Cela vogue des grandes institutions nationales comme le TNP jusqu'à des initiatives non moins créatives mais plus modestes en taille comme le théâtre Sous le Caillou de mon copain Pascal Coulan. Si des endroits comme la Platte, situé sur les pentes, ont fermé cette dernière décennie, d'autres bourgeons ont éclos sur les roses des scènes de Lugdunum. En témoigne par exemple le tout récent théâtre de l'Uchronie qui a ouvert ses portes sur la rue de Marseille.
Il y a une offre pour tout les styles dans l'agglomération de Lyon : du boulevard à la Tête d'Or, reflet lointain des temps où le quartier était à en croire les écrits de Gabriel Chevallier un lieu d'amusements ouverts à tous. Du créatif local dans les scènes de Gerland, de la Guillotière et des pentes. Du café-théàtre un peu partout et il faut souvent pousser les murs de l'Espace Gerson pour arriver à y faire venir le monde. Il y a les saveurs du grandiose et du travaillé au TNP. Du somptueux dans l'écrin italien des Célestins. Des Célestins qui étaient, on s'en souvient peu, lieu sur scène (et sans doute dans le public diront les mauvaises langues) de comédies de portes claquées, de visons offertes aux maîtresses et de maris cocus dans le placard. Denis Trouxe, adjoint à la Culture de Raymond Barre, provoqua la fureur de beaucoup dans la bourgeoisie conservatrice qui avait pourtant apporté une bonne part de ses suffrages au célèbre Raymond. Certains ne lui pardonnent toujours pas d'avoir mis fin au principe, étrange dans un théâtre municipal, d'hériter d'un siège prédéterminé au théâtre de génération en génération !
Dans le reste de l'agglomération, les endroits sont nombreux. La directrice du théâtre de l'Atrium de Tassin, multiplie les expériences. Normal pour une dame qui vient du monde scientifique. On citera la Renaissance à Oullins ou le théâtre de Vénissieux. Des lieux confrontés d'ailleurs parfois à la difficulté à la fois d'attirer des publics proches mais aussi à convaincre des extérieurs de venir voir un spectacle. Mais dont les équipes font un travail formidables. Et doivent aussi compter parfois sur des majorités municipales pas toujours très inspirées comme celle du nouveau maire de Saint-Priest, dont les premiers pas, plein d'un dirigisme très poutinien, sont des plus inquiétants.
Si on rajoute à cela, mais c'est un autre sujet sur laquelle j'ai déjà eu l'occasion d'écrire, la réforme du statut des intermittents qui n'ira pas sans fragiliser le métier, tout n'est pas si facile en théâtre.
Loin de se restreindre à un petit nombre de spectateurs, le théâtre attire bien plus de monde chaque année dans notre agglomération que le rugby ou le basket. C'est d'ailleurs ce que souligne l'association Balise, sous l'égide des responsables des scènes de l'Elysée et des Célestins.
Le théâtre souffre pourtant chez certains d'une image élitiste malgré les formes diverse qu'il peut prendre. Il peine aussi à attirer les investisseurs privés, nombre de décideurs ayant au cours de leurs études plus été familiarisés avec le sport qu'avec la scène. Sans compter ceux qui ont dû subir comme un pensum certaines mises en scène pénibles de textes de Racine au collège et qui ont de l'art de la scène les mêmes souvenirs que nos aïeux avaient de l'huile de foie de morue. Pourtant, et ce ne sont surtout pas des compagnies comme les Asphodèles ou le Chariot de Thespis qui me diront le contraire, on peut tout à fait concilier textes modernes et grands anciens. On peut tout à fait faire du théâtre et être populaire. C'est d'ailleurs l'un des grands enjeux culturels de notre agglomération.
Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son site
Romain Blachier
Jeudi 7 Août 2014 à 22h45
Le théâtre c'est la vie (à moins que ce ne soit l'inverse ?)
DR
Notre agglomération compte une cinquantaine de lieux de diffusion de théâtre.
