1. Dominique Perben
Parachuté en juin 2003 pour reprendre Lyon à Gérard Collomb, l’ancien député-maire de Chalon-sur-Saône a fait illusion pendant deux ans en renouvelant les cadres de la droite lyonnaise. Il a même réussi à faire jeu égal dans les sondages avec le maire de Lyon avant de décrocher, victime de sa personnalité, rigide et distante, mais aussi de ses erreurs stratégiques. Obsédé par les divisions de la droite lyonnaise, il a privilégié une alliance avec la droite musclée notamment les millonistes. En oubliant les voix du centre, qui ont déjà fait gagner Collomb en 2001. De plus, cet énarque va mettre en avant son expérience de ministre tout en politisant le débat sans comprendre l’évolution de la sociologie lyonnaise. Alors que Gérard Collomb a engagé la démarche inverse en jouant la proximité et en recentrant son image. Tout en défendant son bilan.
2. Michel Mercier
Son habileté légendaire lui a permis de survivre comme président du conseil général même après avoir perdu la majorité en concluant une alliance avec la droite. Ou en préparant l’arrivée de Raymond Barre en 1995 avant de pousser Anne-Marie Comparini à faire tomber Charles Millon en 1999. Mais en 2001, cet homme de coulisse a raté sa campagne des municipales en se faisant distancer par Charles Millon. Il a sauvé son honneur en se retirant lui-même dès le soir du 1er tour en refusant toute alliance avec Millon. Mercier s’est aussi engagé à fond dans la candidature Bayrou à l’élection présidentielle. Mais depuis, ce centriste qui penche franchement à droite a mené un double jeu. Assurant Bayrou de sa fidélité, il a tout fait pour empêcher l’application de sa ligne politique indépendantiste, c’est-à-dire la présentation d’une liste Modem aux élections municipales à Lyon. Mais sa stratégie est un échec car les figures du Modem ont préféré rejoindre Collomb alors que ce sont des inconnus qui se sont ralliés Perben. Et qu’une liste Modem indépendante s’est finalement présentée avec le soutien de Bayrou. Du coup, Mercier aujourd’hui largement discrédité, risque de perdre le conseil général.
Charles Millon
3. Charles Millon
Un autre espoir de la droite depuis qu’il avait été élu en 1988 à la présidence du conseil régional. Car cet élu convivial et pragmatique, proche de Raymond Barre avait réussi à se positionner comme un modéré. Ministre de la Défense de Chirac en 1995, il passait pour être un possible successeur de Barre à la mairie de Lyon. Mais il a tout perdu en 1998 en se faisant réélire président du conseil régional avec les voix du FN. Ce qui lui a valu d’être écarté en janvier 1999 au profit d’Anne-Marie Comparini, une barriste soutenue par l’UDF et le PS. Marginalisé, Millon s’est alors lancé dans les élections municipales de 2001 à Lyon en présentant une liste qui devancera la liste officielle UDF-RPR menée par Michel Mercier. Ce qui fera basculer Lyon à gauche. Du coup, pour le neutraliser, la droite va lui offrir un poste d’ambassadeur à Rome. Mais il va imposer à Perben une alliance en le menaçant de se présenter à nouveau aux municipales. Ce qui va droitiser sa candidature en le coupant des centristes.
4. Michel Noir
C’était un espoir de la droite après son élection à la mairie de Lyon en 1989. D'autant plus qu’il était un des leaders du mouvement des “rénovateurs”, ces jeunes quadras, comme Carignon ou Léotard qui voulaient faire de la politique autrement. Mais il a pété un plomb en se voyant président de la République après quelques bons sondages. Ce qui l’a rapidement discrédité dans son propre camp où on a toujours estimé qu’il n’était pas à la hauteur. Mais Noir s’est surtout torpillé en finançant son ascension politique avec l’argent que son gendre, Pierre Botton, avait détourné de ses entreprises. Sans oublier les pots de vins versés sur ses comptes suisses par les deux groupes de BTP, Bouygues et Dumez, à qui Noir avait confié la construction du périphérique nord de Lyon. Condamné à trois reprises par la justice, il s’est s’effacé quelques semaines avant les élections municipales de 1995 au profit de son lieutenant, Henry Chabert, qui sera condamné lui-même à deux ans d’inéligibilité par la justice et qui tente aujourd’hui de se relancer à Villeurbanne. Au cours des dernières années, Noir s’est permis quelques apparitions qui ont plombé la droite lyonnaise. D’abord, il a soutenu Dominique Perben lors de son parachutage en 2003. Un soutien encombrant d’autant plus qu’il exigeait des places pour ses fidèles Mais quelques semaines avant ces élections municipales de 2008, il a poignardé Perben au plus bas dans les sondages en critiquent durement son alliance avec les millonistes qui jusque là ne le dérangeait pas.