A son réveil, le jeune garçon s’était plaint de douleurs. Du coup, Stephen Lopez, un infirmier intérimaire, lui avait injecté de la morphine sur les conseils de l’anesthésiste, Jean-Yves Chiara. Mais il s’était trompé dans la prescription. Résultat, au lieu de 5 mg de morphine, il en avait injecté dix fois plus. Malo était alors tombé dans le comas puis il avait été victime d'une défaillance respiratoire avant d'être transféré à Debrousse puis Edouard Herriot où il était mort trois jours plus tard, le 28 septembre 2004.
Il était donc reproché à Jean-Yves Chiara de ne pas avoir fait de prescription écrite, ce qui est pourtant obligatoire. Et de ne pas s’être rendu compte de la gravité de la situation. D’ailleurs, le tribunal a conclu qu'en "sous-estimant la situation dans laquelle se trouvait l'enfant, en lui prodiguant des soins inappropriés et en négligeant de le faire transférer en temps utile en réanimation où il aurait pu être sauvé", l'anesthésiste "a violé de façon
manifeste et délibérée une obligation particulière de prudence et de sécurité et commis une faute caractérisée."
Quant à Stephen Lopez, le tribunal a conclu qu'il avait "commis une erreur grossière de conversion" et que "confronté à cette difficulté il avait omis de demander conseil". Il a reconnu toutefois qu'étant "intérimaire", "il ne connaissait pas la clinique, ni les praticiens de l'établissement". L'infirmier a également été condamné à une interdiction d’exercer pendant 10 ans.
Le médecin et l'infirmier ont été condamnés à payer solidairement 100 000 euros à la famille au titre du préjudice moral.