Les faits reprochés à ces prévenus sont recel de violation du secret de l’instruction et diffusion de pièces issues d’une procédure judiciaire.
Deux PV d’audition et des extraits d’écoutes téléphoniques retranscrites dans lesquels le nom de quatre indics de l’ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise étaient nommément cités avaient circulé dans des prisons et notamment à Corbas.
Lors de ce procès, des écoutes ont été entendues. La première évoquait notamment les pièces d’un dossier d’instruction confidentiel que Samir M., absent ce vendredi, aurait eu en sa possession.
La deuxième concernait la lecture d’un procès-verbal. Le procureur a soumis l’hypothèse que cette conversation liait Samir M. à une tierce personne. Lors de cet entretien, il se félicitait d’avoir pu faire "tourner ces documents au sein de l’établissement pénitentiaire". Le prévenu a toujours affirmé que sa voix n’était pas celle entendue sur les écoutes scellées et, qu’il n’avait rien à voir avec ce "coup de téléphone".
Par ailleurs, il avait été retrouvé en prison en possession d’un téléphone avec des photos des pièces en question. Samir M. a là aussi indiqué qu'il n'était pas le propriétaire du portable. Et même si le numéro de son père était enregistré et répertorié à "Papa".
Pour ce qui est de Mohammed R., venu sans avocat, et Brahim S., les faits de recel qui leur étaient reprochés concernent des photocopies. Les deux hommes auraient demandé à en faire au sein de leur établissement pénitentiaire et deux surveillants ont affirmé avoir reconnu dans ces documents des pièces du dossier Neyret.
Les prévenus ont eux aussi nié, s’accordant à dire qu’ils n’ont rien "ni de près ni de loin, à voir avec cette histoire".
Des propos que le procureur a considérés comme regrettables. Pour lui, ces contestations peuvent être démenties par des charges accablantes. Il a donc requis deux ans d’emprisonnement et 20 000 euros d’amende à l’encontre Samir M., soupçonné d’être à l’origine de la fuite massive du nom des indics de Neyret.
Concernant Mohammed R., Brahim S., mais aussi Ben A. poursuivi pour recel, 8 mois de prison ferme ont été réclamés par le ministère public.
Un réquisitoire qui n’a forcément pas convaincu les quatre prévenus. Tous, par le biais de leur avocat, ou non, ont demandé la relaxe. Pour appuyer ces demandes, les témoignages des surveillants ont été remis en cause, les accusations également.
Brahim S. s’est même personnellement étonné de la peine réclamée par le procureur. Selon lui, "il est impossible de demander huit mois ferme pour de simples photocopies", rappelant que l’existence de ces dernières n’a jamais été formellement prouvée.
Le délibéré de ce procès est attendu pour le 8 mars prochain.
Camille Elarbi