Si vous aimez l’imposant et le glorieux vous irez voir la Table Claudienne. Venue en voisine, prêtée pour trois mois par le Musée Gallo-Romain.
Son directeur, M. Savay-Guerraz, viendra spécialement la décrypter le 7 et le 21 janvier. Découverte en 1528 dans une vigne de ce qui est aujourd’hui la Croix-Rousse, coulée en fonte, procédé qui témoigne de l’importance de l’objet pour les Romains, elle est une demande de l’empereur Tiberius Claudius Nero au Sénat (avec qui les relations sont tendues) pour que soit accordée la citoyenneté complète aux Gaulois chevelus. Même si l’autre moitié de la Table Claudienne est toujours manquante, vous pourrez trouver la suite de cette palpitante histoire de la citoyenneté romaine des lyonnais dans l’exposition Lyon Renaissance.
Si vous aimez les miniatures, vous pourrez tomber en amour pour "l’Homme au béret noir tenant une paire de gants" peint par Corneille de Lyon. Il s’agit de la première acquisition du Musée des Beaux-Arts de Lyon d’une œuvre de ce peintre officiel de la pauvre reine Eléonore (seconde épouse de François 1er) pour la somme de 650 000 euros. Il vous faudra néanmoins partager cet amour avec celui que Ludmilla VirassamynaIken, commissaire de l’exposition et Sylvie Ramond directrice du Musée, ont avoué ressentir déjà pour leur dernière acquisition.
Achetée de gré à gré à des Anglais, l’œuvre qui montre à la radiographie des traces de repentirs (le peintre a peint plusieurs fois pour retoucher son travail) a été intégralement financée par les dons privés de 1300 Lyonnais, ainsi que l’aide plus conséquente de deux entreprises anonymes. Elle restera, après l’exposition, dans les collections du Musée.
Si vous avez des enfants, Sophie Onimus-Carrias, conservatrice du patrimoine et chargée des publics, a préparé un livret qui doit permettre aux 7-11 ans de se repérer dans l’exposition. Voir les aquarelles du martin-pêcheur d’Europe de Pierre Eskrich, botaniste de 1550, admirer une armoire à deux corps issue des collections du MBA ou se perdre dans les admirables motifs de l’Horloge astronomique avec sphère céleste mécanique de Jean Naze (1560).
L’exposition est pointue, "la Renaissance, c’est au programme de spécialité des Premières Littéraires et des CM1. Pour eux les enseignants auront déjà défriché le thème" évalue Sophie Onimus-Carrias. Pour les autres il y a le livret.
Prudent, le MBA a intitulé son livret "Un parcours à l’attention des enfants et de leurs parents pour découvrir l’exposition en s’amusant".
Car les parents lyonnais ne sont pas encore tous des spécialistes de la Renaissance
@lemediapol (Merci à Virginie Hollard MCF histoire ancienne –Lyon2)