"Ce fut un travail de longue haleine". Les agences spatiales européennes et russes ont récemment confirmé le site Oxia Planum pour faire atterrir le rover ExoMars sur la planète rouge en 2018. Et c’est à Lyon qu’on a choisi et proposé cette région de Mars.
"Les Américains peuvent faire atterrir des engins à la surface de Mars à 10 kilomètres près. Les Russes, c’est à 100 kilomètres près. Il fallait donc trouver un endroit relativement plat sur plus de 100 kilomètres, et c’est assez rare. Il fallait aussi que ce soit très intéressant scientifiquement. C’est une vaste plaine avec des dépôts de minéraux qui ont de l’eau dans leur structure. On pense qu’ils datent de la période la plus favorable à l’émergence de la vie sur Mars", indique Cathy Quantin-Nataf, qui dirigeait les travaux sur Oxia Planum à l’université Lyon 1.
"La stratégie, c’est d’emmener des mini-laboratoires avec le Rover. Le vrai rêve du géologue, c’est d’avoir des échantillons martiens, mais on ne peut pas le faire pour le moment". L’engin devrait pouvoir forer dans le sol sur une distance de deux mètres pour récupérer des échantillons qui n’ont pas été exposés à la surface, une première mondiale (ou galactique plutôt).
"Si on s’intéresse tant à Mars, c’est parce qu’elle s’est plus ou moins arrêtée d’évoluer par rapport à la Terre il y a 4 milliards d’années. C’est une image de notre planète il y a 4 milliards d’années. Mars a conservé l’histoire de nos origines", poursuit la géologue lyonnaise.
Désormais, son équipe va suivre le déroulé de la mission russo-européenne. "On est multi-planètes", précise-t-elle, soulignant un intérêt également pour Titan ou le travail de Rosetta.
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