"UGC est très agressif"

Pourquoi UGC vous attaque ?
Marc Bonny : En fait, UGC, qui exploitait notre cinéma jusqu’en 2003, a déposé la marque “Le Comoedia”. Alors que nous on utilise le nom “Comoedia”. Du coup UGC nous réclame 1 million d’euros ! Mais UGC a également engagé d’autres procédures.
Quelles autres procédures ?
Uniciné, un syndicat professionnel qui regroupe les gros exploitants comme Pathé, UGC, Gaumont ou MK2, a engagé une action contre le Centre national de la cinématographie pour contester la subvention d’équipement de 600 000 euros qui nous a été accordée lors des travaux de rénovation. Alors que cette subvention est liée à une convention qui nous oblige à proposer 70 % de séances art et essais, mais aussi à faire un travail auprès du jeune public, à organiser des rencontres avec des réalisateurs... Des engagements qu’on respecte. Enfin, UGC nous refuse les films qu’ils distribuent comme “Un secret” de Claude Miller et “Les témoins” d’André Téchiné. Bref, UGC cherche à gêner le Comoedia.
Pourquoi UGC veut vous déstabiliser ?
D’abord parce que c’est UGC qui a fermé le Comoedia, du coup ça ne leur a pas plu qu’on relance ce cinéma. Mais surtout, UGC doit ouvrir un nouveau multiplex au Confluent. Et les dirigeants redoutent que notre cinéma situé rue Berthelot conquiert un vrai public.
UGC refuse la concurrence ?
Bien sûr ! UGC est très agressif avec les cinémas indépendants. Mais au fond, le vrai enjeu c’est ce qu’on veut comme cinéma à Lyon dans les cinq ans. Nous on ne vend pas de pop-corn, on ne diffuse pas de pubs... On s’adresse à des gens qui aiment le cinéma, pas à des consommateurs. En un an, on a attiré 210 000 spectateurs et on a déjà 7 000 abonnés. Ce qui prouve que Le Comoedia a sa place à Lyon mais ce million d’euros réclamé par UGC est une vraie menace pour nous.