avoir vraiment bougées.
Par ce constat nous ne pouvons que comprendre, qu’au fond, la France et ses villes peinent encore à entrer dans le 21e siècle, le siècle de la fin de la pauvreté et de la misère nous avait-on promis à l’ONU. Nos villes aussi belles les voulons nous restent sous nos yeux gangrénées par des océans de misère. Si les Etats ne tiennent pas les engagements qui furent les leurs à l’ONU, alors impérieusement il nous revient, au niveau local, de montrer l’exemple et de reprendre ces engagements manqués.
Je veux faire de ma ville, Lyon, en ce domaine-là un modèle régional, français, européen, et pourquoi pas même mondial.
Alors esprit de clocher ou changement de son de cloche ? Ce sera aux citoyens de décider.
Hypocrisie et bousculades
Mais quelle ne fût pas ma surprise quand, après avoir signé le contrat d’engagement des candidats, la sincérité fit soudainement place au chahut. Des dizaines d’élus et candidats se bousculent pour avoir une bonne place sur la photo finale.
Est-ce le sort des mal-logés qui intéresse tant ? Ou est-ce le poids que pourrait prendre un temps cette photo pour la campagne ? Cette question reste pour moi posée, tant les mal-logés restent aujourd’hui trop nombreux.
Hypocrisie et bousculade, un scénario habituel qui ne peut qu’accroître la perte de confiance des citoyens en leurs élus. Ne faut-il pas avoir la modestie de la promesse et le courage des actes, plutôt que le courage de la promesse et la modestie des actes ?
Quoi qu’il en soit, cela valide un peu plus encore pour moi le fait que le retour de la confiance des citoyens envers leurs élus passera aussi par un changement d’attitude. C’est d’ailleurs quelques heures après ces vœux de la fondation et les bonnes intentions manifestées par chacun pour le droit au logement, que l’on m’appelle pour me dire qu’une nouvelle expulsion est en cours dans un quartier de Lyon...
Lyon, quels objectifs d’ici à 2020 pour le logement et l’hébergement ?
Plusieurs chantiers prioritaires doivent être pris à bras le cœur.
Tout
d’abord il faut rappeler qu’à Lyon, 4 à 5 ans d’attente sont
nécessaires pour l’obtention d’un logement en HLM. Rappeler aussi que le
115 est débordé, et que pour les personnes sans logement, 2 mois
d’attente sont nécessaires pour obtenir une chambre individuelle de 9
mètres carré dans un foyer d’hébergement, et que 5 à 6 mois d’attente
sont de rigueur pour une résidence sociale et une chambre de 20 mètre
carré.
Lyon est encore loin de disposer d’un nombre de logement
suffisant de logements sociaux. Comme le rappelle la fondation de l'Abbé
Pierre si la Ville de Lyon se targue souvent d'être un modèle en termes
de logements sociaux et qu'elle devance la loi SRU qui fixe un minimum
de 20% de logements sociaux pour une agglomération de 3500 habitants.
Aujourd'hui, on compte cependant environ 50 000 demandes en HLM pour
13 000 places. Il y a 10 ans, c'était 25 000 demandes pour 13 000
places. De plus, à la taille de la future métropole et à l'échelle du
département du Rhône ou de la Région Rhône-Alpes, les chiffres prétendus
par la ville de Lyon font fi du report d'une grande part de la demande
s'exerçant autour de Lyon et notamment dans certains bassins de communes
qui ont des parts de logements sociaux beaucoup plus élevés que Lyon
intramuros.
Selon le rapport 2013 de la fondation de l'Abbé Pierre
faut-il rappeler que le grand Lyon représente une métropole dans
laquelle la répartition territoriale des habitants selon leur statut
d’occupation est particulièrement déséquilibrée. Les propriétaires
occupants sont principalement présents à la périphérie de
l’agglomération, ainsi qu’à l’ouest ; les locataires du secteur privé
sont majoritaires dans les quartiers centraux de Lyon (le centre de
l’agglomération concentre 70 % du parc privé de l’agglomération) ; et
les quartiers d’habitat social sont concentrés dans les premières
couronnes est et sud, malgré l’effort important de rénovation urbaine et
une augmentation sans précédent de la production de logement social
(elle a été multipliée par 3 au cours des 10 dernières années).
La
mixité sociale doit-être repensée très rapidement, si nous ne voulons
pas accentuer les mécanismes de ghettoïsation encore en cours.
C’est
dans Lyon, autant de nouveaux logements sociaux qu’il faudra donc
construire durant les 6 prochaines années. C'est aussi 6000 logements
étudiants supplémentaires qui devront être créés pour atteindre la
moyenne nationale, si nous voulons donner la chance à l'ensemble des
étudiants issus de familles modestes d'étudier dans des conditions moins
précaires et à leur famille de se trouver soulagées du coût effectif
qu'engendrent des études qualifiantes post-bac.
Nous devrons aussi
mettre en place une régie publique du logement, à l’image de ce qui a
été fait dans plusieurs autres villes françaises, afin de mieux
maitriser à l'avenir le prix du logement à Lyon, et de créer plus de
facilités pour l'accès des plus modestes à la propriété. Là aussi nous
voulons rappeler qu'aujourd'hui à Lyon, seuls 6% des loyers privés sont
au niveau des prix HLM, quand en 1990 50% des loyers du privé à Lyon
étaient au niveau des prix HLM. Une vraie dégradation s'est opérée.