Tags :
blachier
Sur le même sujet
02/12/2022 à 08:40 - La Ville de Lyon arrivera-t-elle à mettre fin à la guerre du tennis ?
29/05/2022 à 13:07 - Pourquoi la droite lyonnaise ne réfléchit plus
24/05/2022 à 11:05 - Seconds pronostics des prochaines élections législatives sur le Rhône
02/03/2022 à 12:18 - Mélenchon en meeting à La Croix-Rousse : Jean-Luc, il faut assumer d’être un traitre
23/07/2021 à 08:37 - Pourquoi Kaamelott est aussi notre histoire à tous
23/04/2021 à 10:30 - Culture : pourquoi l’année blanche pose la question du traitement de la précarité en France
15/03/2021 à 11:10 - Une idée : pour détruire le Covid-19, laissez-nous aller en festival en plein air !
27/11/2020 à 08:54 - Sondage des régionales : sortir du “Tout sauf Wauquiez”
22/07/2020 à 10:37 - Axelle : le drame et les idéologies partisanes
02/07/2020 à 10:46 - Gégé de Lyon
10/05/2020 à 12:54 - Le bruit des couteaux
27/04/2020 à 12:48 - Et après à Lyon ?
Laisser un commentaire
Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
Je crois qu'au delà de cette dénomination de théâtre c'est bien l'appellation '' spectacle vivant.''qui indique qu'il s'agit bien d'une médecine de l'âme, être et participer au vivant qui chaque jour se crée et se recrée avec nous.
Signaler RépondreUne petite improvisation , en réaction à votre billet . Le théâtre je me le conseille et à tous ceux qui ont des problèmes de phobie social .Nous vivons dans une époque qui nous imprime un rythme qui nous fait oubliées , parfois d'exploité toutes les gammes de nos sentiments. C'est là que le théâtre peut rentré en scène et joué un rôle essentielle de rééquilibrage à ce déséquilibre qui affecte de plus en plus de personne. En spectateurs ou en tant qu'acteurs le théâtre devrait être prescrit comme thérapie remboursé par la sécurité social , je pense que l'on y gagneraient tousse .
Signaler RépondreBien amicalement à vous M.Blachier
Juste une petite erreur de sens. Le Théâtre n'attire pas plus dans l'agglo que le Rugby ou le Basket. Peut etre éventuellement plus que le LOU et l'ASVEL, mais certainement pas plus que ces sports qui mobilisent chaque WE des milliers de bénévoles et sportifs.
Signaler RépondreFaudrait peut être arrèter de tout confondre et de ramener cela systématiquement à l'argent.
Signaler RépondrePerso j'ai sais ce billet qui nous parle de la chance que nous ayons sur Lyon une multitude de théatres ppropsant des orientations différentes et complémentaires.
C'est sûr que tout dépend des bourses, mais se faire ce plaisir un fois par an c'est à la portée de tous non?
Pour vous aider je vous mets un lien sur lequel j'achète moi même, ce qui me permet en me fixant un budget de me "promener" de salle en salle toute l'année.
Ca commence sur Lyon à 7, 50 €uros
http://www.billetreduc.com/r/68/liste.htm?&dep=69
dans le théatre ce qui est le plus génant c'est parfois l'accoustique et d'entendre les premiers rangs rire alors que la phrase de l'acteur a été pour vous inaudible.
Je ne comprends pas qu'en 2014 et sans leur mettre de micros on n'ai pas créé un système relais de façon à ce que même les derniers rangs puissent entendre tous les échanges.
il est des choses "nécessaires" et vitales et d'autres qui ne le sont pas
Signaler Répondrevoyons d'abord pour ce qui est de première nécessité, le reste 'dont la culture que l'on ne peut d'ailleurs se payer que lorsqu'on n'a pas la faim au ventre) on peut attendre un peu ! non ?
d'une façon générale, statistiquement, les clients de la culture sont les fonctionnaires ... eux n'ont pas de problème de faim au ventre puisqu'ils se servent avant les autres de ce côté là, et sur le dos de ceux qui les paient