2. Une droite qui résiste dans l’agglomération ?
3. Le centre marginalisé ?
Les sondages donnaient 14% à Azouz Begag s’il menait la liste centriste aux municipales à Lyon. Mais après les manoeuvres de Michel Mercier, le Modem a fini par exploser. Et il a fallu l’intervention de François Bayrou pour imposer une liste autonome, montée en urgence. Son leader, Eric Lafond, a réussi à s’imposer notamment dans les deux grands débats télé organisés à la veille du premier tour. Et il a démontré qu’il avait une équipe et un programme solides. Mais il a manqué de temps pour refaire son retard. Les sondages le donnaient d’ailleurs autour de 5%, la veille du premier tour.
Va-t-il réussir à passer cette barre symbolique ? C’est essentiel pour l’avenir du Modem à Lyon. Car il serait alors en position de force pour négocier son ralliement. Et s’il fait mieux, voire s’il atteint les 10%, ce serait alors un vrai succès pour ce nouveau centre qui prendrait un nouveau départ à Lyon, où la tradition centriste a toujours été forte. Mais impuissante depuis des années.
Michel Mercier
4. Mercier menacé ?
C’est aussi le grand enjeu de ce premier tour car les élections cantonales sont un peu marginalisées par les municipales. Mais à Lyon, la présidence du conseil général peut basculer à gauche ou à droite. Ejectant au passage celui qui tient ce fief depuis 20 ans, Michel Mercier, le patron de l’UDF lyonnaise. Très habile, cet élu a réussi à se mettre tout le monde à dos au cours des derniers mois : les nouveaux adhérents du Modem qui n’ont pas accepté qu’il pirate leur liste à Lyon, les cadres de l’UMP qui voulaient une alliance affichée avec lui dès le premier tour et même la gauche modérée, Collomb en tête, qui ne supporte plus son double langage.
27 cantons sont renouvelables soit la moitié des sièges de l’assemblée départementale. Dont 10 cantons tenus par Mercier et ses amis centristes. D’où la menace pour le président du conseil général. Si au premier tour, l’UMP arrive en tête dans ces cantons historiquement ancrés au centre, Mercier risque d’être éjecté car l’UMP deviendra majoritaire au sein de la coalition droite-centre. Même perspective si la gauche réalise un bon score au premier tour en étant en position de faire basculer plusieurs cantons et conservant ses fiefs. Ce qui lui permettrait au deuxième tour de frôler la majorité. Et d’imposer un centriste pro-Collomb à la présidence du conseil général. Voire un socialiste modéré.
Seule issue pour Mercier : réaliser une performance magistrale au premier tour pour impulser une dynamique au deuxième tour et rester maître du jeu face à tous ceux qui ont décidé de f aire tomber cet élu à qui Sarkozy a promis un portefeuille ministériel. Une certitude : avec ce scrutin, Mercier joue son avenir politique.