Enfin,
la Métropole de demain ne pourra pas non plus seulement se contenter de
récupérer la compétence relative au logement, elle devra aussi assumer
ses responsabilités pour prendre en charge l’hébergement. La
différenciation entre ces deux qualificatifs ne devrait plus exister
dans une situation si urgente, moralement et politiquement. C’est un
véritable changement de cap qu’il faut mener ensemble pour préparer
l’avenir solidaire et stopper les guerres de compétences entre
collectivités suite aux désengagements de l’Etat.
Andréa Kotarac est militant Parti de Gauche et tête de liste dans le 8e arrondissement de la liste Lyon Citoyenne & Solidaire
C'est le nivellement des classes moyennes et dociles qui payent pour ceux qui sont en grande difficulté économique.
Signaler RépondreRésultat des courses, ceux qui n’ont rien reçoivent tout et s'installent dans le confort de l'oisiveté. Quant aux classes moyennes elles sont devenu des vaches a lait que l'on surtaxe.
Quant aux ultra riches, ils défiscalisent tout et échappent a l’impôt massif.
Tous cela est digne d'un systeme communiste.
Assez de ce misérabilisme! Ceux qui veulent acquérir un logement n'ont qu'à faire comme ceux qui sont propriétaires; se retrousser les manches bosser faire des sacrifices et prendre des risques! la Pauvreté est une faute, un manquement une insuffisance ! Cette injustice qui consiste à faire ^payer les bons élèves pour les nuls et les paresseux doit cesser sinon ce pays continuera sa descente aux enfers...
Signaler RépondreDe quelles subventions parle-t-on? S'il s'agit des subventions aux associations, elles "font manger" 1,8 millions de salariés en France. Mais la baisse du budget des collectivités territoriales - austérité oblige - menace 30 à 40 000 emplois dans le secteur. Et ce sont des emplois utiles puisque les associations servent en majorité l'intérêt général.
Signaler RépondrePar contre, s'il s'agit des subventions pour OL-Land...
Des propos justes, j'aime te lire.
Signaler RépondreVive la jeunesse
La gauche veut faire davantage pour les mal logés. Mais il faudrait déjà sucrer les immenses subventions qui ne font manger personne
Signaler RépondrePrendre en main le problème du mal-logement, c'est aussi s'attaquer à la question écologique. Le chauffage est l'une des principales causes de la pollution sur Lyon.
Signaler Répondre--> La rénovation énergétique des logements sociaux est un objectif à atteindre!
Je suis septique, revendre 4.000,00 € du M2 a Lyon confluence c'est quasi impossible dans un logement dit "ancien", même si le bâtiment a 5 ans.
Signaler RépondreDes 100 m2 a 400.000 euros, cela ne se vend quasiment plus a LYON.
Je précise que je suis dans l'immobilier depuis 20 ans a LYON.
Un communiste qui veut poser pour les sans-abris, c'est plus logique qu'un UMP ou un FN !
Signaler RépondreEt si tous ces bobos Socialistes accueillaient un sans toit chez eux ?
Signaler RépondreIls feraient un peu moins de déclarations et un peu plus d actions
Hum, jeune homme, ne crachez pas si vite dans la soupe. Votre mépris pour les aficionados de la photo ne saurait effacer le fait que vous aussi vous étiez en train de prendre la pause le soir des voeux de la fonda Abbé Pierre. Détendez-vous c'est le métier qui rentre ! Jeune et interchangeable !
Signaler RépondreIl va falloir mettre un grand coup de pied dans la fourmilière jeune ami !
Signaler RépondreCar par définition, aucun OPHLM, aucun service public culturel et aucun gestionnaire de résidence étudiante n'a les moyens d'entretenir ce type d'ouvrage de manière à conserver leur grandeur architecturale. Certains de ces bâtiments sont même classés et on connait déjà le résultat des monuments historiques + HLM = Marseille… Les locataires d'HLM et notamment les primo accédant n'auront jamais les moyens de rénover ces bâtiments qui nécessiteront à COURT TERME une rénovation thermique, sonore extrêmement coûteuse. Après, il est clair que la question de logements sociaux doit être réglée et surtout la question des logements sociaux insérés dans des programmes "normaux" type phase 1 Confluence où les primo accédant bénéficient de rabais et d'aides (crédits d'impôts, prêts facilités) pour acquérir des logements sociaux qu'ils pourront revendre sans contrainte avec une belle plus value financées par le contribuable… Et oui, la revente n'est pas encadrée donc un appartement de Confluence acheté 3200 euros/m2 en tant que primo accédant pourra être revendu sans aucun problème pour 4000 euros/m2 voire plus...
Signaler RépondreBelle plume, propositions concrètes vers la justice sociale et l'équité. Le tout sans langue de bois ! Merci à vous !
Signaler RépondreAu lieu d'offrir l'Hotel Dieu ou la prison vers Perrache à l'hotellerie et aux magasins de luxe, pourquoi la mairie n'en a pas fait des lieux HLM + lieux culturels ?
Signaler RépondreSans parler de l'hopital Debrousse converti en appartements de luxe ?