Le Musée des Confluences à l'heure de l'Antarctique

Pensez Tintin et l'étoile mystérieuse. Parce que comme le capitaine Haddock luttant contre le Peary, l'exposition qu'ouvre ce mardi le Musée des Confluences relate une course effrénée entre deux équipes (même s'il n'y a pas de méchant). Pensez Happy feet, (les deux films), pour les manchots empereurs, la banquise avant qu'elle ne commence à fondre, le froid glacial et inhospitalier que les Anglais et les Norvégiens vont affronter pendant près d'un an. Pensez tragique enfin, car l'exposition "The Race - A la conquête du Pôle Sud" est l'histoire d'une tragédie.

Le Musée des Confluences à l'heure de l'Antarctique
LyonMag
"A la conquête du Pôle Sud" est la première exposition temporaire ouverte par le tout nouveau Musée des Confluences qui surfe ainsi sur le succès populaire de son ouverture le 20 décembre dernier. L'exposition vient des Etats Unis, elle part ensuite pour l'Estonie.

Mais d'ici au 28 juin, le public lyonnais pourra suivre grâce à de nombreux panneaux explicatifs, de scènes reconstitués, d'objets ayant appartenu aux deux explorateurs, Roald Amundsen et Robert Scott et à leur équipage, leur course fantastique vers ce qui était à l'époque le dernier coin inexploré de la planète Terre. Scott est anglais. Militaire dans l'âme, sérieux comme un pape, méthodique. Il veut à la fois planter le drapeau de la Couronne anglaise au Pôle Sud et faire progresser la science. L'Antarctique parait idéale pour cela.
Mais l'entreprise va se révéler plus ardue que prévue. En juin 1911, le Docteur Edward Wilson (sans rapport de parenté avec James Wilson, le célèbre médecin dans Dr House) se met en tête de ramener des oeufs de manchot empereur. L'équipe anglaise a le temps : l'expédition vers le pôle sud ne peut commencer qu'avec l'été austral qui débute en octobre. Va pour la chasse aux oeufs de manchot. Cette petite plaisanterie prendra 5 semaines et les pauvres scientifiques reviendront épuisés et congelés. Ce ne sera que le début d'une série de problèmes que le visiteur de l'exposition - bien au chaud - peut suivre pas à pas. Les poneys anglais ont trop froids, les luges à moteurs ne marchent pas, la laine irlandaise ne tient pas chaud, les vivres manquent. Le temps passe trop vite. Les chances de l'emporter face à l'équipe norvégienne s'amenuisent.

Car tout semble réussir aux Norvégiens d'Amundsen : leurs chiens véloces, leur traineau ultra léger, la fourrure toute douce et très chaude, les rations copieuses. N'en disons pas plus : c'est au visiteur du musée de suivre les épisodes de cette course haletante et fantastique.

Arrivé au terme de l'exposition ce même visiteur pourra mesurer la distance technique qui sépare Scott et Amundsen en 1911 de nos scientifiques d'aujourd'hui. Ceux-là même qui vivent maintenant dans la station franco-italienne Concordia sur l'Antarctique pour essayer de faire parler des kilomètres de glace entassée, fondant désespérément au rythme du réchauffement climatique et offrant ainsi un défi à l'humanité bien plus difficile à relever que celui qu'affrontèrent les explorateurs de 1911.

@lemediapol
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