Crombecque : "Collomb est devenu un baron local"

Ce que vous reprochez à Collomb ?
Yann Crombecque : De ne pas laisser le parti socialiste présenter un candidat dans le 5e canton de Lyon. Surtout que Collomb a imposé Thomas Rudigoz, un candidat Modem qui est peut-être très sympathique mais qui a l’inconvénient de ne pas être à gauche. En plus, on ne manque pas de candidat socialiste alors je ne vois pas pourquoi Collomb veut s’effacer au profit du Modem.
Mais quel candidat vous vouliez présenter ?
Daniel Malicier, un responsable de l’institut médico-légal de Lyon qui est au parti socialiste depuis les années 80. Et Laura Falque comme suppléante, une jeune militante de 23 ans. Pour nous, ce duo est complémentaire et incarne à la fois l’expérience et le renouvellement.
Pourquoi Collomb soutient Rudigoz ?
Aucune idée. C’est une stratégie bizarre car si Collomb veut récupérer le fauteuil du conseil général, autant présenter un candidat socialiste. D’ailleurs, le PS doit prochainement adopter une charte interne qui stipule que le parti doit rassembler toutes les forces de gauche. Et au même moment, Collomb impose un candidat Modem. C’est totalement incohérent.
Pour vous, Collomb joue trop la carte centriste ?
Largement trop, il ne faut pas qu’il oublie qu’il a été élu grâce aux militants socialistes. Et que du coup, on a aussi notre mot à dire. Alors qu’aujourd’hui, on a l’impression que Collomb applique les méthodes des notables de la SFIO qui étaient combattues dans les années 70. En fait, Collomb est devenu un baron local qui fait la pluie et le beau temps à Lyon.
Vous pourriez présenter un candidat socialiste ?
Pour les militants, il est hors de question de renoncer à une candidature PS. Je respecte les militants Modem mais pour l’instant, nos deux partis ne sont pas alliés. Et je ne suis pas pour ce genre d’arrangement local.