Sur les 24 cantons renouvelables cette année, la gauche peut en remporter douze au second tour alors qu’elle en détenait huit jusque là. Une bonne performance qui s’explique par la poussée du PS à Lyon avec un score surprise de Najat Vallaud-Belkacem qui devrait battre l’UMP Jean Flacher, conseiller général sortant et ancien maire du 3e. Mais aussi par l’élection dès le 1er tour de l’écologiste Gilles Buna avec 55,42% des voix à la Croix-Rousse et du socialiste Jean-Pierre Flaconnèche à Gerland, et le bon score de Marc Feuillet qui a frôlé les 50% à Vaise. Deux autres candidats du PS sont bien placés à Lyon : Sandrine Runel qui devrait succéder à Mireille de Coster à la Guillotière et le radical Louis Pelaez à Monplaisir. S’ils veulent l’emporter, ces deux candidats devront cependant bénéficier d’un bon report de voix des Verts, des communistes mais aussi du Modem dont les candidats ont réalisé 8 à 9 % dans ces cantons.
Et un report de voix massif du Modem sera même indispensable au PS s’ils veulent gagner les cantons de Saint-Genis-Laval, Décines et de Tassin. Ainsi, à Saint-Genis-Laval, Christophe Guilloteau recueille 36,3% des voix mais il doit faire face au PS Marcus Enyouma avec 24,01% et au Modem Guy Boisserin avec 17,38%. La gauche ayant un net avantage pour revendiquer ce canton puisque les Verts et le PC totalisent près de 16% des suffrages, ce qui représente un important réservoir de voix. A Décines, ce sera plus compliqué car le PS fait jeu égal avec l’UMP qui tenait ce canton, mais le candidat Modem Jean-Marc Chaffringeon approche les 13%. Or, Sturla soutient le projet du Grand Stade de l’OL puisqu’il fait partie de l’équipe du maire sortant de Décines, Pierre Credoz alors que Chaffringeon, un ancien écologiste, est un adversaire résolu de ce projet.
Si le PS gagne ces quatre nouveaux sièges qui s’ajouteraient aux 23 qu’il détient actuellement, il serait alors majoritaire face à l’UMP et l’UDF-Modem. Mais ce n’est pas encore gagné.
En revanche, l’UMP ne réalise pas la percée attendue vu les scores réalisés par Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. Même si deux de ces candidats sont réélus dès le 1er tour : Albéric de Lavernée dans le 2e arrondissement et Michel Thien à Limas. Alors que Paul Laffly a réalisé un bon score dans le canton de Neuville-sur-Saône dont il est maire. De même que Jean-Jacques Pignard l’ex-maire de Villefranche-sur-Saône. Deux Nouveaux Centres alliés à l’UMP ont été également réélus : Raymond Durand à Saint-Symphorien-d’Ozon et Bernard Fialaire à Belleville. Mais au final, l’UMP ne pourrait prendre qu’un ou deux cantons à l’UDF, celui de Caluire avec Alain Jeannot voire celui d’Ecully ou de Condrieu.
Mercier agacé
Enfin, les fidèles de Michel Mercier ont réussi à conserver leurs fiefs ruraux avec Maurice Cellier, Danièle Chuzeville et Daniel Martin réélus dès le 1er tour respectivement dans les cantons de Saint-Symphorien-sur-Coise, Amplepuis et Monsols dans le Beaujolais.
Alors que Paul Delorme est en bonne position pour être réélu à Mornant. En revanche, le maire de Limonest Max Vincent est en bonne position pour être élu mais il lui faudra convaincre les 17,8% d’électeurs qui ont voté pour son adversaire PS Pierre Robin. De même que Michèle Vullien à Ecully qui est distancé de dix points par son adversaire UMP.
Bref, le PS a besoin des centristes pour conforter ses bons scores du 1er tour alors que Michel Mercier perdra plusieurs cantons s’il n’a pas le soutien du PS. Ce qui ouvre la voix à un accord. Contacté par lyonmag.com, Bernard Rivalta affirmait en fin de matinée “encore refaire ses calculs” car les résultats de ces cantonales sont arrivés très tard dans la nuit de dimanche. Alors que Mercier, visiblement assez agacé par ces résultats, se refuse à tout commentaire.
Lionel Favrot