Un succès pour le maire sortant qui s’impose très nettement dans cette élection municipale en étant majoritaire dans 6 arrondissements sur 9 dès le premier tour alors qu’en 2001, il n’avait gagné aucun arrondissement. Et qu’il avait conquis la ville au deuxième tour avec 48,5% des voix, seulement. Le seul arrondissement qui résiste à la vague Collomb, c’est le 2ème, un arrondissement très ancré à droite où le milloniste Denis Broliquier réalise le meilleur score des listes Perben (45%).
Bref, les jeux sont faits pour Collomb qui a d’ores et déjà remporté cette bataille des municipales à Lyon. Et le deuxième tour, dimanche prochain, ne sera qu’une simple formalité.
Une victoire incontestable qui valide le bon bilan du maire de Lyon mais aussi son positionnement centriste. D’ailleurs, tout au long de cette campagne, Gérard Collomb s’est bien gardé de radicaliser son discours. Au contraire, toujours concret et pragmatique, il a su jouer la carte de la modération et de l’ouverture.
A noter au passage, un résultat surprenant, celui du 6ème, un arrondissement très bourgeois qui a pourtant failli être lui aussi submergé par la vague Collomb. A deux points près. Et le deuxième tour va être serré. Incroyable.
Une large victoire pour Gérard Collomb qui est renforcé par les mauvais résultats de la droite dans l’agglomération, notamment dans les communes stratégiques comme Villeurbanne. Ce qui va lui permettre d’être réélu facilement à la tête de la communauté urbaine. Sans être obligé de se livrer à des acrobaties comme en 2001.
Mais cette victoire de Gérard Collomb est aussi une claque magistrale pour Dominique Perben qui se retrouve à 23 points derrière son adversaire ! Et pire, dans le troisième arrondissement, il essuie une échec personnel face à Thierry Philip qui réalisé un joli score de 53% dans ce territoire historiquement ancré à droite.
Parachuté à Lyon au cours de l’été 2003, ce vrai-faux Lyonnais n’a jamais su s’imposer dans cette ville. Pour deux raisons. Sa personnalité trop rigide et son positionnement politique trop droitiste. Rigide, c’est une évidence. Et au fond Perben a été victime de lui-même et de son parcours : énarque, abonné aux fonctions ministérielles, pas vraiment affranchi de son éducation bourgeoise... Et il était mal à l’aise sur le terrain où il était perçu comme un apparatchik assez hautain voire prétentieux.
Trop à droite, c’est aussi une évidence. Surtout dans une ville modérée comme Lyon où Perben a fait l’erreur de se plier aux exigences des millonistes. Ce qui a droitisé son image en le coupant de l’électorat centriste. Et sa rigidité personnelle a encore aggravé cette image droitiste.
Bref l’ancien maire de Chalon-sur-Saône a échoué à Lyon. Et son avenir semble compromis dans cette ville. D’ailleurs un certain nombre de ses “amis” ne vont pas se gêner pour le “flinguer”. Alors que la droite risque à nouveau de se déchirer. C’est inévitable. En l’absence d’un vrai leader. Et d’une stratégie solide.
Un détail qui fait mal pour Dominique Perben : Chalon-sur-Saône, la ville dont il a été maire pendant 20 ans, a basculé à gauche dès le premier tour. Il faut dire que Perben a quitté cette ville comme un voleur sans préparer sa succession. Du coup, la droite s’est déchirée et la gauche en a profité pour s’imposer.
A peine plus de 6%, c’est le score assez décevant réalisé par le Modem à Lyon. Malgré le talent et le courage de cette équipe centriste avec en tête Eric Lafond qui s’est affirmé comme un bon orateur et un vrai leader. Décevant mais pas vraiment surprenant, car Michel Mercier a tout fait pour pirater cette liste autonome car sa priorité a toujours été de conserver son fauteuil de président du conseil général. Mais la révolte de ces nouveaux centristes contre les barons de l’UDF est un signe. D’autant plus que dans l’agglomération, le Modem réalise quelques bons scores. Notamment à Villeurbanne où Richard Morales recueille 15% des suffrages. Ou à Sainte-Foy où Cyrille Isaac-Sibille a obtenu 35% des voix.
Et les cantonales ? Sur les 27 cantons, difficile d’y voir clair au terme de ce premier tour. Mais on observe une poussée de l’UMP et une bonne résistance de la gauche. De quoi étouffer Michel Mercier et ses amis qui semblent en position difficile pour le second tour. A suivre, en tout cas.
Un dernier chiffre à souligner : 23%, c’est le score d’Henry Chabert, le candidat de l’UMP à Villeurbanne. Là encore c’est une claque magistrale pour l’ancien lieutenant de Michel Noir qui a réalisé un score assez ridicule alors qu’il se voyait rebondir à Villeurbanne pour devenir président de la communauté urbaine. Ce qui signe, au fond, la fin du noirisme à Lyon qui n’a jamais réussi à faire oublier ses casseroles judiciaires. En tout cas, une page est tournée, celle des ann&eacut
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