Au moment où se prépare le projet de loi sur la transition énergétique,
l'avenir de la compagnie Nationale du Rhône pourrait être menacé. Depuis
1933, la CNR travaille en collaboration avec l'État. Elle produit près
de 25% de l'électricité hydraulique françaises grâce à ses 19 barrages,
ses 18 plateformes industrielles et portuaires mais également ses 14
écluses qui permettent la navigation entre la Méditerranée et la ville
de Lyon. Mais l'inquiétude grandit chez le vice-président de la CNR,
Jean-Jack Queyranne, mais également chez Christian Monteil, membre du
conseil de surveillance de la CNR.
Pourquoi ? Car l'engagement historique avec l'Etat pourrait prendre fin
en 2023. Face à ce problème, une lettre a été envoyée au Premier
ministre Manuel Valls, mais également à la ministre de l'Écologie du
Développement durable et de l'Énergie Ségolène Royal : "Cette démarche a
pour volonté de faire bloc, il faut que l'État nous écoute et continue
de travailler avec la CNR dans le futur. Car pour eux, c'est une bonne
affaire. Le chiffre d'affaires de l'entreprise s'élève autour de 890
millions d'euros et ce sont environ 400 millions qui sont directement
reversés à l'État", explique Jean-Jack Queyranne.
Près de 70 élus de la vallée du Rhône ont d'ailleurs signé cette lettre
et notamment le maire de Lyon, Gérard Collomb. "Cette lettre n'est ni
une motion, ni une pétition, nous voulons simplement attirer
l'attention", prévient Christian Monteil.
Ils demandent à ce que l'avenir de la CNR soit inscrit dans ce projet de
loi afin qu'elle puisse continuer ses investissements pour
l'aménagement du territoire. Et pour ça, ils appellent à ce que ce
partenariat soit prolongé d'une quinzaine d'années, soit jusqu'en 2040.
Cette lettre aura-t-elle l'effet escompté ? Réponse le 18 juin lors de
la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.