Grenoble : le Modem rejoint Michel Destot

Grenoble : le Modem rejoint Michel Destot
Philippe de Longevialle

Philippe de Longevialle, tête de liste Modem, a annoncé ce matin qu’il fusionnait sa liste avec celle du maire socialiste sortant de Grenoble. Sans même attendre le deuxième tour comme il l’avait prévu. Interview.

Vous rejoignez Michel Destot parce que vous n’avez pas réussi à monter votre propre liste ?
Philippe de Longevialle : Pas du tout. J’avais 59 colistiers prêts à partir. Et quand j’ai lancé ma campagne le 9 novembre dernier, mon idée était de compter les voix du Modem au 1er tour avant de fusionner au second tour. François Bayrou a quand même recueilli près de 20% des voix à la dernière élection présidentielle à Grenoble et on a fait 10% aux législatives. D’ailleurs, j’ai très vite été sollicité à la fois par Michel Destot, le maire PS, et par son opposant UMP Fabien de Sans-Nicolas. Mais j’avais refusé.
Vous aviez déjà une préférence ?
Oui. Il faut dire que la méthode et le fond n’étaient pas du tout les mêmes. Fabien de Sans-Nicolas a fait un atterrissage douloureux à Grenoble où il a été imposé par Nicolas Sarkozy et Alain Carignon. Du coup, il avait beaucoup de mal à constituer sa liste et il m’avait carrément proposé d’accorder la moitié des places au Modem si j’acceptais de le rejoindre ! Au contraire, Michel Destot m’a proposé un accord politique. Et j’estime que c’est possible de s’entendre avec lui car c’est un modéré proche de Dominique Strauss-Kahn.
Fabien de Sans-Nicolas a pourtant aussi joué l’ouverture !
La seule ouverture de Fabien de Sans-Nicolas, ce sont trois élus de centre-droit. Alors que Michel Destot a rassemblé toute la gauche mais aussi le Modem et trois élus de l’opposition : Bernard Betto et Jacques Thiars de l’UMP ainsi qu’Ariane Simiand du Parti radical valoisien.
Reconnaissez que cette alliance est aussi une manière de vous positionner comme un recours de Destot contre les Verts !
Tout à fait ! Car pour moi, il y a deux facteurs de blocage politique à Grenoble : l’influence de Carignon qui reste réelle malgré son retrait apparent après sa défaite aux législatives, et les Verts qui n’ont pas hésité à attaquer en justice leur propre majorité au cours de ce mandat. Ce qui a bloqué ou ralenti plusieurs grands projets.
Vous approuvez tous les projets de Destot ?
Pas forcément. Mais j’estime qu’une fois que la décision est prise de manière démocratique, une majorité se doit d’être loyale et de ne pas chercher à bloquer son exécutif. Personnellement, pour le stade par exemple, j’hésitais entre le centre de Grenoble et Saint-Martin-d’Hères mais finalement, je pense que le mettre à la place de l’ancien stade, déjà situé dans le parc Mistral, était la meilleure solution pour animer la ville.
Qu’est-ce que vous avez obtenu de Michel Destot ?
Neuf des 59 places dont 7 éligibles. Moi-même je serai cinquième. Surtout on est en train de finaliser un programme commun qu’on devrait présenter en fin de semaine et j’insisterai pour ma part sur l’économie, notamment l’aide aux commerces de proximité. Mais aussi sur la démocratie locale car aujourd’hui, les comités consultatifs de quartiers mis en place par le maire ne fonctionne pas très bien.
Et comment vous expliquez que la permanence de l’UMP ait été cassée ce week-end ?
Naturellement, je condamne cet acte. Mais cela reflète le climat extrêmement tendu actuellement à Grenoble. D’ailleurs, si le Modem a décidé de s’allier dès le 1er tour avec Michel Destot, c’est aussi parce qu’on veut sortir de ce climat détestable. Et aider Grenoble à retrouver toute sa sérénité.


Ses rapports avec Carignon

Philippe de Longevialle a souvent été attaqué sur sa proximité avec l’ancien maire RPR de Grenoble qu’il combat aujourd’hui. Il s’explique.
"En fait, j’étais au RPR et je me suis présenté aux élections municipales de 1983 à Meylan sur la liste du centriste Guy Cabanel et j’ai été élu. Du coup, il m’était difficile de travailler dans cette mairie et j’ai donc été embauché à Grenoble où je me suis occupé du parc informatique tout en faisant régulièrement des discours pour Alain Carignon et ses adjoints car ils appréciaient mon style d’écriture. Mais c’était uniquement des discours institutionnels que prononce tout élu, genre l’inauguration d’un stade ou d’une compétition de judo. Rien de politique. Et puis, comme d’autres au RPR, j’étais choqué du train de vie de ce parti car on se doutait bien que ce n’était pas les cotisations des adhérents qui pouvaient financer tout ça. C’est pour cela que j’ai démissionné en 1993 pour rejoindre l’UDF. Ce qui était logique car au RPR, on me considérait déjà comme le plus centriste du parti.”

X
0 commentaire
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.