"Vivons-nous pour être heureux ?"
Dominique Nachury députée UMP de la 4e circo de Lyon choisit ce sujet, celui des Terminales S. Et en introduction fait un rappel de la difficulté à définir le bonheur : "Le bonheur individuel peut-il être comparé au bonheur collectif ? Chercher le bonheur individuel est devenu la norme aujourd’hui, et personne n’entend y renoncer pour soi, même si cela peut demander paradoxalement des efforts. Mais si chacun est capable de juger pour soi même s’il est heureux ou pas, comment faire pour mesurer le bonheur collectif ? Car tout comme l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, le bonheur du collectif n’est pas la somme des bonheurs individuels. D’ailleurs le "nous" qui est posé dans le sujet amène à penser que pour qu’il y ait un bonheur collectif il faut que certains fassent passer leur devoir avant leur plaisir".
On reste donc sur un dilemme et une question : faut-il sacrifier le "je" pour que le "nous" soit heureux ?
Thierry Philip, maire PS du 3eme arrondissement a peut être la solution. "J’aurais pris "Vivons nous pour être heureux ?" D’abord car je suis un scientifique ( c’est un sujet de la filière S) et ensuite car c’est au cœur du problème de la société. Ce que j’aurais essayé de montrer c’est que la recherche du bonheur individuel passe par le fait de chercher à rendre les gens heureux. En tant qu’individu, médecin, politique, je pense que c’est en reconnaissant la dimension collective de notre bonheur que l’on peut l’atteindre individuellement. Voyez Benzema, il est heureux à titre individuel, mais sans le collectif, sans la passe de Griezmann il n’y pas de bonheur", achève le maire du 3e, reconnaissant cependant qu’en situation réelle de bac (passé en 68 à Limoges et obtenu grâce à ses points en gym) il n’est pas sûr qu’il aurait utilisé le foot comme exemple.
L’exemple du foot, ce n’est pas ce qui gêne Thierry Braillard, lyonnais et secrétaire d’Etat aux sports. Lui aussi aurait pris le même sujet. Mais, aujourd’hui s’occuper de sport lui prend trop de temps, il n’en reste pas beaucoup pour faire de la philosophie. Mais lorsqu’il a passé son sujet en philosophie était : "Tous les problèmes politiques sont-ils des problèmes d’organisation ?" Sujet prémonitoire pense aujourd’hui cet avocat qui doit organiser le sport dans toute la France. Espérons qu’il ait fait des progrès depuis son année de Terminale puisqu’il n’avait obtenu que 11/20 à l’époque.
Quittons le bonheur pour se tourner vers l’autre sujet que l’on choisit si on est un(e) lyonnaise en politique.
Suffit-il d'avoir le choix pour être libre ? (terminales ES)
Agnès Marion, élue FN du 7e arrondissement, une fois passé "le vertige de l’annonce des 4 heures de dissertation", se lance bille en tête "pour que la liberté s’exerce pleinement encore faut-il que le choix ne soit pas ‘du pareil au même’ (…) Il est des choix qui n’impliquent rien, qui n’engagent à rien car c’est à peine s’il ont une différence de degré, et en aucun cas une différence de nature : que dire de l'alternative entre le Quick ou le McDo ?… Il en va de même en politique : y-a-t-il une différence fondamentale, essentielle pour la cité selon que l’on choisisse entre l’UMP et le PS ?"
Une fois ceci posé, la jeune élue (bac en 1995, puis prépa littéraire) manie le paradoxe : le choix ne peut être libre que s’il s’impose à nous : "C’est la nécessité au nom de la raison et du Bien qui me fait (…) nécessairement choisir la nation contre le mondialisme, l’homme enraciné contre l’homme déshumanisé de l’ultralibéralisme, la culture de vie contre la culture de mort et qui fait de moi une femme profondément libre".
Difficile de réconcilier la position d’Agnès Marion avec celle de Fabienne Lévy, présidente de l’UDI Rhône et conseillère municipale de Lyon, qui semble presque lui répondre. L’élue note ainsi "Etre libre est un choix de vie compliquée : il faut parfois obéir parfois désobéir pour faire triompher la liberté. J’ai dans ma vie politique l'obligation du respect des autres ce qu'elles pensent ou croient (…) Mais ne pas piétiner cette belle femme [ie : la liberté] est difficile". Pour terminer, notre dernière étudiante explique enfin : "La démocratie veille à préserver [la liberté] et ça n’est pas évident car du coup certains groupuscules en profitent et les paroles sous prétexte de la liberté fusent (Dieudonné par exemple).
Suite des épreuves pour les lycéens et les élu(e)s lyonnaises bientôt.
@lemediapol
bizarre : les socialistes n'ont pas pris le sujet d'actualité :
Signaler Répondrefaut il prendre la grève des cheminots avec philosophie ????