Le simulateur comprend une vision à 240° - LyonMag
Au total, il reproduit 70 km de navigation, sur 9 sites réputés délicats à naviguer sur le Rhône et 6 autres sur la Saône. Parmi eux, l’île Barbe, le Canal de Donzère ou encore Chalon-sur-Saône. Pour une véritable immersion, le pupitre d’un bateau est reproduit à l’identique. Il comprend notamment une vision à 240°, 75 instruments et commandes ou encore 5 vidéoprojecteurs full HD. Le rendu est bluffant. On se retrouve alors aux commandes de cinq types de bateaux, principalement des péniches et même un paquebot à passagers. La modélisation de Lyon est fidèle, on pourrait presque reconnaitre un buisson familier des quais de Saône.
Afin d’arriver à ce résultat, il a fallu réaliser des mesures de vitesse de courant, développer des modèles courantologiques et réaliser des environnements virtuels 3D pour la représentation des secteurs et leurs intégrations dans le simulateur. Enfin pour se préparer au pire, une interface permet de configurer manuellement la météo, le débit hydraulique, les écluses…
Pour Elisabeth Ayrault, la présidente de la CNR, "ce projet initié il y a plus de trois ans est au final un objet rare en Europe. Lorsqu’on navigue sur le Rhône ou la Saône, il peut se passer trois ou quatre ans avant qu’une situation incroyable se déclare. L’avantage du simulateur c’est de former les pilotes à ces situations pour qu’ils puissent réagir correctement".
L’exercice peut comprendre jusqu’à 5 personnes dont des instructeurs, le pilote et des pilotes secondaires. Durant les manœuvres, ils sont tous reliés malgré le fait qu’ils soient situés dans trois pièces différentes. Les formations sont destinées à des pilotes déjà compétents. Elles viennent en complément pour devenir un pilote aguerri.
Didier Leandri, le président délégué général du Comité des Armateurs Fluviaux, considère également que "l’objectif est d’abord de traiter le sujet de la sécurité d’une navigation sur le Rhône réputée technique et donc de renforcer la compétence des personnels. De plus, c’est un instrument qui va prouver que nous aussi nous sommes capables d’innover et donc de faire venir des jeunes. C’est le simulateur de ce type le plus récent qui a été sorti. Il n’y en a que trois ou quatre en Europe".
Au total, la réalisation du simulateur a couté 2,7 millions d’euros financés notamment à 43% par la CNR, 24% par le CEREMA et 17% par l’Union Européenne. Et pour un jour de formation, il faut compter environ 1000 euros. Environ 25 pilotes et capitaines seront formés par an.
A noter que des journées portes ouvertes se dérouleront durant le mois d'avril. Les visites sont gratuites, il faut juste réserver au préalable.