A l’époque, policiers, magistrats et avocats lyonnais craignaient une série de règlements de comptes. Après la chute de l’ancien numéro 2 de la PJ de Lyon pour corruption et association de malfaiteurs, les procès-verbaux du dossier instruit par le juge parisien Patrick Gachon ont circulé dans le milieu des malfrats lyonnais.
D’abord au sein de la prison de Corbas, puis les PV ont essaimé partout. N’importe quel voyou souhaitant vérifier le nom d’une "pouc" (balance) pouvait se procurer les précieux documents largement photocopiés.
Il s’agissait de deux PV d’audition et des extraits d’écoutes téléphoniques retranscrites dans lesquels le nom de quatre indics de Michel Neyret étaient nommément cités.
Les auteurs du braquage de Global Cash y ont par exemple reconnu le nom de celui avec qui ils avaient préparé le casse dans les extraits d’écoutes téléphoniques selon leurs dires.
C’est un avocat, autorisé par un juge d’instruction lyonnais comme la procédure le prévoit, qui a initialement donné à son client, alors détenu à la prison de Corbas, des pièces de procédure transmises par le juge parisien Patrick Gachon qui enquêtait sur l’affaire Neyret.
Les règlements de comptes redoutés n’ont pas eu lieu. Des quatre indics, un seul est mort mais l’enquête s’est orientée vers une mort accidentelle, voire un suicide.
La 16e chambre du tribunal correctionnel de Lyon est chargée de juger quatre hommes ce vendredi pour recel de violation du secret de l’instruction et diffusion de pièces issues d’une procédure judiciaire. Les plus grandes affaires de criminalité organisée de ces dernières années pèseront sur les débats. Avec pour arrière-fond, les méthodes de travail de la police avec leurs informateurs.
Slim Mazni