Les quatre personnes concernées sur les neuf interpellées sont deux dirigeants d'une association connue sous le nom de "Choisis la vie" et deux pharmaciens qui fabriquaient les médicaments.
L’opération de police s’était déroulée mardi matin, dans une grande maison à Messimy, une petite commune située à une quinzaine de kilomètres de Lyon. Ce qui avait conduit à l’interpellation de neuf personnes et à la saisie de médicaments, dont on ignore la quantité exacte.
"Plusieurs centaines de patients sont concernés par l'activité du laboratoire qui est sans doute le premier de cette ampleur à être démantelé en France", a déclaré à l'AFP le colonel Thierry Bourret, directeur de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. Sans préciser la dangerosité des produits saisis qui sont des contrefaçons "fabriquées et distribuées sans autorisation légale".
Selon Le Progrès, ce laboratoire clandestin fabriquait "des produits Solomidès, du nom de Jean Solomidès, médecin qui a mis au point dans les années 50 les “Physiâtrons synthétiques”. Ces substances, dont l'efficacité est contestée, "avaient l'ambition d'apporter un excès d'oxygène pour entraîner la mort des cellules cancéreuses en respectant les cellules normales", explique le journal citant la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer.
Des perquisitions ont été menées tout au long de la journée de mardi dans le laboratoire clandestin qui avait été installé au rez-de-chaussée d'une vaste maison de deux étages. Les enquêteurs ont démantelé "l'ensemble de la chaîne" de distribution et de fabrication des médicaments qui "n'avaient aucune autorisation légale". Présentés sous forme de gélules, de suppositoires ou encore de crèmes, ils étaient conditionnés sur place à partir des matières premières, puis empaquetés avant d'être expédier par la poste, les commandes étant confirmées par fax.
"Nous n'avons pour l'heure qu'une vision parcellaire de l'affaire mais nous pensons que les malades sont des personnes atteintes de maladies graves et de cancer", a souligné le colonel Bourret. En ajoutant : "Nous ignorons également comment les malades ont pu entrer en contact avec le réseau: bouche à oreille, téléphone, internet..."
Les neuf suspects interpellés, des hommes et des femmes au profil "très discret", sont toutes originaires de la région lyonnaise. L'enquête devra déterminer les responsabilités de chacun dans l'activité du réseau ainsi que l'ampleur exacte du trafic.