Une affaire spectaculaire et marquante pour les Lyonnais, qui s'est déroulée le 24 septembre 2010.
En plein centre-ville, à deux pas de l'Hôtel de Ville, il n'est que 15h lorsqu'une berline se gare juste devant le Global Cash de la rue de la République, bondée. Cinq hommes en sortent, armés de fusils d'assaut, et attaquent le sas d'entrée à la meule thermique. Alors que trois malfrat s'engouffrent dans le bureau de change pour bientôt en revenir avec plus de 100 000 euros en devises étrangères, deux autres hommes masqués patientent tranquillement dans l'axe le plus fréquenté de Lyon. Pour assurer leur fuite, un passant est attrapé par le col et pris en otage. Les braqueurs iront même jusqu'à tirer sur les voitures qui bloquent le passage. Un automobiliste de 24 ans est alors blessé à la jambe.
Six personnes (cinq braqueurs et un complice présumés) seront finalement arrêtées dans les heures et les mois qui suivent. Des interpellations facilitées par le travail de la Brigade de recherche et d'intervention qui suivait les malfrats depuis quelques mois, y compris le jour du braquage.
C'est ce détail qui choquera l'opinion et les victimes. Comment se fait-il que la police ne soit pas intervenue, avant ou pendant les faits ? A cette époque, l'antigang est sous les ordres de Michel Neyret, l'ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise, et admet sans sourciller qu'elle préfère mener une interpellation après un "flag" plutôt que pour détention d'armes et recel.
Ces méthodes seront au centre des débats, la défense a même cité Michel Neyret comme témoin. Reste à voir si l'ex-superflic fera le déplacement, lui qui aura droit prochainement à son propre procès.
Accusés de vol en bande organisée avec arme et participation à une association de malfaiteurs, les six braqueurs et complice présumés âgés de 23 à 33 ans risquent 30 de prison. Certains sont en situation de récidive et risquent alors la perpétuité. Ils nient pour la plupart leur participation au casse.
Le procès doit durer deux semaines.