Première question : que signifie "VODD" ? Simplement la contraction entre "VOD" (vidéo à la demande) et le terme anglais "odd" qui pourrait être traduit par étrange, bizarre. Et spéciale, cette plate-forme l’est définitivement. Chargée de la communication, Margot Flandrin explique : "en tant que consommateur de contenus audiovisuels, on est partis du constat que beaucoup de films venant de festivals disparaissaient et n'étaient pas disponibles dans les salles grand public. Il y a de plus en plus de plates formes de vidéos à la demande qui se basent sur le même catalogue : le mainstream. Il y avait un vide à combler".
Ce manque est désormais rempli, pour le moment, par 230 films souvent méconnus, dont 70 courts-métrages. Les soldats de l’ombre, Les habitants ou Botev est un idiot font partie des objets cinématographiques non identifiés qui parsèment le contenu novateur et original de VODD. Chaque semaine, une dizaine d’œuvres est ajoutée sur le site lyonnais.
Aujourd’hui, ce dernier compte 170 abonnés. "Ce qui est super, c'est qu'il y a des abonnés chaque jour mais zéro désinscription. Tous les retours clients sont positifs", indique la communicante. Mais quelle est véritablement la cible de ce projet qui se veut innovant ? Margot Flandrin affirme viser un public plutôt jeune sans forcément donner d’âge précis. "Mais contrairement à ce que beaucoup de personnes nous demandent, ajoute t-elle, on n'est pas une plate forme qui s'adresse uniquement aux cinéphiles, mais aussi aux curieux. Aux personnes qui veulent découvrir des choses qui sortent de l'habituel".
En dépit du succès grandissant de Netflix, VODD ne souhaite pas fonctionner de la même manière. "On se base essentiellement sur la recommandation humaine et non sur un algorithme mathématique. On est en train de mettre en place un réseau où les gens pourront se conseiller des films, avec des thématiques". L’échange social et le caractère humain de l’entreprise sont donc valorisés dans une entreprise qui semble savoir où elle se dirige.
L’objectif à la fin de l’année est d’avoir 1000 heures de contenu (700 films environ) et 10 000 abonnés afin que le modèle économique soit viable. Contrairement à Netflix et la plupart des plates-formes de vidéos à la demande, VODD propose une offre à 5 euros par mois pour un compte, contre 10 euros en moyenne chez la concurrence. Margot Flandrin insiste : "on est totalement indépendant, on a zéro subvention et on compte uniquement sur les abonnements qui sont souscrits. L'investissement est personnel, on est une start up".
Afin de se faire connaître, la plate-forme lyonnaise a signé des partenariats avec quelques festivals (Hallucinations Collectives ; Festival du film court à Villeurbanne) mais également des associations étudiantes, basées à Lyon ou encore à Paris. "C'est une stratégie de bouche à oreille", résume la communicante. Une expression qui convient bien au caractère sociable que désire inspirer ce projet lyonnais.