Six ans après les faits, l'ancien trader clame toujours son innocence.
Il conteste sa condamnation à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards
d'euros de dommages et intérêts, somme qu'il avait fait perdre à la
Société Générale.
L'enjeu principal pour lui de ce pourvoi est la prison. Car en cas de rejet
de sa demande, il devra purger la peine à laquelle il a été condamné. Et
c'est d'ailleurs ce qu'a préconisé l'avocat général près la Cour de
cassation qui, dans son avis, demande le rejet de tous les moyens
soulevés par Jérôme Kerviel. Les juges ne sont toujours pas liés par
l'avis de l'avocat général.
Le dossier sera examiné en formation
plénière par la chambre criminelle, qui rassemble entre trente et
quarante magistrats.
En première instance, comme en appel, Jérôme Kerviel avait été condamné à
cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir fait subir une
perte record à la Société Générale en 2008. L'ancien trader a toujours
reconnu une part de responsabilité mais réfute avoir agi en secret et
accuse sa hiérarchie d'avoir manqué à ses obligations de contrôle.
Jérôme Kerviel, qui n'a effectué pour le moment que 37 jours de
détention risque donc de devoir purger ses trois ans de prison. Son
pourvoi en cassation étant suspensif, il n'avait pas été incarcéré en
attendant la décision des Sages.
Outre ce pourvoi, l'ancien étudiant de Lyon II a encore plusieurs
procédures en cours. Il a notamment déposé plainte pour escroquerie au
jugement, pour faux et usage de faux contre la banque, ainsi qu'une
procédure devant les prud'hommes dont l'audience devrait se tenir en
mars.