C’est ce qu’a annoncé ce jeudi Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble. "Nous avions quelques difficultés à l’entendre sans mesure de contrainte, mais ce professeur bénéficie de la présomption d’innocence", a précisé le procureur.
Hospitalisé au CHU de Grenoble depuis la coulée de neige qui a coûté la vie à deux lycéens lyonnais et à un skieur ukrainien, le professeur est entendu par les gendarmes de la Mure pour comprendre pourquoi il a laissé le groupe s’engager sur une piste noire fermée au public. Selon Jean-Yves Coquillat, l’enquête devra aussi "déterminer l’état psychiatrique du professeur".
Les élèves, qui ont survécu à l’avalanche et qui ont été rapatriés, seront tous entendus d’ici ce jeudi soir, a également précisé Jean-Yves Coquillat, "pour que leurs souvenirs ne soient pas perturbés".
Concernant les circonstances de l’accident, trois professeurs encadrait le groupe de 19 lycéens. Un de ces adultes était resté à l’hôtel avec trois adolescents, fatigués ou blessés. Le deuxième skiait avec des jeunes dont le niveau de ski était plus faible, tandis que le professeur placé en garde à vue encadrait le groupe pris dans l’avalanche. Ces 10 jeunes avaient déjà montré leur souhait d’emprunter la piste, mais l’adulte qui a regagné l’hôtel en milieu de journée s’y était opposé, a affirmé le procureur.
On sait également que la piste noire que les victimes ont empruntée était bel et bien fermée au public, par un filet de sécurité. Une fermeture indiquée en plusieurs langues par des panneaux.
Enfin, Jean-Yves Coquillat a confié qu’une personne "de nationalité roumaine s’était présentée à la police pour dire qu’elle faisait partie d’un groupe de 10 ou 15 personnes qui skiait en hors piste au-dessus des élèves, et qu’ils ont alors coupé le manteau neigeux". Un autre témoin affirme aussi que c’est ce groupe de touristes qui aurait déclenché l’avalanche mortelle.
Mais le procureur de la République de Grenoble tempère : "L’affaire est complexe. C’est souvent un enchainement de circonstances qui aboutit à ce genre de drame". L’enquête ne fait que débuter.