Un nerf de la jambe sectionné
En 2004, Julien Perrin, 21 ans est victime d’un grave accident de ski à La Clusaz : une triple fracture tibia péroné de la jambe droite. Il demande alors son transfert dans une clinique réputée de Lyon où l’opération se déroule alors sans problème : un vis est introduit dans le tibia pour consolider l’os. Et ce chauffagiste très sportif mettra 6 mois pour s’en remettre. Mais au cours d’une visite de contrôle, 18 mois plus tard, le chirurgien lui propose, vu son jeune âge, de retirer cet vis. Une intervention qu’il présente comme bénigne, avec seulement quinze jours d’arrêt de travail.
Du coup, Julien accepte. Mais dès le lendemain de l’opération, le kiné constate que le jeune homme ne peut plus redresser son pied. En fait, un nerf a été sectionné au niveau du genou. Le chirurgien admet immédiatement son erreur, en s’excusant. Et il propose soit de patienter 15 jours, pour voir. Soit de rouvrir immédiatement pour tenter une greffe de nerf. C’est cette dernière option que choisit sans hésiter le jeune homme alors qu’elle ne réussit que dans un cas sur trois. Il est opéré par un autre spécialiste de la clinique du Parc. Et il restera hospitalisé une semaine, avant d’être arrêté pendant près de 7 mois. Il doit alors marcher avec une semelle orthopédique qui lui permet de redresser son pied. Une période très difficile pour ce sportif.
“C’était moralement et physiquement très difficile. En plus, mes rapports avec mon employeur se sont tendus du fait de mon absence prolongée...” raconte le jeune homme. Heureusement, la greffe est un succès et le jeune homme remarche normalement aujourd’hui, il conduit, et il peut même courir. Mais il a décidé d’engager une procédure non pour faire condamner la clinique qu’il considère toujours comme très bonne. Simplement pour obtenir réparation pour tous ces mois d’immobilisation. Mais aussi pour faire réfléchir son chirurgien car ce qu’il n’a pas digéré, c’est que ce médecin lui communique quand il a quitté la clinique, un compte rendu opératoire qui ne mentionnait pas qu’il avait sectionné son nerf. “Là, j’ai compris qu’il tentait de camoufler son erreur” Julien refusera alors de partir en exigeant un compte rendu honnête. Ce qu’il finira par obtenir. Un bon réflexe car c’est aujourd’hui grâce à cette pièce qu’il peut espérer obtenir réparation.
Tétraplégique pour une simple palpation
En septembre 2005, François Poussin, 70 ans qui fait les vendanges dans le Beaujolais est victime d’une chute sur la tête. Ce retraité dynamique se rend alors à l’hôpital où il a des points de suture et où il passe des radios qui sont considérées comme bonnes. Mais après un malaise, on décide de l’hospitaliser pour la nuit. Dès le lendemain, le septuagénaire est renvoyé chez lui. Son état va alors se dégrader, avec des malaises de plus en plus fréquents. Ce qui inquiète son médecin traitant qui le fait hospitaliser d’urgence. Mais il est de nouveau renvoyé chez lui dans la journée.
Trois jours après son accident, nouvelle alerte, il ne peut plus se servir de ses bras. Ce qui n’inquiète toujours pas l’hôpital. Un médecin parle même d’une “dépression”. Et on le renvoie chez lui avec une ordonnance d’antidépresseurs ! Ce qui agace ce retraité positif et bon vivant, accompagné de son fils. Mais dans la nuit, il est de nouveau hospitalisé pour des problèmes urinaires. C’est donc sa quatrième hospitalisation en 5 jours. Et alors qu’une paralysie des jambes s’installe, on va enfin lui faire passer un scanner. Un examen qui va révéler une fracture au niveau de la 7e vertèbre cervicale. Opéré d’urgence, François Poussin est désormais tétraplégique avec une perte totale d’autonomie. D’ailleurs, il a dû être placé dans une maison de retraite spécialisée.
Au cours du procès devant le tribunal administratif où il va obtenir 207 000 euros de dommages et intérêts, l’expertise sera formelle : une simple palpation du cou aurait suffi. Un examen de base qui n’a pas été réalisé. De plus, les radios ne permettant pas de voir la 7e vertèbre, un scanner aurait dû être demandé. Enfin, les différents troubles neurologiques du patient auraient dû alerter les médecins. Un véritable gâchis car l’expert conclut en soulignant que si ce diagnostic simple avait été réalisé dès le premier jour, François Poussin n’aurait eu “aucune séquelle”.
Un bébé mort suite à un mauvais diagnostic
En avril 2004, Lucas à peine un mois, présente une infection urinaire. Son médecin généraliste lui prescrit alors un antibiotique après des analyses bactériologiques. Et son état s’améliore. Mais le petit garçon n’arrive toujours pas à uriner normalement, c’est-à-dire en jet. Ce qui interpelle sa mère. Pourtant, aucun des médecins qu’elle consulte au cours des deux mois suivants ne semble véritablement s’inquiéter de ce problème.
Finalement le 15 septembre, l’enfant qui a de la fièvre et qui tousse, est examiné par un médecin dans une clinique mutualiste qui lui prescrit un antipyrétique et des antibiotiques. Mais l’état de Lucas va brutalement s’aggraver. Du coup, cette mère de famille de trois enfants se rend en fin de journée dans cet établissement où le traitement initial est confirmé. Il n’y a, selon le médecin, “pas d’inquiétude à avoir”. Mais le bébé va mourir, chez lui, au milieu de la nuit, victime d’une septicémie liée à une malformation urinaire congénitale.
Un problème qui n’a été diagnostiqué par aucun des cinq médecins consultés ! Ce que reconnaîtra la commission régionale de conciliation et d’indemnisation qui pointera une série d’erreurs : le bébé de moins d’un mois présentant de la fièvre aurait dû être hospitalisé dès le départ, un avis de spécialiste aurait dû être demandé à la suite de l’infection urinaire, cette maladie aurait dû être notée sur le carnet de santé, les jeunes médecins de la clinique mis en cause auraient dû mieux évaluer la gravité de l’état de l’enfant... Pourtant, certains médecins vont tenter de se d&eac
Jeudi 10 Avril 2008 à 18h05
Erreurs médicales : les plaintes se multiplient
Erreur médicale
De plus en plus de malades engagent à Lyon des procédures contre leur médecin et les hôpitaux ou les cliniques à la suite d'erreurs. Quatre cas exemplaires.
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