Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier doit examiner, lundi après-midi 25 février, les offres de reprises du fabricant de jouets Smoby, qui emploie plus de 1 100 salariés, dans le Jura et l'Ain, et au total 2 750 dans le monde. La moitié des emplois français seraient menacés.
Le groupe américain MGA Entertainement, numéro trois mondial, avait repris en avril 2007, pour un euro, 51% des actions de la famille Breuil, propriétaire du numéro un français et numéro deux européens. Mais le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier avait placé le 9 octobre Smoby en redressement judiciaire, estimant que "MGA n'avait pas tenu ses engagements". Une décision confirmée en appel à Besançon le 28 décembre dernier.
Abandon de MGA
MGA a finalement abandonné toute volonté de poursuivre son projet d'implantation en Europe avec Smoby. Dans un communiqué diffusé en fin de semaine, le directeur de MGA, Didier Petri, juge "regrettable que les conditions de travail difficiles avec l'administration judiciaire et la défection de certaines banques conduisent maintenant le groupe Smoby à un plan de cession dont les conséquences sociales risquent d'être lourdes". La dette est de l'ordre de 276 millions d'euros.
Même si Smoby attire des repreneurs en raison de la très bonne réputation de la marque et des fabrications, la situation économique est catastrophique. Démantèlement ou reprise globale, les conséquences sociales risquent d'être impressionnantes. Selon les syndicats, tous les projets de reprises prévoient environ 60% de suppressions de poste.
Trois repreneurs
Trois repreneurs au moins sont sur les rangs pour la totalité de Smoby: le numéro un du jouet allemand, le bavarois Simba-Dickie Group, la holding grenobloise Abcia, spécialiste du moulage en matière plastique, associée à Caravelle, spécialiste de la reprise des entreprises en difficultés et le fonds d'investissements français MI29.
Mais déjà, les élus jurassiens prévoient la création d'une plate-forme emploi-formation. La plupart des postes menacés ne demandent en effet que peu de qualification.
Une gestion apparemment hasardeuse, ces dernières années, a vraisemblablement conduit à cette situation. Trop de rachats de sociétés sans restructuration: Ecoiffier en 1994, Monneret en 1996, mais surtout Majorette-Solido en 2003 et Berchet en 2005.
Une manifestation de salariés est prévue lundi. Il est probable que le tribunal prendra son temps avant de rendre sa décision.
Lundi 25 Février 2008 à 07h47
Près de 500 emplois menacés chez Smoby
Jean-Christophe Breuil
Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier examine cet après-midi les offres de reprises du fabricant de jouets qui emploie plus de 1 100 salariés dans le Jura et l'Ain.
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