L’histoire de “Mortelle éternité” ?
Denis Marquet : Tout commence quand un inspecteur de police new-yorkais, Jeff Mulligan, aperçoit à la porte de son bureau une jeune femme qu’il va retrouver morte quelques heures plus tard. Or l’autopsie révèle que cette brillante chercheuse en biologie avait déjà été assassinée à l’heure à laquelle il croit l’avoir rencontrée. Ce qui va bousculer ses certitudes. D’autant plus qu’il est progressivement hanté par cette femme : il sent sa présence près de lui, son odeur... Comme si elle cherchait à le guider vers son assassin. Mais au fond, le thème de ce livre, c’est la mort.
Pourquoi vous avez voulu écrire sur la mort ?
Parce que c’est un thème central aujourd’hui. Avec une science qui cherche sans arrêt à repousser ses limites, notamment avec le clonage, les manipulations génétiques... Une science qui a parfois un sentiment de toute-puissance. Mais ce n’est pas un livre anti-scientifique. Ce que je voulais, c’est amener le lecteur à se poser des questions. Comme je l’avais fait avec “Colère”.
Mais un roman policier, c’est d’abord divertissant !
Oui, mais j’ai une formation de philosophe. J’ai même été prof à Sciences Po Paris. Et j’ai toujours voulu faire de la philosophie incarnée, vivante... Pas mener une réflexion purement intellectuelle uniquement pour se prendre la tête. D’ailleurs, ce qui m’intéresse dans le roman policier, c’est justement de faire passer des messages de façon ludique. Et l’apport d’Elisabeth Barrière, avec qui j’ai écrit ce livre, a été déterminant puisque, avec sa formation de scénariste, elle a renforcé le suspens dans ce livre...
En tout cas, c’est loin de votre style d’écriture habituel !
Mais je n’ai pas de style ! Chaque livre appelle une écriture particulière. Dans “La planète des fous”, mon troisième roman, j’avais un style expérimental et poétique, donc plus conceptuel. Alors que le style de “Mortelle éternité” est beaucoup plus visuel, concret, avec beaucoup d’action. Mais c’est justement ce qui me plaît : ne jamais écrire de la même façon. Car la création, c’est tout sauf de la répétition.
Certains auteurs vous ont quand même influencé ?
Je lis très peu de polars. Mais je dois avouer que pour ce livre, on s’est appuyés sur “Le Dahlia noir” de James Ellroy, en particulier sur son personnage de policier qui est très sombre. On a aussi essayé de donner de la profondeur à notre inspecteur, à travers un parcours initiatique...
Et pourquoi l’action se déroule aux Etats-Unis ?
Parce qu’à travers ce livre, on pose la question du fonctionnement de la justice. Et notamment le décalage entre ce qui est juste et ce qui est légal. Avec deux personnages opposés : un avocat soucieux du droit mais qui se fiche de la justice face à un policier qui, lui, s’affranchit des procédures pour appliquer sa propre justice. Or, je trouve que c’est une problématique très américaine. Donc il était logique que l’action se déroule aux Etats-Unis.
Vos projets ?
En ce moment, j’écris des nouvelles. Au total, j’ai écrit 4 livres en 7 ans et j’arrive à en vivre. Car j’ai vendu plus de 100 000 exemplaires de “Colère” qui devait même être adapté au cinéma, mais filmer un raz de marée à New York ça coûtait beaucoup trop cher ! En tout cas, ça m’a donné des envies de cinéma et je travaille actuellement sur une adaptation de ”L’Odyssée” d’Homère.
Vous ne pensez pas écrire un polar qui se déroule à Lyon ?
Pourquoi pas ? Je suis très attaché à Lyon où j ai passé mon enfance. J’ai fait mes études chez les maristes et au lycée du Parc, avant d’entrer en hypokhâgne. J’attends donc qu’une idée me vienne et que Lyon en soit le cadre. Mais ça, ça ne se décrète pas.
Propos recueillis par Maud Guillot
“Mortelle éternité”, de Denis Marquet et Elisabeth Barrière, Albin Michel, 360 p., 19 euros. Sortie le 4 juin.
Non classé
Mercredi 4 Juin 2008 à 11h18
Denis Marquet sort son nouveau polar
Le Lyonnais Denis Marquet publie le 4 juin un nouveau polar, “Mortelle éternité”, 7 ans après son best-seller “Colère”, vendu à plus de 100 000 exemplaires.
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