Depuis 2013, Romain Fréton s’est lancé le pari de proposer des lunettes à bas prix. Avec sa start-up lyonnaise Otiko, il compte aujourd’hui une soixantaine de pharmacies partenaires. Ses clients se rendent dans ces dernières, peuvent essayer 100 montures. Puis le pharmacien mesure l’écart pupillaire au 10e de millimètre près. Enfin le verre est fabriqué sur mesure et envoyé dans l’officine.
Pour proposer des prix abordables, Romain Fréton a "trois sources d’économie : pas de marques proposées, pas de magasins et nos opticiens sont centralisés. Une paire de lunettes que vous achetez 400 euros chez un opticien, chez nous c’est 100 euros".
Forcément, comme dans chaque secteur bousculé, les ardeurs d’Otiko ont été ralenties par la concurrence. "On a été attaqués par plusieurs opticiens indépendants, leur syndicat, l’un de nos concurrents. On s’appuie sur la loi Hamon qui autorise expressément la vente de lunettes à distance. On bouscule les codes de l’optique, on ramène des gens qui ne poussaient plus la porte de l’opticien. Mais ca fait deux ans qu’aucune administration ne nous a signifié un quelconque doute ou demande de modification".
"Une fois qu’on nous aura enlevé les enclumes avec lesquelles nous courrons, on a un premier objectif d’atteindre un rythme de 50 nouvelles pharmacies partenaires par mois. Pour dépasser les 1000 pharmacies", indique Romain Fréton.
Selon le dirigeant lyonnais, les Français "ont pigé le nouveau deal qu’on leur propose. On a des adhérents de la CMU aux moyens modestes comme clients. Mais aussi de grandes fortunes, des ophtalmos… J’ai le sentiment que ce sont le corporatisme, les lenteurs administratives qui n’ont pas eu le déclic".
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